Foire de bétail gras de Romenay
Le froid en trouble-fête !

Marc Labille
-

Samedi dernier, la foire concours de bétail gras de Pâques de Romenay était de retour après deux années d’interruption. Le covid et un marché boudant bêtes de qualité ont eu un impact sur une participation en baisse. Plus 80% des animaux ont malgré tout fini par trouver preneurs dans une ambiance neigeuse mais conviviale.

Le froid en trouble-fête  !
Venus d’Ormes avec 4 vaches et deux génisses, Eric Thomassin et son fils de la SCEA du même nom, ont remporté le grand prix d’honneur génisse ainsi que deux prix d’honneur vache et un prix d’ensemble des vaches. Un remarquable palmarès qui n’a pourtant pas déchainé l’appétit des acheteurs… « Une semaine de travail pour si peu d’écart de prix, c’est vraiment décourageant », confiait Eric dont la génisse grand prix d’honneur a été la plus difficile à vendre de toutes.

En mars 2020, les organisateurs de la foire concours de bétail gras de Pâques de Romenay avaient été contraints de jeter l’éponge. À seulement huit jours de l’évènement, le confinement imposé par le Covid avait subitement tout arrêté. L’année suivante, le comité de foire devait à nouveau renoncer face à des contraintes sanitaires encore trop restrictives. La possibilité d’organiser à nouveau un concours s’est concrétisée cette année et samedi dernier, les bovins de boucherie et les festivités étaient de retour à Romenay. Organisé conjointement par le comité de foire présidé par Noël Favre et le comité des fêtes, l’évènement retrouvait son marché de producteurs, ses stands, sa buvette, son animation bressanne… Seul le soleil et la chaleur manquaient à l’appel au point que la neige et un froid de canard ont quelque peu clairsemé la foule habituelle. 

Commercialisation laborieuse

Ces conditions particulières n’ont pas empêché l’affluence autour des bovins de boucherie. Pourtant, les deux années de pause se sont ressenties sur le nombre d’animaux engagés. Seulement 51 bêtes étaient présentes samedi soit un peu plus de la moitié qu’en 2019. Sans doute la conjoncture explique-t-elle en partie ce manque de mobilisation. Les autres concours de Pâques ne retrouvent pas leurs effectifs d’autrefois et les prix pratiqués en ferme n’encouragent pas à se rendre sur un concours. Et en deux ans de temps, les exploitations ont pu changer. Certains gros exposants de Romenay sont partis en retraite.

La commercialisation des 51 bovins de boucherie a été laborieuse. Les transactions se sont étirées dans le temps et certaines très bonnes bêtes n’avaient pas trouvé preneur au moment de remonter dans les bétaillères. Une situation un peu surréaliste : alors que des réformes laitières, très demandées, sont payées 4,30 € le kilo entrée abattoir, le marché semble aujourd’hui bouder les bêtes de qualité. Les consommateurs ne délaissent pas forcément la viande, mais ils préfèrent l’ingurgiter sous la forme de burgers…

Acheteurs discrets

En dépit de ventes difficiles, 41 des 51 animaux présents ont trouvé preneurs soit plus de 80 %. Un chiffre qui soulage les organisateurs qui ne s’attendaient pas à un tel score étant donné les signaux de marché inquiétants les jours précédant le concours. L’abatteur Bigard de Cuiseaux a manifestement consenti un bel effort en acquérant 26 bovins à lui seul ; plus que ce qu’il comptait en acheter au départ. Les autres acheteurs ont été moins nombreux que d’habitude à Romenay. Excepté le boucher Allamand, les artisans ont été très prudents cette année. Moins nombreuses aussi, les supérettes se sont faites discrètes. Quant aux prix, les génisses premier prix ont été payées entre 6 et 6,50 € le kilo de carcasse ; les génisses prix d’honneur sont montées jusqu’à 7,50 €. Quant aux vaches, il fallait compter 6 € pour un prix d’honneur et 5,50 € pour un premier prix.

Palmarès

Grands prix d’honneur

Génisse : SCEA Thomassin, Ormes.

Cularde : Thierry Dufour, Ozolles.

Vache : Thierry Dufour, Ozolles.

Prix d’honneur

Mâle plus de 30 mois : Jacques-Olivier Lapray, Saint-Huruge.

Génisses : Gaec Flagt-Doury, Varennes-Saint-Sauveur ; Thierry Dufour, Ozolles (2).

Culardes : EARL Fontanelle, La Genête (2) ; Thierry Dufour, Ozolles.

Vaches : SCEA Thomassin, Ormes (2).

Prix spécial label rouge : Gaec Noiziller frères, Saint-Micaud.

Prix d’ensemble génisses : EARL Fontanelle, La Genête.

Prix d’ensemble vaches : 1er SCEA Thomassin, Ormes ; 2e Thierry Dufour, Ozolles.

Prix au plus jeune éleveur : EARL les Ferrands – Thivent (01).

Diplôme de la boucherie artisanale : boucherie Allamand (74).

Prix spécial éleveurs bressans : Gaec Flagt-Doury, Varennes-Saint-Sauveur ; Gaec de Cornon, Romenay.