Liberté de la Presse et des médias
« Qui pratique la démagogie ? Qui ment ? »…

Les associations pro-loups, voire certaines associations environnementalistes, n'aiment-elles le droit à la liberté de la presse et des médias, que lorsque ces derniers vont dans le sens de leur volonté politique. C'est le sens de la question de notre confrère, creusot-infos.com, qui a apporté une réponse cinglante que nous soutenons à 100 %.

« Qui pratique la démagogie ? Qui ment ?  », demande creusot-infos. Tel est le titre d’un billet signé du Rédacteur en chef, Alain Bollery. Car France Nature Environnement Saône-et-Loire, Creusot Montceau Terreco, et Autun Morvan Écologie, avaient en effet formulé des allégations, lourdes de sens critique envers les médias, dans leur dernier communiqué de presse, que creusot-infos avait reçu (votre journal l’Exploitant Agricole n’étant pas destinataire, N.D.L.R.) et diffusé qui plus est. Sauf que c’est mal connaître Alain Bollery qui ne pouvait rester « sans réaction » ni « sans réponse » à ses accusateurs.

Voici l’objet du grief : « En Saône-et-Loire, comme ailleurs, nous restons fortement mobilisés pour que la démagogie et les mensonges cessent… ». Cette affirmation est la conclusion du communiqué au sujet des attaques du loup en Saône-et-Loire, mots signés par France Nature Environnement Saône-et-Loire, Creusot Montceau Terreco, et Autun Morvan Écologie.

« Ces mots portent atteinte à notre honnêteté, à notre déontologie et à notre probité, comme un certain nombre d’ailleurs d’autres éléments du communiqué de ces associations écologistes », débute en guise de réponse Alain Bollery qui réplique. Réplique que nous soutenons évidemment à 100 % et que nous reproduisons en partie ci-dessous, avec l’aimable autorisation de creusot-infos, fervent défenseur de la liberté de la presse et des médias.

« Nous ne sommes pas dupes et nous n’entendons pas nous laisser accuser sans rien dire et donc sans réagir. Reprenons d’abord les choses dans l’ordre : Avant Pâques, quatre attaques ont eu lieu contre des bovins charolais et une cinquième contre des moutons, au Breuil, et à Écuisses. Nous avons évidemment rendu compte de ces attaques du loup aux portes du Creusot, au nom du devoir d’information. (...) Après notre premier article, nous avons mis en ligne deux interviews. Celle de Bernard Lacour, président de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire et celle de Frédéric Brochot, éleveur charolais et vice-président du conseil départemental de Saône-et-Loire, en charge de l’agriculture.
(...)
Près d’une semaine après nos trois articles, France Nature Environnement Saône-et-Loire, Creusot Montceau Terreco et donc Autun Morvan Écologie, nous ont donc adressé un communiqué, par mail. Il a été envoyé le 13 avril à 21h23 (voir copie d’écran) et mis en ligne le 14 avril à 3h08, soit moins de six heures après sa réception, sans que figurent dans le mail le nom de l’expéditeur, ni un numéro de téléphone.
Ce communiqué, très clairement, se voulait une réponse aux différentes publications de creusot-infos. Avec des allégations en forme d’accusation, nous accusant ni plus ni moins de pratiquer la démagogie et de mentir.
Ceci n’est pas acceptable de la part des signataires. Et il nous semble utile de le démontrer.
« Prédation des troupeaux : Stop aux contre-vérités, la situation mérite plus de dignité », ont écrit les trois associations écologistes.
Mais quelles contre-vérités ? Qu’est-ce qui était faux dans l’article de creusot-infos relatant les attaques et qu’est-ce qui était faux dans les deux interviews ?
Qu’est-ce qui était indigne dans notre travail ? Est-il indigne de donner la parole à des éleveurs meurtris ? Est-il indigne d’écrire noir sur blanc les dégâts causés par le loup, à montrer les blessures en photos ? Est-ce cela qui est indigne ? Ou bien l’indignité ne serait-elle pas de ne pas dire les choses, de les cacher, de laisser planer le doute, de faire diversion ? De ne pas les écrire ? De banaliser les attaques ?
Nous sommes très clairs sur le sujet : Jamais creusot-infos ne défendra le loup face aux éleveurs. Nous continuerons de défendre ceux qui travaillent et bien plus que 35 heures par semaine.

Les associations parlent de contre-vérités. Mais n’est-ce pas une contre-vérité que de vouloir faire croire à celles et ceux qui ne connaissent pas les réalités physiques et géographiques d’un territoire, qu’il suffit de donner des moyens de protection aux éleveurs pour se protéger ?
Posons donc des questions à ces trois associations : Connaissez-vous la grandeur des exploitations, des prairies, des pâtures ? Si oui, puisque vous donnez le sentiment d’avoir une vraie expertise, pouvez vous chiffrer à combien se monteraient la protection d’un troupeau, d’un hectare, de dix hectares, de plusieurs milliers d’hectares. Combien coûterait la protection de tous les élevages dans la seule Saône-et-Loire qui compte plus de 500.000 bovins charolais ?
Laisser croire que cela est possible, c’est cela la démagogie, c’est cela le maniement de contre-vérités.
Les larmes sur la gravité de la situation pour les éleveuses, sonnent comme des larmes de crocodiles.
Nous ne vous dénions pas le droit de défendre le loup et de démontrer son rôle dans la biodiversité. Vous en avez le droit. C’est le sens même de la démocratie. Mais on a aussi le droit de ne pas penser comme vous ; car cela fait des décennies que nos territoires se portaient très bien sans le loup.

Non ce n’est pas un crime de ne pas penser comme les défenseurs du loup. On a le droit de penser différemment. On a le droit de faire preuve de bienveillance pour les éleveurs, de leur donner la parole quand ils sont meurtris. Le droit d’aller voir et constater la détresse d’un troupeau qui a subi une attaque.
On peut comprendre que des éleveurs n’ont pas envie de voir leurs troupeaux attaqués, décimés, meurtris durablement par le loup.
Si vous voulez vous en convaincre, allez rencontrer ces éleveurs, vous pourrez alors mesurer leur détresse.
Alors au-delà des explications que vous donnez dans votre communiqué, au-delà de la justesse de certains de vos propos sur la biodiversité, nous n’acceptons pas d’être accusé de pratiquer la démagogie. Nous n’acceptons pas que l’on nous accuse de mentir. La démagogie ce n’est pas nous. Le mensonge ce n’est pas nous.
Notre métier, notre mission, c’est l’information. La plus large possible, y compris avec la publication de propos auxquels nous ne souscrivons pas. Mais pas de procès en sorcellerie et en tout cas, pas de vous ».