France
Le gouvernement précise sa stratégie biodiversité et son budget

La Stratégie nationale sur la biodiversité a été proposée à la concertation le 20 juillet. Elle comprend 39 mesures à mettre en œuvre d’ici 2030, dont certaines concernent l’agriculture.

Le gouvernement précise sa stratégie biodiversité et son budget

Le ministère de la Transition écologique (MTE) a lancé, le 20 juillet, la concertation sur la Stratégie nationale sur la biodiversité (SNB) auprès du Comité national de la biodiversité – qui rassemble notamment représentants des collectivités territoriales, de l’agriculture et associations environnementales. La concertation durera deux mois, a indiqué le cabinet du ministre Christophe Béchu.

Un document complété d’une fiche présentés aux instances précisent l’octroi des 264 millions d’euros (M€) supplémentaires attribués à la biodiversité dès 2024, comme annoncé par la Première ministre Élisabeth Borne le 12 juillet. Cette enveloppe permettra « notamment de renforcer l’effectivité des aires protégées (+114 M€), d’écosystèmes (+80 M€), la protection des espèces (+18 M€), la biodiversité des milieux forestiers (+15 M€), des milieux marins (+6 M€), ou encore l’accompagnement de la restauration des sols (+6 M€) », indique le document.

39 mesures détaillées

La fiche détaille quant à elle les 39 mesures à mettre en œuvre d’ici 2030, précisées d’actions et d’objectifs. Parmi ceux-ci, la SNB vise 21 % de la SAU en agriculture biologique. Elle a pour objectif de réduire de 50 % les usages et l’exposition aux produits phytosanitaires, conformément au Plan Ecophyto 2030 en cours d’élaboration.

Concernant les aires protégées, la stratégie mise en concertation prévoit de placer 10 % du territoire national terrestre et marin sous « protection forte ». Elle table sur la restauration de 50;000 ha de zones humides d’ici 2026, et prévoit d’organiser 500 opérations « coup de poing » pour gérer les espèces exotiques envahissantes d’ici 2025. De plus, il est prévu de « mieux observer et mesurer l’artificialisation des sols » pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette en 2050, prévu par la loi Climat et résilience. Par ailleurs, la SNB prévoit de durcir la répression en cas d’atteintes à l’environnement, et notamment de « forfaitiser » les infractions relatives aux restrictions d’eau et à la pollution de la ressource (effluents agricoles).

Cette troisième mouture de la SNB se veut être « la concrétisation » française de l’accord sur la biodiversité de Kunming-Montréal de décembre 2022 (Cop15), selon le MTE. Ce cadre mondial de la biodiversité prévoit notamment, d’ici 2030, de diviser au moins par deux les risques globaux liés aux pesticides et à l’excès de nutriments perdus dans l’environnement, de restaurer 30 % des écosystèmes dégradés et de protéger 30 % des aires terrestres et marines. Il prévoit aussi de stopper l’extinction d’espèces due aux activités humaines d’ici 2050.