Élections JA
Une présidente à la tête des JA 71

Françoise Thomas
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Marine Seckler est la nouvelle présidente des JA 71. C’est avec plusieurs semaines de décalage que la nouvelle équipe dirigeante des JA 71 a enfin pu prendre ses fonctions. En effet, l’assemblée générale s’était tenue le 13 mars dernier, à quelques jours du début du confinement. Mais après toutes ces semaines, il devenait urgent de mettre fin à cet entre-deux. Le nouveau mandat commence certes dans un contexte très particulier, mais il devrait surtout poursuivre la même dynamique que celle insufflée par l’équipe précédente.

Une présidente à la tête des JA 71

Avec quel état d’esprit entamez-vous ce mandat de présidente des JA71 ?

Marine Seckler : Sereinement malgré la conjoncture atypique que nous vivons en ce moment. Pour l’instant, l’activité syndicale n’est pas très forte, mais il commençait à devenir urgent d’élire ce nouveau bureau pour pouvoir représenter les jeunes agriculteurs pour toute la partie installation, notamment auprès de la DDT. Cela commençait aussi à devenir compliqué pour les prises de décisions.
Même si l’élection s’est déroulée en visio, elle a été à l’image des JA : un moment de partage et de convivialité où nous avons pu commencer à nous connaître.
Il y a beaucoup de nouveaux dans le conseil d’administration, 10 sur 23 membres. Et le choix pour la présidence c’est fait entre Julien Quelin, le vice-président, et moi sur celui qui est le plus disponible, car il est important de ne pas perdre la dynamique mise en place par l’équipe sortante.
Malgré tout, dans l’équipe, nous avons tous beaucoup d’impératifs, nous allons donc essayer d’encore plus répartir les tâches entre nous. Nous discuterons de tout ceci lors de notre premier conseil d’administration (NDLR prévu ce vendredi 5 juin). En tout cas, nous avons une bonne cohésion de groupe et nous avons une bonne équipe pour assurer ces deux ans. Nous attaquons donc ce mandat assez sereinement !

Pourquoi avez-vous accepté ce poste de présidente ?

M.S. : Dans mon propre parcours d’installation, étant hors cadre familial, je me suis heurtée à plus de difficultés que pour un parcours classique. Je sais donc à quel point il est important d’accompagner les jeunes dans leur installation, car c’est assez sportif. Par ailleurs, pratiquant la vente directe, nous sommes aux premières loges des agressions et de l’agribashing. Il est donc important de promouvoir nos métiers, de montrer aux gens que nous pratiquons l’un des plus beaux métiers et que notre agriculture est l’une des plus propres au monde. Je trouve scandaleux que l’on puisse attaquer des gens qui travaillent sept jours sur sept et qui ne comptent pas leurs heures. Pendant le confinement, les clients étaient nombreux à nous remercier. On leur répondait que nous faisions juste le même travail que d’habitude. Cette période a eu du bon pour tout ce qui est circuit court et produits locaux. Mais il y a aussi eu des agressions, des voisins qui trouvaient que l’agriculteur du coin faisait trop de bruit ! Il y a donc encore beaucoup de travail à faire. Par exemple, l’an passé nous nous sommes lancés dans la construction d’un nouveau bâtiment tout en bois. Nous sommes en bio et nous voulions nous agrandir pour que les vaches soient mieux logées. Eh bien une association était en train de se monter contre nous. Il a fallu ouvrir le dialogue et expliquer les choses. Même dans un département comme le nôtre, « stabulation » est parfois perçu comme un mot barbare. Il faut vraiment que l’on fasse attention à bien expliquer clairement notre métier pour que les gens comprennent ce que nous faisons.

Justement sur quoi allez-vous principalement orienter vos actions ?

M.S. : Avec cette période Covid, il y a pour l’instant un peu moins de mouvement syndical. C’est peut-être l’occasion de mettre un point d’honneur à la communication. Nous avons dû annuler la fête régionale des JA compte tenu des incertitudes liées à la crise sanitaire. Mais nous allons malgré tout proposer un rendez-vous, ce sera sans doute une manifestation type marche gourmande nous permettant de mettre en lumière toutes les filières qui ont souffert pendant la crise.
De façon générale, nous allons aussi défendre le métier en travaillant avec les différentes filières, dont la viande qui souffre beaucoup. Nous allons œuvrer pour promouvoir les installations des jeunes, et conserver cet esprit de cohésion pour poursuivre la promotion du réseau et trouver de nouveaux adhérents. Toute la réforme de la Pac sera aussi à suivre de près.
Nous sommes une jolie équipe avec une grande diversité. Nous sommes déjà actifs sur de nombreux dossiers et nous regroupons des personnalités qui ont envie d’agir et qui en ont dans le ventre. Nous allons donc être actifs pendant ce mandat sans oublier bien sûr notre côté festif. Joffrey Beaudot et Jérôme Beauchamp sont toujours présents et on sait que l’on peut compter sur leur soutien. Il y a une vraie continuité entre l’équipe sortante et cette nouvelle équipe !

Les nouveaux élus du conseil d'administration des JA 71 lors de l'assemblée générale du 13 mars dernier.

Portrait de présidente

Originaire d’Alsace où elle a obtenue un bac S puis un BTS Acse, Marine s’est installée à Blanot en 2012 hors cadre familiale à la suite d’un stage de parrainage. En 2017, son conjoint Benoît la rejoint sur l’exploitation de la Ferme du Mont Rouge. Marine et Benoît élèvent aujourd’hui 50 vaches charolaises et aubrac, 150 brebis et 150 poules pondeuses. L’ensemble de l’exploitation est en bio et la production est quasi totalement écoulée en vente directe. Adhérente depuis 2014, Marine a rejoint le conseil d’administration JA71 en 2017.

 

Le nouveau bureau des JA71

Présidente : Marine Seckler, agricultrice à Blanot
Vice-président : Julien Quelin, agriculteur à Varenne-Saint-Germain
Secrétaire général : Thibaut Renaud, agriculteur à Chalmoux
Vice président installation : Maxime Bonnot, agriculteur à Poisson
Vice président structures : Vincent Eysseric, en cours d’installation à Saint-Albain
Trésorier : Fabien Guillot, agriculteur à Torcy
Membres de Bureau : Jérôme Beauchamp, agriculteur à Chambilly ; Joffrey Beaudot, agriculteur à Ciry-le-Noble ; Aurore Paillard, agricultrice à Gergy ; Julien Simon, agriculteur à Saint-Didier-sur-Arroux.