Les brèves du 5 avril 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 5 avril 2023

Les brèves du 5 avril 2023

Météo : gel sur toute la France, particulièrement marqué ce mercredi

La France métropolitaine devrait connaître un épisode de gelées matinales quasi généralisées du mardi 4 au jeudi 6 avril, particulièrement marqué mercredi, a annoncé Météo-France le 3 avril. Ces gelées locales concerneront « quasiment tout le territoire, du Nord au Massif central avec des descentes dans l’arrière-pays méditerranéen, peu de régions seront épargnées », a indiqué à l’AFP Christelle Robert, prévisionniste chez Météo-France. En plaine, les températures pourraient descendre jusqu’à -6°C mercredi. Dès mardi, des minimales de -4°C à 0°C étaient attendues du Massif central au Grand Est. Ce brusque retour du froid au début du printemps pourrait avoir des conséquences néfastes pour l’agriculture, alors que les premières floraisons apparaissent plus tôt depuis plusieurs années en raison du réchauffement climatique. « Comme on a eu des épisodes de douceur qui ont déjà commencé, cela pourrait entraîner des dégâts, notamment concernant les cultures fruitières, comme l’abricot, les prunes ou les pêches, où la végétation est déjà en partie sortie », a indiqué Mme Robert. La vigne devrait être plus épargnée. « L’an dernier, la végétation était plus avancée, donc cette année, les dégâts devraient être moindres. Ce n’est pas comparable », a souligné Mme Robert.

 

Météo : le Sud particulièrement sec, malgré des pluies abondantes en France en mars

Après un hiver particulièrement sec, les pluies ont fait leur retour en France en mars, mais sont restées largement sous les normales dans le Sud, où la sécheresse continue de s’aggraver, a annoncé Météo-France le 4 avril. Par ailleurs, l’Hexagone enregistre son 14e mois consécutif avec une température moyenne supérieure aux normales. Dans l’ensemble, la température moyenne nationale au cours du mois a été ainsi de 10,2 °C, soit 1,1 °C au-dessus des normales. Reste que les maximales ont dépassé localement 30 °C pour la première fois de l’année le 29 mars dans le sud de l’Aquitaine, battant des records avec 30,1 °C à Dax et Mont-de-Marsan (Landes). Dernier mois de la période de recharge en eau avant l’arrivée du printemps, le mois de mars a été certes plus arrosé, mais les pluies n’ont permis qu’en partie et pas partout de compenser les déficits et d’humidifier les sols, après un hiver marqué par un déficit de pluie de l’ordre de 25 %, précise Météo-France à l’AFP. En moyenne, les pluies ont été excédentaires de plus de 40 % par rapport aux normales à l’échelle du pays, mais les sols sont restés très secs sur le pourtour méditerranéen, voire extrêmement secs dans le Languedoc-Roussillon, avec une pluviométrie déficitaire de 20 à 80 %.

 

Santé mentale : 3 agriculteurs européens sur 4 concernés ces dernières années

La pandémie de Covid-19, au cours de laquelle une augmentation significative des problèmes de santé mentale a été identifiée, offre une fenêtre d’opportunité pour sensibiliser sur cette question notamment dans le secteur agricole qui est particulièrement concerné, conclut un rapport publié le 31 mars dans le cadre du projet FARMRes. Un travail cofinancé par l’Union européenne et notamment porté par le Conseil européen des jeunes agriculteurs (CEJA). Les problèmes de santé mentale sont en augmentation et, selon des statistiques qui restent fragmentaires en la matière, les agriculteurs y sont plus exposés que la population générale. Trois agriculteurs européens sur quatre admettent avoir souffert de problème de santé mentale au cours des trois dernières années. Les catégories d’agriculteurs les plus touchées sont les jeunes, les femmes et les petits exploitants. Les auteurs de ce travail recommandent notamment de soutenir la recherche sur les initiatives visant à aider les agriculteurs à faire face aux problèmes de santé mentale et à intégrer la santé mentale et la sensibilisation psychologique dans les programmes des étudiants en agriculture.

 

Pac 2027 : Christiane Lambert et Marc Fesneau à l’unisson pour ouvrir le chantier

« Il faut construire une orientation claire de la Pac 2027 », a lancé la présidente de la FNSEA Christiane Lambert lors du congrès d’Angers le 30 mars. Également présidente du Copa, elle a plaidé pour une Pac « en soutien de l’activité économique, de l’agriculture de production, une Pac qui appuie les efforts environnementaux des agriculteurs et qui garantit des dispositifs de résilience ». « Ne vous laissez pas déborder, c’est dès aujourd’hui que cela se joue », a-t-elle encore lancé à Marc Fesneau, présent dans la salle. C’est bien au Conseil des ministres de l’Agriculture, au commissaire à l’Agriculture de donner le ton, et pas au commissaire à l’Environnement en premier, comme il a la prétention de le faire. » « Vous avez tout à fait raison : c’est aux ministres de l’Agriculture de se saisir de la question de la Pac 2027 », lui a répondu Marc Fesneau, l’invitant à « travailler à la philosophie qu’on voudra porter » pour la prochaine réforme. De son côté, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski avait indiqué, en septembre 2022, son souhait « d’augmenter de façon conséquente le prochain budget de la Pac ».

 

Plan eau : les OPA majoritaires veulent être associées à sa déclinaison « concrète »

À la suite de la présentation du Plan eau par le gouvernement le 30 mars, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la Coopération agricole, les chambres d’agriculture et les Irrigants de France ont demandé à être « pleinement associés à la déclinaison concrète du Plan eau, aux différentes échelles » territoriales, d’après un communiqué de presse du 4 avril. Par ailleurs, ces organisations professionnelles agricoles (OPA) « ont salué l’annonce du ministre de l’Agriculture qui assure la stabilisation des prélèvements globaux pour l’agriculture », qu’elles estiment « indispensable pour protéger la capacité de production de la ferme France face au changement climatique ». Toutefois, ces OPA appellent à « rapidement simplifier et sécuriser » les cadres législatifs et réglementaires qui entourent la réutilisation des eaux usées traitées, les ouvrages de stockage existants, ainsi que les nouveaux projets d’hydraulique. Par ailleurs, les organisations agricoles citées estiment « insuffisantes » les enveloppes annoncées dans le cadre du Plan eau et préviennent qu’elles « seront parallèlement très vigilantes à toute velléité d’augmentation de redevances aux agences de l’eau tant pour les agriculteurs que pour les industriels de l’agroalimentaire », rapporte le communiqué.

 

Corse : nouvelles aides à l’investissement en septembre, simplifiées et plus vertes

Dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle Pac, l’Odarc (Office du développement agricole corse) présentera les nouvelles aides à l’investissement en juin pour le territoire corse, en vue d’un déploiement en septembre. Les services de l’Odarc proposent d’ores et déjà que les demandes d’aide des agriculteurs soient déposées à l’intention des deux programmations, l’actuelle (2014-2022) et la nouvelle (2023-2027). Et pour cause, les aides à l’investissement ne devraient pas subir de bouleversement majeur, indique Yves Conventi, directeur adjoint au développement de l’Odarc, qui gère et verse l’ensemble des aides du 2ndpilier. Les principales nouveautés naîtront d’une volonté de « simplifier » et de « pousser » la question environnementale. Pour « alléger la charge administrative », des aides pourront notamment être forfaitisées (p.ex. montant à l’hectare), au lieu d’être calculées sur la base du prix d’achat de l’équipement. En matière d’environnement, un « système de pilotage » pourrait par exemple être requis pour le financement d’installations d’irrigation. Pour rappel, la nouvelle Pac prévoit plusieurs changements spécifiques à la Corse : une aide couplée animale bonifiée sur ce territoire, mais conditionnée à l’usage d’une puce électronique pour lutter contre les fraudes.

 

Stratégie Nutrition/climat : les ONG dévoilent leurs propositions

La Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) « doit fixer des objectifs chiffrés pour encadrer tous les futurs projets de loi », invite Benoît Granier, responsable Alimentation du Réseau action climat à l’occasion de la parution d’une note inter-associative. Les 39 ONG signataires – dont le WWF, FNE, la Fnab, les Civam ou encore Action contre la faim – comptent bien s’appuyer sur cette stratégie prévue par la loi Climat pour enclencher une transition agroalimentaire encore trop timide à leurs yeux. La note évoque plusieurs mesures partiellement en cours, dont le déploiement de l’affichage environnemental et du Nutriscore, l’obligation de transparence sur les prix, ou encore l’interdiction de tous les additifs. Mais elle défend aussi des leviers moins populaires au sein du monde agricole, dont l’évolution des repères alimentaires du PNNS (Plan national nutrition santé) par rapport aux enjeux climatiques ou l’interdiction de la publicité pour les aliments au bilan élevé sur la santé et l’environnement. D’après un sondage Harris publié le même jour, 57 % des Français déclarent notamment avoir diminué leur consommation de viande récemment. « Il y a encore un décalage entre les sondages et les données de consommation, mais cela montre que les pouvoirs publics doivent accompagner la mise en cohérence », détaille Benoit Granier.

 

PSN : les nouvelles MAEC et les aides à la conversion bio officialisées au JO

Un décret paru au Journal officiel ce 4 avril détaille les nouvelles mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), ainsi que les aides à la conversion bio pour la nouvelle programmation de la Pac qui s’ouvre (2023-2027). Les hectares cultivés, marais salants, roselières ou encore les parcours des monogastriques et les cultures sous couvert pourront prétendre à 24 MAEC réparties en neuf catégories distinctes. Couverts, infrastructures agroécologiques, autonomie alimentaire, gestion de l’eau : les aides seront ouvertes par les préfets de région sur les « zones à enjeux », éventuellement en définissant des « critères de priorisation des demandes d’aide ». Comme précédemment, des réductions financières pourront être appliquées « en cas de non-respect des obligations ». Comme prévu, les aides au maintien à l’agriculture biologique ont disparu du référentiel au profit des aides à la conversion. Seules exceptions : Saint-Martin, Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion et Mayotte disposeront toujours d’une MAEC « aide au maintien ».

 

Plan loup : le syndicalisme majoritaire exige une révision « en profondeur » de la réglementation

Lors d’une réunion du Groupe national loup le 3 avril, la FNSEA, ses associations spécialisées FNB (bovins viande) et FNO (ovins) ainsi que les JA et les chambres d’agriculture ont demandé au préfet référent de « réviser en profondeur l’arrêté du 23 octobre 2020 qui fixe les modalités de prélèvement des loups, avec comme objectif zéro attaque sur les troupeaux ». Les structures du « Caf loup » demandent notamment « le maintien du statut non protégeable des troupeaux bovins » tout en accordant des tirs de défense aux éleveurs situés dans les zones de présence permanente. Le cadre de ces tirs de défense devrait de même être révisé afin d’« être mis en œuvre par plusieurs tireurs, valables cinq ans, durant toute la campagne de pâturage sans restriction, ni priorisation pour assurer la défense des troupeaux, dès lors qu’est constatée une attaque ». « L’expansion du loup, à l’échelle européenne et nationale, constitue une menace directe pour l’ensemble des activités économiques, particulièrement l’élevage, par le risque de non-renouvellement des générations, et le tourisme », maintiennent les organisations. À l’inverse, les ONG de protection de l’environnement demandaient, dans un communiqué du 3 avril, de supprimer les tirs de prélèvement et de favoriser l’extension du loup sur le territoire.

 

Phytos : après l’avoir interdit en 2020, le Luxembourg contraint à réautoriser le glyphosate

Le Luxembourg a annoncé le 3 avril qu’il réautorisait la commercialisation des produits phytosanitaires à base de glyphosate. En 2020, le pays avait été le premier dans l’Union européenne à bannir cet herbicide controversé. Une interdiction invalidée le 31 mars par une décision rendue en appel par la Cour administrative du Luxembourg. Les juges ont pointé « l’absence d’indication de la moindre argumentation juridique » pour interdire les huit produits concernés, en contradiction avec le régime juridique de l’UE qui permettait leur distribution, rapporte l’AFP. « La Cour a confirmé que le retrait violait le droit européen », s’est félicité le géant allemand de la chimie Bayer, qui avait déposé un recours devant les juridictions administratives contre l’interdiction de ses produits à base de glyphosate. « Ce retrait ne s’appuyait sur aucun élément scientifique ou réglementaire incriminant le glyphosate », a réagi un porte-parole du groupe auprès de l’AFP. Début décembre 2022, la Commission européenne a décidé de prolonger l’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE d’un an, dans l’attente d’une évaluation scientifique par l’autorité européenne de sécurité des aliments prévue en juillet 2023.

 

Coopératives : un nouveau d.g. chez Unicor, venu d’Agrial

Le nouveau directeur général d’Unicor, Laurent Saccol, a pris ses fonctions, annonce la coopérative basée en Aveyron dans un communiqué le 3 avril. Selon sa page LinkedIn, M. Saccol était directeur général du pôle Viandes d’Agrial depuis 2014, après deux expériences en charcuterie, chez les Salaisons de Saint-André (groupe Bell Food) et chez La Bresse. « Je partage […] avec le président et le conseil d’administration l’analyse selon laquelle il n’y a pas d’aval performant sans un amont fort, et inversement », déclare-t-il dans le communiqué. Avec 7000 adhérents pour 430 M€ de chiffre d’affaires, Unicor est implanté sur les contreforts du Massif central, de l’Hérault au Tarn-et-Garonne en passant par la Haute-Loire. Premier collecteur français d’ovins, le groupe est particulièrement tourné vers les productions animales.