Association Charolais label Rouge
Profiter d'une conjoncture plutôt porteuse

Marc Labille
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En dépit de la crise liée au coronavirus, l’activité des filières Tendre et Plaisir Charolais/Tendre Agneau se porte globalement bien. Les effets des Égalim et de leurs plans de filière portent leurs fruits et le label répond aux attentes des consommateurs.

Profiter d'une conjoncture plutôt porteuse
L’ACLR entend profiter du salon de l’agriculture pour créer des évènements autour de ses marques label rouges.

Comme nombre de structures collectives, l’association Charolais label Rouge (ACLR) a dû se contenter d’une assemblée générale statutaire en visio-conférence. Celle-ci a eu lieu le 22 juin dernier. L’ordre du jour en était le bilan de l’année 2019.

Portées par les États généraux de l’alimentation (Égalim) et la mise en route des plans de filière qui ont choisi de mettre en avant le label Rouge, les deux filières de l’ACLR (Tendre et Plaisir Charolais, Tendre Agneau) ont terminé l’année sur des augmentations d’activité (+ 7 % en viande bovine et + 1,5 % en viande ovine).

De nouveaux clients porteurs d’espoir

 « En viande bovine, nos opérateurs historiques se sont impliqués pour développer nos marques, avec de nouveaux circuits de distribution visant des clientèles nouvelles comme la restauration commerciale, la vente en UVCI (unité de vente consommateur industrielle). De fortes progressions de volumes sont espérées », confiait Didier Périchon, président de l’ACLR. La filière a été rejointe par de nouveaux abatteurs, groupements de producteurs, grossistes, élargissant au passage sa zone d’implantation. Les volumes de viande bovine label Rouge Tendre et Plaisir Charolais continuent de progresser et la dynamique semble se confirmer sur 2020 avec l’engagement d’enseignes de distribution, se félicitent les responsables du label. La situation est moins favorable en viande d’agneaux. « La production ovine est en déclin, le label n'est plus représenté qu’en bovin et le potentiel de développement est restreint », expliquait Didier Périchon.

Impact incertain du Covid…

La crise liée à l’épidémie de coronavirus n’a pas été trop mal vécue par les filières label de l’ACLR. L’activité a pu être maintenue, mais le confinement a modifié les comportements des consommateurs au profit de la viande hachée. D’où de nouvelles complications quant à l’équilibre matière des carcasses bovines. En agneaux, la panique s’est emparée de la filière à l’approche des fêtes de Pâques du fait de commandes retardées. Les ventes se sont finalement réalisées avec retard, mais « au dépend du prix réglé aux éleveurs », regrettait Didier Périchon. La campagne de communication mise en place dans l’urgence a porté ses fruits, créant même une pénurie d’agneaux. Depuis, les cours sont parvenus à remonter avec la baisse des imports et des agneaux laitiers.

« Que laissera cette crise sur le marché de la viande ? », interrogeait dubitatif le président. L’impact de la crise économique qui va suivre sur le pouvoir d’achat des consommateurs a de quoi inquiéter. Une réalité économique qui pourrait avoir raison des bonnes résolutions prises dans la crise : manger français, choix des circuits courts, cuisiner davantage…

Affûter la communication

Ces incertitudes incitent à rester attentif et à adapter la communication, estiment les responsables de l’ACLR. Un travail qu’ils mènent depuis trois ans avec ce postulat d’avant Covid que le consommateur attend bien plus que la qualité gustative, il veut aussi l’assurance de modes de production vertueux en matière d’environnement, de bien-être animal, de rémunération des éleveurs… L’ACLR se fait aider par une agence de communication et elle a choisi de renforcer ses équipes par une embauche. Ce gain de compétences se traduira par le développement de la présence du label sur les réseaux sociaux et une animation du réseau de points de vente.

L’ACLR partenaire de la Charolaise à l’honneur au salon

Au dernier salon de l’agriculture, l’ACLR a noué un partenariat inédit avec l’OS Charolais France dans le cadre de la race charolaise à l’honneur au Sia. Présente sur le stand de la race, l’ACLR a fourni de la viande, organisé des dégustations, participé aux prises de paroles, notamment lors de la vente des femelles bouchères label Rouge… Pour l’association qui réunit « des représentants de toute la filière, concurrents sur le terrain, mais ensemble pour défendre nos labels », ce fut une expérience très positive. Un partenariat que les responsables de l’ACLR souhaitent reconduire.

Tendre Agneau réservé aux races bouchères

En faisant le choix de ne pas ouvrir son cahier des charges aux races rustiques et prolifiques, la marque Tendre Agneau a tenu à préserver ses spécificités d’agneau de race bouchère, doté d’une bonne conformation, d’un rendement en viande supérieur et de poids de carcasse plus élevé. Si ce choix restreint les potentialités de développement de la filière, il est dicté avant tout pas la volonté de valoriser les agneaux des éleveurs de races bouchères, argumentait Didier Périchon.

9.500 bovins et 10.000 agneaux labellisés en 2019

En 2019, l’ACLR comptabilisait près de 1.900 apporteurs bovins pour un total de 4.000 éleveurs habilités. Un peu plus de 9.500 animaux ont été labellisés soit 4.300 tonnes de viande. Le label rouge Tendre et Plaisir Charolais est distribué dans 251 points de vente dont 28 nouveaux venus en 2019. 81 % sont des GMS et 19 % des boucheries. En agneaux, l’association compte 273 apporteurs pour 320 éleveurs habilités. Un peu plus de 10.000 ovins ont été labellisés en 2019 soit 199 tonnes. 95 points de vente commercialisent du Tendre Agneau (35 % en boucherie ; 65 % en GMS).