Pour les produits laitiers frais, 2018 est placé sous le signe de la transparence pour Syndifrais
Face au recul des ventes, le Syndicat national des fabricants de produits laitiers frais cherche à gagner en transparence et à rassurer le consommateur. Si les ventes ont globalement baissé en 2017, les produits issus de l’agriculture biologique ont le vent en poupe.
Syndifrais, le Syndicat national des fabricants de produits laitiers frais, a tenu son assemblée générale le 30 mars. La filière s’inquiète de voir son marché se réduire d’année en année. Entre 2017 et 2016, les ventes de produits laitiers frais ont baissé de 1,9 % en valeur et de 2,6 % en volume. « En 5 ans, c’est l’équivalent de la production de deux usines qui ont disparu », alarme Jérôme Servières, le président de Syndifrais. La filière fait aussi face aux difficultés que rencontrent les distributeurs. Les ventes de produits laitiers frais en volume ont reculé de 2 % en hypermarché, de 3,4 % en supermarché et de 6,5 % en enseigne à dominante marque propre (EDMP). Seules les ventes en e-commerce augmentent. « D’ici 5 à 10 ans, les circuits vont être complétement modifiés », explique Olivier Dauvers, éditeur de « Le Web Grande Conso », invité de l’assemblée générale. Les achats se font de plus en plus sur Internet. Aux Etats-Unis par exemple, ce spécialiste de la consommation raconte comment il a pu faire ses courses dans un supermarché, sans avoir été en contact avec celui-ci, via une application qui centralise tous les distributeurs. Ces derniers ne sont ainsi plus en position de décideur. Perdant des « parts d’estomac » face au e-commerce, la grande distribution cherche à « premiumiser » ses magasins, en installant de plus en plus d’étales pour le fromage à la coupe, des caves à vin haut de gamme, ou encore des espaces de maturation pour la viande. « Il faut réfléchir à comment accompagner le mouvement », assure Olivier Dauvers, évoquant l’exemple d’un supermarché qui fabrique du fromage dans le magasin.
Le bio et le local en plein essor
La filière connait en effet quelques exceptions au recul des ventes. Les produits issus de l’agriculture biologique, les yaourts de chèvre et de brebis sont en forte croissance. Les ventes de produits ultra frais biologiques ont progressé de 15,5 % en volume et de 17,5 % en valeur entre 2016 et 2017. Les marques nationales et de distributeurs perdent quant à elle des parts de marché, bien qu’elles restent très largement majoritaires, au profit de marques plus petites et régionales. Les consommateurs se dirigent de plus en plus vers des produits locaux. « On commence aussi à voir l’effet de la peur de gaspiller sur les volumes, les consommateurs achètent des packs de yaourts plus petits », explique Isabelle Vantard de l’IRI, un cabinet réalisant des études de consommation. La société civile semble de plus en plus à la recherche d’authenticité et de transparence. Dans le but de répondre à ces attentes, Syndifrais participera à la journée mondiale du lait, pour la deuxième année, en ouvrant les portes d’usines, dans le but montrer au grand public comment sont fabriqués les produits laitiers. Toujours dans une démarche pédagogique, le syndicat a réalisé une vidéo afin d’expliquer le procédé de fabrication des yaourts au plus grand nombre.