Les brèves du 4 juillet 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 4 juillet 2023

Les brèves du 4 juillet 2023

PAT : Marc Fesneau veut « pérenniser » les fonds du Plan de relance (élus)

À l’occasion du Carrefour des PAT (projets alimentaires territoriaux), qui se tenait le 30 juin à Paris, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé, dans une vidéo, qu’il souhaitait « pérenniser » les fonds dédiés aux PAT dans le cadre du Plan de relance, rapporte le réseau d’élus Terres en villes, co-animateur du Réseau national des PAT (RNPAT) avec les chambres d’agriculture. En septembre 2020, le précédent ministre de l’Agriculture Julien Denormandie avait alloué 80 millions d’euros à cette fin dans le cadre du Plan de relance, qui faisait suite à la crise Covid. Dans un rapport paru en juillet 2022, le sénateur LREM Frédéric Marchand recommandait de poursuivre ces financements pendant cinq ans. Cette proposition n’avait pas été discutée dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2023, car les crédits de France Relance sont prévus pour un financement de trois ans. Elle pourrait cependant être intégrée au PLF 2024. Dans un rapport paru en novembre, l’Observatoire des PAT estimait que les projets qui avaient découlé du Plan de relance étaient plus standardisés et moins ambitieux sur l’écologie que les précédents. Les sujets de l’accessibilité sociale, de la nutrition, de la santé et de la restauration collective « prennent de l’ampleur », tout comme le localisme, au détriment des enjeux de transition écologique.

Climat : les recommandations du HCC pour baisser les émissions du secteur agricole

Dans son rapport annuel diffusé le 28 juin, le Haut conseil pour le climat (HCC) formule plusieurs recommandations pour que le secteur agricole accélère la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Il appelle à « réviser en 2024 le PSN » (déclinaison française de la Pac) afin de se mettre en conformité avec l’objectif climatique de l’UE (-55 % d’émissions en 2030) contenu dans la réglementation Fit for 55. Pour cela, le ministère de l’Agriculture doit « expliciter le niveau d’ambition visé, les moyens mobilisés et les indicateurs à suivre », préconise l’organisme d’évaluation de l’action publique. Le HCC appelle à « axer » la future loi d’orientation (LOA) « vers la transformation agroécologique, bas carbone et la résilience aux changements climatiques ». Dans ce cadre, il préconise de « réduire les budgets carbone indicatifs et les émissions résiduelles allouées » en prenant en compte « un chiffrage plus réaliste » des puits de carbone. Et il appelle à mieux accompagner les agriculteurs dans cette transformation via la formation ou le conseil. D’autre part, le HCC recommande d’« identifier plus clairement » les aides nationales et régionales qui ont « un objectif ou un effet climatique » et de les renforcer le cas échéant (p.ex : épandage économe d’azote, couverture de fosses).

Œufs : les producteurs de la CFA « alertent » sur les importations, notamment ukrainiennes

Alors que la production française recule en raison de l’influenza aviaire, la CFA (aviculteurs, FNSEA) alerte sur « l’augmentation importante » des importations d’œufs, d’après un communiqué du 3 juillet. En œufs coquille, les volumes importés progressent de 20 % en un an sur les quatre premiers mois de 2023, précise sa directrice Nathalie Feugeas à Agra Presse. La CFA dénonce certains « industriels français qui commercialisent des œufs étrangers ». En particulier, dans le contexte d’inflation, la production d’œufs ukrainienne bénéficie, selon elle, d’« une énorme distorsion de concurrence » en sa faveur grâce à la suspension des droits de douane vers l’UE, renouvelée le 6 juin. « L’Ukraine est devenue le premier fournisseur de l’Union européenne en œufs coquille et ovoproduits », rappelle la directrice de la CFA. Après la filière volailles de chair, les producteurs d’œufs demandent au ministre de l’Agriculture « d’activer la clause de sauvegarde » incluse dans l’accord commercial UE/Ukraine « afin d’empêcher la poursuite des importations à droit nul et sans limite de volume ». La croissance des importations « fragilise la mise en place de l’ovosexage », note la CFA, car il est financé par une cotisation interprofessionnelle qui ne s’applique qu’aux « œufs de consommation pondus et vendus sur le territoire français ».

Loup : effectifs « sous-estimés » selon les OPA, qui « claquent la porte » du groupe national

Comme attendu, les organisations professionnelles agricoles (OPA) du Caf Loup* ont quitté la réunion du Groupe national loup le 3 juillet pour dénoncer une « sous-estimation » de la population lupine. Dans un communiqué du même jour, les professionnels rapportent que « 906 loups sont annoncés à la sortie de l’hiver 2023, contre 921 en 2022 », alors que « les attaques des troupeaux croissent depuis le début de l’année de 16 % par rapport à la même période de 2022 ». Ce nombre constitue une « estimation provisoire », et l’OFB communiquera « au cours de l’été » un « chiffre stabilisé, selon la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui coordonne le Plan loup. Selon le Caf, cette baisse estimée de la population est due à un « nombre d’indices fournis par l’Office français de la biodiversité très en retrait par rapport à l’année précédente : près de 1000 en moins ». « Le nombre de loups est sous-évalué et l’État ne met pas les moyens pour récolter les indices », a déploré Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie, lors d’un point presse le 3 juillet. Par ailleurs, comme nous l’écrivions dans l’Agrafil daté du 29 juin, la présentation des arbitrages du prochain Plan loup 2024-2029 a été reportée au 4 septembre, en raison d’un « blocage politique » entre les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, indique Claude Font.
* FNSEA, JA, Chambres d’agriculture France, FNO (ovins), FNB (bovins viande), FNC (équins)

Loup : la Conf’appelle Élisabeth Borne à « faire preuve d’ambition » pour le prochain plan

À l’issue de la réunion du Groupe national loup du 3 juillet, la Confédération paysanne a appelé la Première ministre à « faire preuve d’ambition pour les éleveurs et éleveuses et non répéter les insuffisances du plan actuel ». Attendue ce lundi, la présentation des arbitrages du Plan loup 2024-2029 a été reportée à septembre dans l’attente d’un arbitrage de Matignon. « Très peu d’améliorations se dessinent » dans ce dossier, estime la Conf’. Et le syndicat minoritaire de rappeler ses propositions, notamment sur les mesures de protection : financement « à 100 % » face à « l’explosion de la prédation » (y compris pour les éleveurs bovins « volontaires ») et « anticipation de la protection des troupeaux à l’échelle nationale ». Alors que les représentants du syndicalisme majoritaire ont « claqué la porte » de la réunion du 3 juillet (lire ci-dessus), la Conf’dénonce une position « totalement démagogique et irresponsable » : « La FNSEA et ses satellites continuent d’entretenir le déni avec l’objectif "zéro attaque" ». De son côté, la Confédération paysanne plaide pour « la réalisation de tirs ciblés » par les lieutenants de louveterie et l’OFB, rappelant que « l’objectif des prélèvements est de réduire les dégâts aux troupeaux et non de réguler la population de loups ».

Manque d’eau : l’Académie des technologies réclame « d’urgence » une politique d’anticipation

À l’occasion de la publication de son rapport sur « les apports des technologies aux besoins en ressource d’eau douce » le 3 juillet, l’Académie des technologies a appelé les pouvoirs publics à « développer d’urgence » une politique pour anticiper le manque d’eau. « Une stratégie nationale à 5, 15 et 30 ans permettrait aux élus locaux de définir leur action et notamment leurs choix technologiques, dans une France dont les besoins différeront d’une région à l’autre », soutient le rapport. Parmi les onze recommandations formulées par l’établissement public figure notamment l’implantation « d’urgence » de « nouveaux modes de pratiques agricoles » et « d’amélioration des techniques d’irrigation », et ce en raison de la « participation importante » des pratiques agricoles « aux prélèvements en période d’été dans certaines zones les plus concernées par les baisses de pluviométrie ». « Une augmentation du potentiel de R & D est nécessaire pour proposer aux agriculteurs, dont les éleveurs, des solutions locales adaptées aux scénarios de stress hydrique ainsi que des études économiques garantissant le revenu des professionnels », soutient le rapport.

Malteries : InVivo rachète United Malt pour devenir numéro un mondial

Dans un communiqué de presse daté du 3 juillet, le groupe français Malteries Soufflet (Invivo) a annoncé avoir conclu un protocole d’accord engageant avec l’entreprise australienne United Malt Group, quatrième producteur mondial de malt, fournissant des brasseries depuis douze usines dans le monde. « Malteries Soufflet fera l’acquisition, en cash, de l’intégralité des actions en circulation de United Malt pour un montant de 5 dollars australiens (environ 3 euros, N.D.L.R.) par action », rapporte le communiqué. « Nous réalisons ainsi une avancée significative dans le déploiement de notre stratégie de création d’une plateforme mondiale dans le secteur du malt », a déclaré Thierry Blandinières, président de Malteries Soufflet et directeur général d’InVivo. Actuellement parmi les « trois premiers acteurs mondiaux », Malteries Soufflet deviendra le « premier producteur mondial de malt » après la conclusion de l’accord, selon un communiqué du 28 mars. L’opération renforcera notamment la présence de Soufflet au Royaume-Uni, et permettra d’accroître « son empreinte internationale, avec l’intégration de nouveaux marchés stratégiques comme les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ».

Betteraves : l’AIBS demande le déploiement des camions de 48 t

Dans un communiqué du 29 juin, l’interprofession de la betterave et du sucre (AIBS) demande au gouvernement le déploiement progressif des camions de 48 tonnes pour le transport des betteraves dès la campagne 2023-2024. Pour rappel, la circulation à titre expérimental de véhicules de transport routier de betteraves dépassant le poids total roulant autorisé (PTRA) prévu par le Code de la route – soit un PTRA de 48 t contre 44 actuellement –, a été autorisée par un arrêté paru au Journal officiel le 25 octobre 2022. L’expérimentation a pris effet le lendemain dans quatre départements (Ardennes, Marne, Oise, Somme) et s’est achevé le 1er mars 2023. Un premier essai s’était tenu entre le 2 janvier et le 1er mars 2022 dans les Ardennes et la Marne. « Au-delà de la réduction significative du nombre de camions sur les routes (-10 %), la benne [de] 48 tonnes a pu faire preuve de nombreux avantages », souligne l’AIBS. À titre d’exemple, l’interprofession note « une diminution des émissions de CO2 d’au moins 5 à 10 % liée à la moindre consommation de carburant par tonne de betterave transportée », « un avantage économique pour les entreprises sucrières comme pour les transporteurs », mais également un effet « nul à faible » sur les chaussées.

Produits laitiers : Antoine Collette nommé directeur général

Dans un communiqué paru le 3 juillet, le conseil d’administration du groupe Sodiaal annonce la nomination d’Antoine Collette au poste de directeur général, à compter du 4 juillet. Depuis 2019, Antoine Collette occupait le poste de senior vice-président et responsable de l’Europe et du Moyen Orient de la division beauté du groupe allemand Henkel (19 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Il a précédemment travaillé chez Danone, Kraft foods et Mondelez. Il remplace Jorge Boucas, récemment recruté par le groupe sucrier Tereos.