Valorisation des haies
La valorisation des haies, c'est 40T de paille économisée !

Loïc Belin
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Loïc Lacroix est jeune installé en production vache allaitante et volaille Label à Neuvy-Grandchamp. Le préfet de Saône-et-Loire Yves Seguy est venu sur l’exploitation pour voir un exemple de valorisation de la haie. L’occasion aussi pour les agriculteurs présents de rappeler que la haie est aujourd’hui avant tout une contrainte dont leur entretien n’est pas rémunéré.

La valorisation des haies, c'est 40T de paille économisée !

Loïc travaille actuellement avec la Cuma Compost pour réaliser le chantier de découpe. En moyenne, ce sont 150 m3 de plaquettes produites, soit environ 40 tonnes de paille équivalent. Cela permet ainsi de diminuer en partie les charges et de l’utiliser pour la litière des animaux. 

Cependant, les haies hautes amènent aussi des contraintes. Une fois « mûr », le bois doit être coupé, sinon en cas de vent les branches tombent… 

Un besoin d’accompagnement financier, technique et juridique

Un agriculteur soulève aussi un autre : « moi, je passe 150 heures de broyeur par an pour entretenir mes haies. Ça coûte, c'est un investissement. On a besoin d’être rémunéré pour cela ». De plus, « le raccourcissement des dates pour tailler les haies est problématique, pour les semis de colza, mais aussi pour se partager le broyeur en Cuma », complète Jean-François Lacroix, le père de Loïc.

Dans notre secteur, il y a aussi un problème d’espèces pour valoriser les haies. « Si je laisse mes haies pousser elles vont s’élargir, mais ça n’ira pas pour de la plaquette », regrette Christian Bajard. Il faudra un travail pour remplacer ces espèces arbustives par d’autres qui peuvent monter en hauteur (noisetier, frêne, charme…). 

Il ajoute aussi : « aujourd’hui le bois appartient au propriétaire. Cela peut poser un problème pour les fermiers en place qui veulent valoriser la haie »

Le morcellement des parcelles, un enjeu pour demain 

Stéphane Rethy agriculteur au Breuil, interpelle le préfet sur l’arrachage des haies par rapport aux petites parcelles et au morcellement : « On doit pouvoir adapter la situation à chaque territoire pour laisser aux agriculteurs et aux jeunes en particulier, la possibilité d'arracher certaines haies afin d’agrandir les parcelles. Dans certains secteurs, la reprise de petites parcelles et l’entretien des haies sur celle-ci peut être un réel problème pour un jeune qui vient de s’installer.  Certains secteurs en ont profité dans les années 70, d’autres n’ont pas eu cette chance ».

Le travail se poursuit avec l’administration 

Lors du Comité de suivi des annonces gouvernementales de la préfecture, dix thèmes ont été retenus pour travailler en département. Le vendredi 23 février, trois groupes composés des services de l’État, la Chambre d’Agriculture 71 et les représentants des différents syndicats agricoles et sans étiquette, se sont réunis pour évoquer les thématiques des haies, des contrôles et le sujet de l’eau.

La FDSEA a porté les propositions suivantes issues des remontées de terrain avec pour objectif de simplifier la vie des agriculteurs et/ou de conforter économiquement les exploitations agricoles.

Concernant la gestion des haies : l’avancée de la date de reprise de la taille des haies (actuellement possible à partir du 15 août) pour permettre l’entretien des clôtures notamment, simplification des démarches avec les collectivités pour permettre l’entretien des haies en bord de routes pour la sécurité des usagers, assouplissement sur l’arrachage des haies pour les exploitations…