Céline Poulin
Se former pour évoluer

Régis Gaillard
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Alors qu’elle n’a découvert que tardivement l’univers agricole, Céline Poulin y est profondément attachée. Avec l’envie de partager tout en donnant du temps aux autres comme en témoigne son investissement en tant qu’élue au sein de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire.

Se former pour évoluer
Les formations doivent s'adapter aux évolutions et aux besoins des entreprises selon Céline Poulin.

Native de La Roche-Vineuse, Céline Poulin a certes grandi au cœur d’un univers particulièrement rural mais sans pour autant être familière du monde agricole. « Mes parents n’étaient pas du tout dans le milieu agricole. Ma maman était mère au foyer et mon papa couvreur zingueur ». Côté études, elle passe un Bac D puis se rend à Dijon afin de poursuivre des études supérieures. C’est dans la capitale des Ducs de Bourgogne qu’elle décroche un DUT Technicien agroalimentaire. Suivra une année de spécialisation à Mamirolle (Doubs) en recherche et innovation.

L’âme coopératrice

Mais la rencontre avec Raphaël Poulin, qui allait devenir son époux, va changer du tout au tout son futur. C’est ainsi qu’elle s’installe à Saint-Maurice-de-Satonnay. Elle découvre le quotidien de Raphaël entre culture de céréales, élevage de bovins et vignes. Et y prend goût. Dès lors, elle décide, au cœur des années 1990, de repartir sur un cycle d’études. « Je me suis inscrite à Davayé afin de passer un BPREA ». Une fois diplômée, place au concret. « Je me suis installée au début des années 2000. J’ai pris la place au sein du Gaec du Fer à cheval de mon beau-père. À l’époque, nous avions des vaches allaitantes. Nous avons fait le choix de stopper cette production. Aujourd’hui, nous disposons d’une structure qui a la particularité d’avoir deux productions très distinctes. Nous avons d’une part 40 hectares dédiés aux céréales entre blé, orge, maïs, colza et tournesol. Et, d’autre part, 25 hectares consacrés à la vigne. Avoir deux productions aussi différentes est bien évidemment contraignant en terme de parc matériel et, aussi d’investissement lorsqu’il faut changer l’un de ces matériels. Mais nous sommes très attachés, historiquement, à cette double production ».

Alors que Raphaël est davantage centré sur la mécanique, les céréales et les vignes, Céline se consacre plus particulièrement aux tâches manuelles dans les vignes et à toute la partie administrative de l’exploitation. « Nous nous occupons de manière assez classique de nos vignes. Nous venons de passer HVE. Chez nous, l’utilisation d’intrants est raisonnée. Les investissements que nous effectuons sur notre exploitation permettent de réduire ces intrants ». L’ambition est, au final, de livrer à la Cave d’Azé des raisins de qualité. Une coopérative à laquelle Céline est très attachée. « Être coopérateur n’est pas neutre. Cela suppose de penser collectivement, de travailler en groupe, de s’entraider. Il y a beaucoup d’échanges entre nous. La coopérative est la continuité de notre exploitation. La Cave d’Azé a fait et continue de faire beaucoup d’efforts pour évoluer et se moderniser. Ainsi, il y a des investissements importants consacrés à l’espace d’accueil du public, au lieu de stockage et à la création d’un endroit pour que nous, coopérateurs, puissions nous réunir ».

La formation comme impératif

Tout en rappelant l’importance de sa vie de famille qu’elle n’entend pas négliger, Céline Poulin a toutefois accepté de s’investir au service des autres en intégrant l’équipe d’élus de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Avec certes beaucoup de modestie mais une réelle envie de bien faire. Aux côtés d’Anne Gonthier au sein de la commission enseignement formation, elle s’est plus particulièrement consacrée à la formation continue, elle qui préside, par ailleurs, Viticap Formation à Davayé. « Il est bien évidemment important de donner aux jeunes l’envie de se former. Il est essentiel qu’ils maîtrisent les bases de leur futur métier. Sans un minimum de formation, impossible d’avancer dans la vie, personnelle et professionnelle ». Concernant plus spécifiquement la formation continue, Céline Poulin a conscience qu’il « est difficile de donner envie de se former à quelqu’un qui a déjà un emploi. Il faut que les gens puissent optimiser le temps personnel et professionnel. Il faut aussi que nos formations collent au plus près des évolutions des métiers et s’adaptent aux besoins des entreprises. Dès lors, les formations doivent évoluer que ce soit, par exemple, au niveau technique, comptable ou encore de la gestion ». Autre rôle qui lui tient à cœur : la présidence de Vinipole Sud Bourgogne. « Il s’agit d’un investissement important en lien direct avec ma profession. Le Vinipole est un lieu stratégique pour la filière viticole, entre innovations et expérimentations, robotique et accompagnement de la viticulture de demain ».