Pré-tournée calamités sécheresse
Sécheresse historique en Bresse et dans le Chalonnais

Cédric MICHELIN
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Face à la sécheresse qui sévit pour une troisième année consécutive dans le département, la DDT en collaboration avec la FDSEA a organisé une tournée de visites d’exploitations le vendredi 28 août en Bresse et dans le Chalonnais pour constater l’impact de cette sécheresse sur les prairies et les cultures. Après les visites à l’ouest du département à la fin du mois de juillet, l’administration a donc parcouru l’est du département pour faire une première évaluation de la situation dans ce secteur et envisager le dépôt d’un dossier de calamités sécheresse.

Sécheresse historique en Bresse et dans le Chalonnais

« Il a fallu planifier des visites sécheresse pour que la pluie attendue depuis de nombreuses semaines tombe enfin ! », ironisait l’un des exploitants rencontrés. Cette journée pluvieuse n’a cependant pas empêché l’administration de constater l’ampleur de la sécheresse sur l’Est du département. Cette journée s’est déroulée avec la visites de cinq exploitations, réparties sur les communes de Saint-Usuge, Ormes, Mouthier-en-Bresse, Saint-Didier-en-Bresse et La Charmée. À plusieurs reprises, les éleveurs rencontrés ont déclaré que « la sécheresse de 2020 est plus forte que 2003 ». En effet, cette sécheresse estivale est arrivée tôt et à la suite d’un printemps sec. Habituellement, les éleveurs bressans préfèrent les printemps secs aux printemps humides en raison de la nature des sols sur leur secteur. Et si cette année, la première coupe de foin a été correcte et précoce, la sécheresse qui a suivi n’a pas permis de réaliser de nouvelles coupes. Les exploitations estiment une perte de production de fourrage à plus de 30 % sur l’année.

Des frais et une charge de travail supplémentaires

L’affouragement a débuté depuis début juillet ou à la mi-juillet, selon les secteurs visités. « Les animaux consomment en ce moment le fourrage de cet hiver », précisait le premier exploitant rencontré à Ormes. Ce sont donc des frais supplémentaires pour s’approvisionner en foin ou en granulés et alimenter des animaux qui habituellement sont au pré. « C’est une période de l’année ou l’on devrait souffler un peu, et même pouvoir partir quelques jours en congés avec nos familles, mais nous nous retrouvons avec plus de travail qu’en plein hiver, à devoir passer ses journées à transporter des bottes de foin et des citernes d’eau ! »

Des pertes de production

La DDT était venue constater les pertes sur les productions de fourrage, éléments pris en compte dans la procédure de calamité sécheresse, mais les éleveurs ont également rappelé que le fourrage n’était pas le seul élément justement à prendre en compte. Les cultures céréalières sont elles aussi très impactées, « il a fallu ensiler deux fois plus de surface de maïs pour avoir le volume souhaité, et la qualité n’est pas là », précisait un éleveur laitier. Cette sécheresse et les périodes de canicule rencontrées cet été ont également un impact important sur la production de lait, avec des baisses significatives.

Séverine Rémaque

Des craintes pour l’implantation des cultures d’automne

Cette sécheresse inquiète également beaucoup les exploitants concernant l’implantation des cultures d’automne. L’absence de précipitations n’a déjà pas permis aux cultures dérobées semées début août de lever, les semis de colza ne sont donc pas encore à l’ordre du jour, tant que le temps reste sec. Les exploitants fondent donc leurs espoirs dans les pluies annoncées pour les prochains jours.