Magasins de producteurs
Ils peuvent faire aussi bien que les GMS

L’épidémie a accentué les demandes d’agriculture locale et de circuits courts. Les magasins de producteurs sauront tirer leur épingle du jeu, explique le réseau CERFrance, dans une récente étude. À condition d’être bien situés, d’avoir une force de vente dynamique, une large gamme de produits à proposer et d’adapter leurs méthodes de ventes aux nouvelles attentes des consommateurs.

Ils peuvent faire aussi bien que les GMS
Photo d'archive

« Les magasins de producteurs sont aussi des professionnels de la distribution », assure Jacques Mathé, économiste pour le réseau CERFrance dans la vidéo de présentation d’une étude dédiée aux points de vente collectifs.

Avec un chiffre d’affaires par m2 compris entre 1.700 à plus de 16.000 €, les meilleurs magasins étudiés sont « équivalents à un très bon magasin de grande distribution », compare Christine Pelloux, responsable du service Études et prospective au CERFrance des Savoies qui a réalisé l’enquête.

Localisation, vente et largeur de gamme

Pour l’économiste, il existe trois clés de succès pour atteindre de bonnes performances. « Pour l’implantation du magasin, le flux de chalandise est un critère de réussite », explique-t-elle. « Isoler le magasin pour ne pas avoir de concurrence est une erreur », corrobore Jacques Mathé.

Deuxièmement, une force de vente énergique qui connaît bien les produits est un critère primordial pour faire fonctionner le magasin. Enfin, la largeur de la gamme et la qualité des produits proposés feront revenir les clients. « Certaines catégories contribuent énormément au chiffre d’affaires », explique Christine Pelloux. C’est le cas de la viande de porc, des légumes frais, des volailles et des canards, des fruits frais ainsi que la viande de bœuf et les fromages. Les œufs permettent également un bon rendement au mètre linéaire. « Quand le magasin est très bon sur ces produits-là, cela tourne très bien », assure-t-elle.

La professionnalisation est enclenchée

« Avec l’épidémie de Covid-19, il s’est passé quelque chose. Il y a un intérêt pour le local et l’achat en ligne. Les magasins de producteurs ont découvert d’autres méthodes de vente », observe Christine Pelloux. Nombreux ont développé des solutions de click and collect et de drive. De nouveaux clients sont aussi venus découvrir les points de vente collectifs.

« Le profil des agriculteurs des magasins de producteurs est un peu différent. Ils sont en recherche de valeur ajoutée et de maîtrise du circuit de distribution. Ils ont envie d’avoir un lien direct avec le consommateur. Les points de vente collectifs ont aussi une logique humaine ».