Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire
Des PAT foncièrement à construire

Cédric MICHELIN
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Les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Qu’en est-il en Saône-et-Loire ?

Des PAT foncièrement à construire

C’est la partie la moins visible du travail de la chambre d’Agriculture que cette dernière a décidé de mettre en lumière lors de sa dernière session, le 26 novembre à Jalogny. Pourtant cette mission est centrale et a de forts effets de levier. La capacité de structurer d’anciennes ou nouvelles filières. Un zoom a donc été fait sur « les liens avec les collectivités territoriales » et notamment sur les « partenariats possibles avec les intercommunalités » qui viennent, au final, renforcer chacun jusqu’à rendre des « services » directs ou indirects aux agriculteurs. Des liens et des partenariats que les élus chambre sont au quotidien en train de « renforcer ». Impossible de définir une "recette" générale, « les attentes des habitants de Saône-et-Loire sont variées, les attentes des territoires sont fonction de la présence agricole, de son engagement, des autres secteurs économiques… » et des nouveaux découpages des collectivités depuis la loi NOTRe.
La chambre d’agriculture avait donc invité plusieurs représentants de communautés de communes ou d’agglomération pour témoigner des travaux engagés, notamment sur les PAT, projets alimentaires territoriaux. Et tous ont un point commun avec l’agriculture : la gestion du foncier qui devenait le fil rouge.

PLU, PLUI, Scot… des outils

Premier à s’exprimer, Rodolphe Duroux, directeur du syndicat mixte du Chalonnais, rappelait qu’avec 137 communes, 153.800 habitants sur 1.444 km2, « ce vaste territoire concentre le quart de la population départementale » et donc des « problématiques variées ». Pour travailler dessus avec la chambre, ils ont « esquissé » plusieurs axes allant de la préservation à la valorisation, en passant par le soutien et le futur des activités agricoles sur le Chalonnais. Un travail qui se décline ensuite dans leurs « outils » à savoir en premier le Scop (Schéma de cohérence d’orientation paysagère). « Si un PLU ou un PLUI est déjà difficile à réaliser, imaginer un commun sur 137 communes » est un sacré défi, signifiait-il, se félicitant néanmoins qu’avec la chambre, « ce fut facile sur le volet agricole ». Ce qui ne veut pas dire que tout est gagné d’avance, bien au contraire. Un des objectifs est de réduire "leur" consommation foncière de 22,5 %, « cela laisse un gros gap avec le zéro artificialisation nette », voulu prochainement par le gouvernement. Finissant ses mandats, le vice-président du Grand Chalon, Dominique Juillot ne cachait pas ses craintes sur la gestion du « zéro artificialisation » à l’avenir. Même si cela part d’une noble intention, « cela va entraîner des plus fortes différences entre territoires et propriétaires. Si je caricature, on va geler des terrains et cela va entraîner des crispations terribles lorsque ce terrain ne vaudra plus rien par rapport à celui du voisin », mettait-il en garde.

L’agriculture à la (re) conquête des villes

Heureusement, les échanges sont réguliers avec les 51 communes, leurs spécificités (sociologie des populations…), conduisant à « sectoriser l’agglomération », « sanctuariser des territoires agricoles et viticoles et on a bien fait ». Dans les PLUI, ont été reclassées certaines zones pour « valoriser et développer les exploitations agricoles » ou « protéger les sièges d’exploitation », précisait Christophe Guillon qui travaille sur les PLUI du Chalonnais à la chambre. Grâce à son « diagnostic très fin dans chaque commune », Dominique Juillot avouait « avoir appris plein de choses sur le potentiel agricole même à Mercurey », dont il fut pourtant longtemps maire.

Les trois hommes prenaient aussi l’exemple de Saônéor (ex-Kodak), une réserve foncière destinée à l’industrie qui a donné lieu à des « compensations foncières », l’équivalent de 700 ha pour « la nature » ou l’agriculture, « permettant ainsi de retrouver de la production » pour les projets d’agriculteurs.

Pas d’ici demain

Ainsi les choses avancent et le syndicat mixte a voté en mars dernier son futur PAT, même si « le 100 % local, ce n’est pas pour demain », prévenait Rodolphe Duroux qui doit déjà expliquer la « volonté politique, la stratégie et le plan d’action » aux collectivités.

L’effet de levier derrière sera important. Sont concernés trois millions de repas dont 570.000 avec l’entreprise Sogeres. « Les solutions ne sont pas les mêmes que pour une petite commune ou avec un cantinier ». Il faut d’abord compiler l’offre côté production et les besoins alimentaires futurs. Si un zonage spécifique pour le maraîchage a été arrêté sur Saint-Marcel par exemple, « on voit passer des candidats perdus et qui ne viennent pas forcément vous voir », notait Dominique Juillot annonçant qu’un « poste spécifique va être créé » au Grand Chalon pour être une « porte d’entrée » supplémentaire sur le Chalonnais « et permettre de mettre en musique » le tout.

Besoin d’audit global

Même travail sur la communauté de communes Entre Arroux, Loire et Somme où l’élu Philippe Desroche travaille avec Noémie Morin de la chambre d’agriculture sur un Audit 360 « pour que l’agriculture sorte gagnante » de ces changements en cours. Plusieurs recensements sont menés de front : du côté de la demande en produits locaux – « des métiers de bouches, hôtels, restaurants, cuisine centrale… » - et de l’offre potentielle – des exploitations faisant de la vente directe et « celles voulant développer cette activité et si elles le peuvent ». L’occasion aussi de repérer les « productions manquantes » à l’heure où 35 % des agriculteurs vont bientôt partir à la retraite. « Audit 360 permet de lier les besoins de la Comcom, avec les besoins des communes, des territoires et des agriculteurs, pour lancer des actions concrètes », insistait Noémie Morin. En réalité, la première action est déjà faite en mettant du lien entre tous car « on partait d’une feuille blanche », se souvient Jean-Jacques Lahaye, élu chambre, qui continue de « se creuser la mailloche, la tête » pour aller au bout des actions agricoles et même plus largement pour développer les haies et la gestion de l’eau.

Des laboratoires d’idées

Le président de la chambre, Bernard Lacour encourage justement « ces laboratoires d’idées » qui contribuent à l’attractivité du métier mais aussi des territoires, avec des « complémentarités à trouver avec les autres secteurs : tourisme, industriel… ». Ces Audit 360 sont faits pour. Ils sont d’ailleurs financés par les Conseils départemental et régional. « Il nous faut en effet casser les logiques trop spécialisées pour expérimenter », encourageait Jérôme Durain, sénateur et élu régional. « Avec des politiques de proximité venant du terrain », insistait Stéphane Convert, responsable Environnement à la Chambre. Pour que « l’argent public soit utilisé à bon escient », Frédéric Brochot, pour le Département, plaidait pour « soutenir les PAT des Comcom », qui sont la bonne échelle, selon lui. Plus grands, ils ne seraient plus en phase avec les réalités du territoire et plus petits, « on ne peut multiplier les soutiens ». Le président des Maires ruraux, Jean-François Farenc approuvait pour des PAT à l’échelle des Comcom.

De quoi redonner toute sa « force » à l’agriculture de Saône-et-Loire, troisième de France de par sa surface (SAU), veut croire le préfet, Julien Charles. « La chambre d’Agriculture est dans le dernier kilomètre au plus près des agriculteurs. Les circuits courts sont en permanentes évolutions et on y travaille en complémentarité avec les collectivités et les autres organisations professionnelles agricoles. Il y a besoin de définir des façons de travailler car pendant la crise Covid de 2020, chaque commune avait envie de son magasin de producteurs, soit l’inverse de ce qu’il faut faire dans un premier temps », concluait Bernard Lacour, histoire de dire que le travail avance, avec mesure, et doit continuer avec tous.

L’agriculture n’a pas attendu les PAT

Du côté du Clunisois en 2011, étaient lancées "Cantines en mouvement", rappelait François Bonnetain pour la Communauté de Communes « et Terroirs de Saône-et-Loire était dans la boucle » déjà. Aujourd’hui, 30 cantines scolaires sont approvisionnées tous les jours avec en moyenne « 25 % de produits locaux ». « Les agriculteurs doivent arrêter de pleurer, se prendre par la main pour travailler, croiser les savoirs, les expertises, les bonnes et moins bonnes idées… pour avancer », motivait cet ancien agriculteur, œuvrant différemment. Pour monter les marches une à une, l’idée du laboratoire de transformation alimentaire Melting Popote doit aussi permettre aux agriculteurs « de se faire la main, de créer leurs recettes, de trouver leur clientèle… ». Le laboratoire est ainsi rempli, selon les jours, de fruits, de légumes, d’escargots… « Notre volonté à la Comcom est de servir de tremplin, pas de faire à la place. On donne les moyens aux agriculteurs de réaliser leurs projets », avec le recrutement d’une chargée de mission, Claire Pernet, qui travaillera entre autres sur le PAT. L’objectif initial de 2011 est toujours le même : « revenir vers une certaine autonomie alimentaire de tous les jours » et accueillir aussi les porteurs de projet « pas qu’agricole : paysan boulanger, maraîcher avec accueil d’aidants… ». Il ne parlait d’ailleurs pas de diversification comme pour l’agriculture familiale mais ici, de « combinaisons » de métiers. Des « combinaisons » qui nécessitent de trouver du foncier approprié. C’était la question de la journée installation le 14 octobre dernier à Salornay qui a attiré une vingtaine de jeunes, se félicitait Gaël Pellenz de la chambre d’agriculture. Son collègue, Franck Richard est d’ailleurs en train de « repérer les terrains propices en fonction des sols, de l’eau… des disponibilités avec la Safer ». Gaël Pellenz invitait les maires à penser « à stocker du foncier, à se former ». La Comcom compte leur fournir prochainement un guide sur le foncier et ainsi poursuivre la « dynamique » et ce, toujours en respectant « la biodiversité et l’environnement ».

Le PAT autunois bâti autour de l’abattoir

Le PAT autunois bâti autour de l’abattoir

Présidente du Grand Autunois Morvan, Marie-Claude Barnay expliquait que tout est parti de la « réhabilitation de l’abattoir pour permettre de fournir aux restaurants scolaires des repas confectionnés localement pour les enfants et les anciens ». Une fois l’abattoir mis aux normes, les démarches à l’échelle de ce « bassin de vie » se sont enclenchées « pour avoir du sens sur l’alimentation mais aussi sur les enjeux de santé, d’habitats… ». Des démarches qui ne seront jamais vraiment « finies donc il faut continuer », ne lâche pas Didier Talpin. Pour l’heure, en moyenne 25 % de produits locaux sont servis dans les restaurants collectifs du Grand Autunois Morvan. « Il a fallu lever les freins des marchés publics et travailler sur un cahier des charges pour que les producteurs puissent répondre sur ces "gros" marchés », rappelait l’élue. En parallèle, des marchés de producteurs sont organisés, la Foire économique d’Autun en fait la promotion comme la CCGam et ses panneaux pédagogiques, imaginés par Marie-Amandine Latour, sur le cycle des produits alimentaires mais aussi pour lutter contre le gaspillage. « Il s’agit de justice et d’inclusion sociale et d’économiser les ressources ». De la chambre d’Agriculture, Sophie Mobillion voit que « nos territoires attirent de nouveaux producteurs et de la diversification notamment chez les éleveurs bovins ». Tous sont prêts à passer à la prochaine phase : une démarche collective de certification HVE multiproductions, bovin viande, petits fruits, fromages chèvre… « pour un signe commun de qualité et répondre aux exigences d’ÉGAlim et pour les enseignes de la grande distribution ». Sans oublier le lancement début 2022 d’un point de vente collectif à Autun. « Pour la restauration, on manque encore de volailles, de fruits… mais on développe le maraîchage avec 8 ha de lentilles. On veut plus d’agroforesterie et rapporter de la plus-value aux agriculteurs pour leur permettre de transmettre », concluait Marie-Claude Barnay. Un cercle vertueux en somme.

Formations et informations positives !

Formations et informations positives !

« Il est important que les établissements soient raccords », soutenaient Anne Gonthier et Pierre Botheron, respectivement présidente et directeur de l’EPL Fontaines Sud Bourgogne. « Les fermes des lycées agricoles sont à votre disposition et ouvertes à toutes et tous », invitait Anne Gonthier pour susciter des vocations et étendre leur vocation pédagogique au grand public. « De plus en plus de jeunes passionnés rêvent de travailler dans le milieu rural et agricole », positivait Pierre Botheron qui n’avait plus vu depuis 10 ans une rentrée aussi importante avec 90 élèves en seconde générale et 50 en formations professionnelles. « Le travail de revalorisation de l’image de vos métiers est en train de porter ses fruits. Et les PAT vont montrer aux jeunes l’importance d’imaginer de nouveaux circuits de distribution et d’alimentation sur leurs territoires » félicitait-il. Pierre Botheron reconnaissait travailler avec le PAT Chalonnais mais « avoir appris aujourd’hui sur les autres PAT ». Partager ces actions positives des territoires est l’objet justement des plateaux TV de la chaîne YouTube Agriculturez-vous, imaginé par la chambre d’Agriculture et porté par votre journal L’Exploitant Agricole. Prochain rendez-vous, le 10 décembre en direct de Louhans « pour parler des circuits courts et des produits d’excellence et aussi de la complémentarité des territoires », lançait Luc Jeannin, élu en charge de la communication à la chambre d’Agriculture.

La grande distribution a faim de local
Les pénuries au premier confinement 2020 ont marqué les esprits des clients et des dirigeants des grandes enseignes de distribution

La grande distribution a faim de local

À la fin de la session, le président Bernard Lacour encourageait à poursuivre tout ce beau travail mais tenait aussi à rappeler que « nous avons le devoir de ne pas négliger l’alimentation vendue à plus de 80 % en grande distribution ». Une réalité pas forcément idyllique mais sur laquelle reposent « nos grandes filières », rajoutait Christian Bajard, président de la FDSEA. « Nos territoires bougent depuis 20 ans. On voit que seul on ne peut pas faire grand-chose, on a besoin de partenariats. Grandes et petites filières doivent être complémentaires ». Et François Bonnetain de rappeler qu’en matière de produits locaux, la grande distribution s’est ouverte et « ne discute pas trop les prix sur ce segment du local ».

2021 : des cours élevés mais…
Mesurée par l’indice de prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa), l’inflation des prix des intrants agricoles s’est accélérée en septembre, rapporte le service de statistique du ministère de l’Agriculture. La hausse est de 12,6 % par rapport à septembre 2020 (après +10,2 % en août). Comme les mois précédents, notent les analystes, « ce sont les prix des engrais et ceux de l’énergie qui augmentent le plus fortement sur un an, avec respectivement +39,7 % et +29,5 % ». Le prix des engrais est « au plus haut depuis février 2009 », après avoir baissé entre février 2019 et septembre 2020. Le prix des aliments pour animaux « augmente légèrement » (+0,6 % par rapport à août), et « reste nettement supérieur » à celui d’août 2020 (+12,8 %), en lien avec la hausse du prix des céréales et des oléagineux.

2021 : des cours élevés mais…

En fin de session, Sophie Dubreuil de la chambre régionale d’agriculture présentait la conjoncture agricole des quatre grandes productions de Bourgogne Franche-Comté. 2021 aura été marquée par des conditions climatiques « difficiles » (gel, pluies, etc.). L’offre sur les marchés s’en trouve réduite soit sur les marchés mondiaux ou spécifiques, entraînant partout des cours « élevés » et des résultats d’exploitation attendus « en augmentation ». Mais attention, cette fin d’année est déjà marquée par la « flambée des matières premières » qui risque de se poursuivre en 2022.
En grandes cultures, 2020 signe un retour à des rendements dans la moyenne, supérieurs en Saône-et-Loire : 66 qtx/ha en blé, 70 qtx/ha pour l’orge de brasserie mais 32 qtx/ha en retrait pour le colza. Les maïs approchent les 105 qtx/ha et 25 qtx/ha en soja. Les cours mondiaux sont actuellement élevés. L’implantation des cultures d’hiver s’est faite dans de bonnes conditions mais la « flambée des intrants » pourrait venir rogner les marges économiques des prochaines récoltes en 2022.
En viticulture, le gel d’avril a malheureusement bien provoqué une récolte historiquement faible affichée pour l’heure à - 38 % des volumes attendus. La pression sanitaire (oïdium, mildiou, botrytis) a été forte entraînant des charges. Le manque de vins est d’autant plus dommage que la consommation à l’export et en France est en plein « boom » posant la question de stocks suffisants en 2022 et de la nécessité de faire une récolte pleine. « Les vraceurs devraient réussir à compenser la demi-récolte mais les vignerons vendant en bouteilles ne pourront pas doubler leurs prix de bouteilles ».
En bovins et ovins viande, à l’image de leurs prairies, l’année a été « verte toute l’année », ce qui n’efface pas totalement trois années de sécheresses consécutives. Gare toutefois à la dégradation des fourrages par les pluies d’été. Pour rééquilibrer les valeurs, il sera nécessaire d’acheter des aliments dont les prix augmentent. En bovins viande, la décapitalisation se poursuit et l’offre limitée de bêtes fait remonter les cours permettant de voir déjà dans les comptes 2021, un léger mieux avec un résultat courant de 19.400 €/Utaf (+60 % par rapport 2020), revenant juste « à la moyenne décennale ».
Enfin en lait, le lait de plaine connaît une « bonne année », du même niveau qu’en lait AOC. Là aussi, la hausse des charges est à prévoir en 2022 avec un indice Ipampa qui augmente depuis 16 mois déjà.
En charge des tournées Calamités, Robert Martin ne peut que constater la multiplication des aléas touchant « toujours une production dans notre département ». Les Calamités ayant même été ouverts à la viticulture. Remerciant la DDFIP et DDT, il demandait à tous de « garder en tête la violence des aléas et du changement climatique ». À l’inverse, son collègue viticulteur, Pascal Gaguin, ne remerciait pas le gouvernement « pour la disparition des produits performants » permettant de lutter contre les maladies comme cette année oïdium mildiou. « En AOC régionales, ce sont les derniers hectolitres qui font le revenu » et il exprimait ses vives inquiétudes pour les jeunes installés avec la hausse des fermages à venir. Enfin, employant aussi beaucoup de main-d’œuvre, les filières équines ne sont pas toutes sorties de la crise Covid. « Les centres équestres croulent sous les clients. Les cours des chevaux lourds sont bien orientés. Les tarifs des chevaux de sport s’envolent mais le marché des chevaux de course reste difficile à cause du Brexit », concluait Bernard Moreau.