Enseignement agricole
Une rentrée (presque) normale

Françoise Thomas
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Selon leur filière et leur niveau, certains élèves et étudiants ont déjà retrouvé le chemin des cours. D’autres ne le feront que dans plusieurs semaines, quand le gros des effectifs va faire sa rentrée en ce début septembre. Des établissements d’enseignement agricoles soulagés de retrouver un semblant de rentrée classique, des effectifs au top et de nombreux projets.

Une rentrée (presque) normale

Avec des classes qui font le plein dans la très grande majorité des cas, voire avec des effectifs en hausse, cette rentrée 2021 dans l’enseignement agricole s’annonce particulièrement bien, en tout cas, conforme, sur le fond, à une rentrée habituelle. Ce qui fait dire à Pierre Botheron, directeur de l’Eplefpa Fontaines Sud-Bourgogne, qu’en « Saône-et-Loire, on ne manque pas de jeunes intéressés par l’agriculture ! »

La MFR d’Anzy-le-Duc, avec ses filières métiers du paysage, de l’agriculture et du gibier, constate ainsi pour sa part une nouvelle augmentation du nombre de ces élèves : « nous accueillons cette année 121 élèves, contre 109 l’an passé et 95 il y a deux ans », précise le directeur Arnaud Decompoix.

Même regain d’intérêt constaté à Fontaines (avec plus de 500 élèves et apprentis) et sur les autres sites intégrés dans l’Eplefpa : « cette année, le CFA de Saint-Marcel voit ses effectifs augmenter grâce à un intérêt très marqué pour la formation paysage et espaces verts », remarque Pierre Botheron. Accueillant comme l’an passé chacun une centaine d’élèves et d’apprentis, les sites de Gueugnon et Charolles conservent le même attrait.

Effectifs stables également du côté du lycée de la Nature et de la Forêt de Velet, avec 90 lycéens en bac pro et une centaine d’adultes en formation CFPPA. « On fait le plein », résume Denis Souleillebou, le directeur de l’établissement. Et il en est de même pour l’Agro Bio Campus de Davayé et ses 260 apprenants, même si Jean-Philippe Lachaize constate « un léger tassement de la filière viticole, ce qui montre la nécessité d’aller recruter des jeunes non issus de la filière viticole ».

Le retour des portes ouvertes

Une attractivité à laquelle le directeur espère bien pouvoir se consacrer enfin normalement en cette nouvelle année scolaire, après deux ans de suite où les projets et initiatives ont dû être annulés. « Il faut que l’on aille à la rencontre des jeunes, notamment en fin de 3e, vers ceux qui ne savent pas quoi faire et qui ignorent qu’il y a des emplois intéressants à portée de chez eux », présente-t-il.

Pour cela, les journées "Pro ActiViti", présentant l’ensemble des métiers de la vigne et du vin, sont une nouvelle fois programmées en avril prochain, avec le vendredi consacré aux collégiens et le samedi plus axé grand public.

Forcément, la crise sanitaire est encore bien présente dans tous les esprits, mais entre adaptation et résignation, chacun se prête au jeu pour enfin se consacrer au maximum à l’enseignement et à l’apprentissage.

Ainsi, les projets des différents établissements sont plus que jamais à nouveau sur la table des équipes dirigeantes et sur les bureaux des apprenants et de leurs enseignants.

Le Covid, élément toujours perturbateur

Cette deuxième rentrée sous le signe du covid se veut « plus calme » et « plus sereine » pour de nombreux responsables d’établissements.

Il faut dire que les jeunes sont « particulièrement bien respectueux des règles », remarque Arnaud Decompoix de la MFR d’Anzy-le-Duc, facilitant l’ambiance et la gestion de tous ces établissements.

Les protocoles ont par ailleurs été un peu allégés par le ministère de l’Éducation. « Les masques ne sont plus obligatoires en extérieur », stipule Pierre Botheron. Pour autant certaines règles devront toujours être respectées : masques en cours et dans les espaces fermés, aération des classes, distanciation, limitation du brassage des élèves, ainsi au réfectoire et à l’internat les élèves restent avec leur groupe classe, les chambres d’internat restent moins chargées. « Cela reste dommage pour tout l’aspect convivialité », ne peut que regretter Arnaud Decompoix. « Va se greffer là-dessus toute la problématique de la vaccination en établissement », nuance aussi Denis Souleillebou, puisque l’ARS va organiser des sessions de vaccination à l’intérieur même de ces écoles. Afin que les élèves aient reçu une première dose d’ici les vacances de la Toussaint, « c’est un ‘’vaccibus’’ qui doit venir sur place, détaille le directeur du lycée de la forêt et de la nature, à nous de recenser tous les élèves volontaires ». Rien pour l’heure n’est obligatoire puisque le pass sanitaire n’est pas demandé pour suivre les cours. En revanche, toute sortie scolaire se profile comme étant soumise à la présentation du pass au moins pour cette année...

 

De nombreux rendez-vous

Du côté de l’ABDC Davayé, une première journée de présentation de la filière tractoriste viticole est organisée ce samedi matin 4 septembre et les vendanges restent forcément l’un des grands événements de la rentrée à partir de mi-septembre.

Le 31 octobre est d’ores et déjà programmée la Transhubique, soit la transhumance des chèvres de l’établissement depuis leur pâture d’été jusqu’aux bâtiments du lycée.

La journée caves ouvertes est prévue fin novembre, le salon des vins Made in Davayé début décembre, les journées portes ouvertes de l’établissement en janvier et en mars. Entre autres…

La génération Y se rencontre

25 jeunes de cinq pays vont se réunir régulièrement tout au long de l’année pour échanger sur différents thèmes. « Pendant une semaine, cinq jeunes Italiens, Français, Espagnols, Turcs et Portugais se retrouveront pour échanger en anglais sur un sujet les concernant directement, notamment les relations entre générations, l’évolution de leur génération à eux, leurs passions, les métiers qui les attirent, etc. ». Pour la France, ce sont les élèves de terminale de la MFR d’Anzy qui sont concernés. « Nous sommes les petits poucets de ce programme, fait remarquer Arnaud Decompoix, pour les autres pays, ce sont des lycées généraux beaucoup plus gros qui sont engagés ! ». Avec un thème par pays, un pays différent à chaque fois et une immersion totale dans ces établissements étrangers, les échanges promettent d’être riches à bien des points de vue. Les modalités précises vont être définies prochainement et la première semaine se déroulera fin septembre. Rencontres à suivre…

Deux chantiers ouverts

Du côté de Fontaines, l’année 2021-2022 va notamment être l’occasion de travailler sur deux chantiers importants pour l’établissement. « Nous allons tout d’abord nous lancer dans l’obtention du label internat d’excellence, pour officialiser la qualité de la partie éducative de l’établissement, présente Pierre Botheron, et le second travail important sera celui de redéfinir les projets de nos exploitations agricoles, sur leur place et leur rôle comme outils de formation ». Mis en place il y a plus de dix ans, ces projets ont besoin d’être « réinterrogés ». Pour cela, l’établissement souhaite réunir les équipes pédagogiques, les représentants professionnels et tous les acteurs impliqués pour réfléchir sur les évolutions à intégrer « au regard des nouvelles techniques, des contraintes agroécologiques, du changement climatique, des nouvelles normes et attentes sociétales, etc. » pour former et accompagner au mieux les futurs exploitants agricoles. « L’idée est de présenter quelque chose d’abouti en juin 2022 pour une mise en route en septembre 2022 ».

Les Alpes en vue

Si beaucoup d’événements vont se décider « au fil de l’eau », selon notamment l’évolution des contraintes sanitaires, le lycée de la nature et de la forêt a d’ores et déjà programmé ses journées portes ouvertes le 19 mars toute la journée et l’après-midi du 20 mai. Les élèves de seconde et première de la section Gestion des milieux naturels et de la faune (GMNF) passeront leurs semaines de chantiers en extérieur du côté de Château-Chinon pour aménager la nouvelle exploitation piscicole de leurs confrères…, lorsque le voyage d’étude des jeunes de terminale se déroulera dans les forêts du Briançonnais dans les Hautes-Alpes.