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Appellation Bourgogne

Appellation Bourgogne : La mise au point de Dominique Piron et de l'Interbeaujolais

Le projet de révision de l'aire géographique de l'AOC bourgogne n'en finit plus de faire couler de l'encre. Lors de l’assemblée générale d’Inter Beaujolais, le président Dominique Piron ne pouvait pas finir son rapport moral sans évoquer cette actualité agitée. 

Par Publié par Cédric Michelin
Appellation Bourgogne : La mise au point de Dominique Piron et de l'Interbeaujolais

Ces derniers jours, le Syndicat des Bourgognes et la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB) ont affiché leur « colère » contre l'Inao, au sujet du projet de révision de l'aire géographique de l'AOC bourgogne qui exclurait « des secteurs entiers de la Bourgogne historique ». Selon leurs estimations, la révision proposée amènerait à « sortir 64 communes de Bourgogne de l'aire de production de l'AOC bourgogne tout en conservant la moitié des communes » du Beaujolais qui peuvent aujourd'hui prétendre à l'appellation, sur 386 communes qui composent la Bourgogne viticole.
Au cœur de cette contestation qui aboutira à une manifestation ce jeudi 6 février au siège de l'Inao à Montreuil, le vignoble du Beaujolais se retrouve malgré lui en première ligne. Et Dominique Piron est monté au créneau à l’occasion de l’assemblée générale d’Inter Beaujolais à Gleizé. « Je souhaite que des décisions soient prises dans la délimitation de cette appellation, afin qu’on puisse passer à autre chose. En dehors de notre région, et même en interne, personne ne comprend plus grand-chose et encore moins le consommateur. […] L’Inao refuse à des secteurs de la Bourgogne le repli en appellation bourgogne. Je ne comprends pas du tout cette décision et nous n’y sommes pour rien. Cela donne l’impression que le Beaujolais bénéficie de largesses que l’on refuse aux communes de Bourgogne qui, elles, seraient plus légitimes. C’est le message qui circule sur les réseaux aujourd’hui et ce serait donc la faute du Beaujolais. Comme désinformation, je trouve que c’est fort. Des pétitions circulent en Bourgogne. La presse s’empare du sujet. Des acheteurs nous posent des questions. En termes de communication, c’est catastrophique et je pense que nous risquons tous d’en pâtir. En attendant, nos dossiers beaujolais sont bloqués », a-t-il développé, tout en réclamant « plus de sérénité ».
Le président d’Inter Beaujolais a tenu à rappeler les liens qui unissaient la Bourgogne et le Beaujolais. « Je comprends que ce sujet cristallise la peur et le protectionnisme des producteurs de Bourgogne. Mais tout ce qui a été planté en Beaujolais en appellation bourgogne a été fait légalement, principalement à la demande de la Bourgogne pour les crémants. Cela a permis à des vignerons du Beaujolais de ne pas mourir et que je sache, ça n’a pas faire mourir des vignerons en Bourgogne. Ça nous empêche pas à Inter Beaujolais de communiquer sur nos appellations beaujolaises et de faire vivre notre territoire ».
Et de conclure : « Je souhaite que tous les professionnels du Beaujolais ne confondent pas non plus le territoire Beaujolais et le commerce. Qu’elles que soit les vins qui nous font vivre, nous le faisons au sein du territoire qui s’appelle le beaujolais et nous sommes tous dans le même bateau. Et c’est ce drapeau q’uil faut lever ensemble et ça contrarie en rien du tout de faire partie d’un bassin qui s’appelle la Grande Bourgogne dont je suis fier et qu’on puisse travailler ensemble ».

A l'heure de notre bouclage, quelques 400 vignerons de Bourgogne s'étaient inscrits et mobilisés pour monter au siège de l'Inao ce 6 février. 800 personnes avaient participé aux réunions de ces dernières semaine dans le vignoble. 5.000 personnes avaient signés la pétition du Syndicat des Bourgogne.

Les présidents des Départements de l'Yonne, de Côte d'Or et de Saône-et-Loire, ont également écrit au Président de la République pour l'alerter. Dans l'agenda de la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay a noté de rencontrer l'Inao le 6 février.