Société d’agriculture du Charollais
Jolie présentation de mâles charolais malgré le covid

Marc Labille
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Privés de concours de Charolles, les éleveurs qui avaient engagés des animaux auprès de la Société d’agriculture se sont retrouvés jeudi dernier pour une exposition de 110 jeunes reproducteurs. 

Jolie présentation de mâles charolais malgré le covid
Pour respecter le protocole sanitaire, les 110 bovins étaient exposés à l’extérieur du parc des exposition.

Jeudi dernier, la Société d’agriculture et d’élevage du Charollais organisait une présentation de reproducteurs à Charolles. 110 animaux inscrits étaient exposés par 29 élevages. L’effectif comptait 95 veaux de l’année et une quinzaine de taureaux de 18 mois. Cette présentation inédite remplaçait en quelque sorte le concours de reproducteurs qui aurait du se tenir le 6 novembre dernier et annulé à la dernière minute à cause du covid. Cette exposition était, de fait, réservée aux éleveurs qui avaient engagé des animaux pour le concours de reproducteurs. Plus de 500 bovins auraient du concourir début novembre sur le plus grand rassemblement génétique de la race. Privés de ce moment fort, 29 élevages de Saône-et-Loire, de la Loire et même du Bas-Rhin ont amené des reproducteurs à vendre. Car le concours de Charolles est aussi un lieu où se commercialise chaque année environ 70 jeunes taureaux. 

Au moins une quinzaine de ventes

Si l’évènement ne remplaçait pas la ferveur et l’émulation d’un grand concours comme celui de Charolles, il a tout de même donné lieu à une magnifique exposition de mâles. Malgré la sécheresse et les sorties annulées, les éleveurs-sélectionneurs avaient amené de très bons veaux ; des sujets parfaitement bien préparés et toilettés et une jolie diversité de morphologies, y compris du grain de viande. Une quinzaine de jeunes mâles auraient trouvé preneurs à des tarifs convenables. « Ce n’est pas négatif », réagissait le président de la société d’agriculture Gilles Degueurce satisfait de ce score pour une seule journée et sachant que l’organisation n’a pas demandé beaucoup de frais.

Bien sûr, on aurait aimé qu’il y ait un peu plus de visiteurs. Indiscutablement, la dynamique du commerce de reproducteurs aura été perturbée cette année. A l’échelle nationale, seulement cinq des 22 concours reconnus par le Herd-Book Charolais ont pu avoir lieu cette saison ! Quelques ventes aux enchères ont été maintenues – dont celle de Charolles. Sans concours, certains éleveurs ont été privés de promotion et de débouchés alors que les frais avaient été engagés de longue date. Dans les campagnes, chacun s’est débrouillé avec les moyens du bord : portes ouvertes, réseaux de clients fidèles… Les nouveaux outils de communication ont encore marqué des points cette année. Facebook, sites Internet… : les éleveurs à l'aise avec ces technologies de communication ont activé ces nouveaux canaux pour toucher la clientèle et la faire venir à la maison. On a aussi vu le succès de ventes en lignes -notamment celles de Simon Génétic - qui se sont également adaptées avec succès au confinement.

Seconde chance au printemps ?

Mais le contexte général a pesé lourdement sur le commerce. Les stocks entamés par la sécheresse, des animaux amaigris par le manque de fourrage, des prix des broutards en chute libre et un climat anxiogène lié à l’épidémie… : beaucoup d’éleveurs n’avaient pas le cœur à investir dans la génétique cet automne. Un peu désabusés, les éleveurs-sélectionneurs comptaient sur le printemps et la vente de taureaux de 18 mois. C’est en effet la tendance depuis plusieurs années. Les éleveurs préfèrent acheter à la dernière minute des animaux prêts à saillir. « Des jeunes veulent des mâles pour saillir directement 25 femelles, sans prendre le temps de les essayer sur un petit lot », rapportait un exposant. Une demande exigeante gagnée par les excès d’impatience et le zapping du consumérisme contemporain… Le report sur le marché des taureaux de 18 mois pose aussi un problème économique. Gardés plus longtemps chez leurs naisseurs, ces animaux reviennent plus cher à produire mais la valorisation n’est pas au rendez-vous derrière.

Durant tout l’hiver, la Société d’agriculture du Charollais propose à ses adhérents de mettre un animal à vendre sur sa page Facebook ou de site Charolais 71.fr. Dix reproducteurs étaient en ligne la semaine dernière.