Association Charolais Label Rouge
Une croissance à deux chiffres pour le Charolais Label Rouge !

Marc Labille
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En 2021, l’Association Charolais Label Rouge a connu une nouvelle année record en termes de volume de bovins commercialisés. Portée par cet élan, l’ACLR aimerait faire encore mieux. Cela passera par une promotion plus ambitieuse et un accompagnement renforcé des distributeurs.

Une croissance à deux chiffres pour le Charolais Label Rouge  !
À l’issue de son assemblée générale, l’ACLR a tenu à remercier les points de vente ayant participé aux différents concours organisés en 2021 (Trophée national des viandes d’excellence, Concours des viandes charolaises d’excellence et Concours général agricole). Un tableau de l’artiste-peintre saône-et-loirienne Sandrine Gay leur a été offert à chacun d’entre-eux. Jérôme Saint-André, chef boucher du Super U de Prissé était l’un d’eux.

Depuis quatre ans, le Charolais Label Rouge a vu son volume d’activité doubler. En 2021, la progression s’est poursuivie encore pour atteindre le chiffre record de 16.000 bovins labellisés. Cela équivaut à plus de 7.200 tonnes de viande label, un volume supérieur de + 27 % par rapport à 2020. Cette montée en puissance doit beaucoup aux lois ÉGAlim et à la communication déployée par Interbev, se félicitait le président de l’Association Charolais Label Rouge Didier Périchon. À son niveau, l’ACLR a su s’appuyer sur cette surexposition nationale pour « revoir sa communication » en direction des points de vente et des consommateurs. Sur ce point, le Salon de l’agriculture de 2020 avait été une opportunité inédite pour mettre en lumière l’ACLR et le label, rappelait le président. Un véritable partenariat avec l’Organisme de Sélection Charolais France est né. « Le Sia devient désormais un axe fort de la communication de l’ACLR », confirmait la directrice Marjorie Marty.

Revenant sur la hausse d’activité, Didier Périchon rendait hommage au travail des opérateurs de la filière « fortement impliqués dans la démarche » ainsi qu’aux administrateurs de l’ACLR. Cette performance est aussi le fruit des compétences de l’association qui assure toute l’habilitation et la certification de la chaîne. Des missions qui ont été menées à bien « malgré la crise sanitaire et les mouvements de personnel », confiait le président.

Une présence insuffisante sur le terrain

Si l’équipe de l’ACLR ne s’est pas économisée durant cette période, la présence sur le terrain n’a toutefois pas été à la hauteur de l’activité réalisée par le label. De fait, « la hausse des volumes a permis de dégager un budget conséquent généré par les cotisations », expliquait Didier Périchon. Mais le Covid et un manque de moyens humains ont empêché « de valoriser cette somme », complétait-il. En 2020, la même situation avait conduit l’association à accompagner la mise en place de Boviwell, le nouveau référentiel sur le bien-être animal. Fin 2021, le conseil d’administration de l’ACLR - dont les statuts permettent désormais d’adapter les cotisations aux circonstances, a décidé de diminuer ces cotisations amont de 2 centimes par kilo de carcasse labellisée (pour un total de 160.000 €).

Une communication plus ambitieuse

Pour 2022, le conseil d’administration engage une réflexion de fond sur l’ACLR et notamment sur ses actions de communication qu’elle souhaite plus ambitieuses. Deux animatrices de réseaux ont d’ores et déjà été embauchées en complément de l’équipe existante. L’association se veut « un élément moteur de la filière » et pour ce faire, elle souhaite adapter ses services aux besoins de chaque type de distributeurs. D’autre part, « il faudrait renforcer les liens entre le label rouge et les éleveurs », eux qui demeurent « les meilleurs ambassadeurs » auprès des consommateurs, estimait Didier Périchon. Pour renforcer l’image de l’ACLR, ses responsables comptent sur le partenariat avec Charolais France dans le cadre du Sia. Autre initiative destinée à augmenter la visibilité du Charolais Label Rouge : le partenariat avec les beach-volleyeuses de l’équipe de France dans le cadre du projet "Pari 2024 !".

Maintenir la plus value sinon…

Si la croissance du nombre de bovins label rouge est remarquable, le contexte économique tempère l’optimisme. La baisse du pouvoir d’achat combinée à la décapitalisation des cheptels entraînant une hausse des prix à la consommation risque d’en mettre un coup au « mangez-en moins mais mangez-en mieux », redoute Didier Périchon. Et dans cette période de manque de marchandise favorisant des prix plus élevés pour les animaux, les opérateurs ont plus de mal à maintenir la différence entre le haut de gamme et le standard très demandé. De quoi s’inquiéter du devenir des éleveurs en label qui, confrontés à des coûts de production inédits, pourraient se détourner de la démarche de qualité. « Surtout si peu d’animaux sont concernés », ajoutait le président.

 

La filière Charolais Label Rouge en chiffres

La filière Charolais Label Rouge a labellisé 16.000 bovins en 2021 soit 3.300 de plus qu’en 2020. Ces animaux ont été fournis par 2.600 éleveurs avec une moyenne d’un peu plus de six animaux par apporteur, un chiffre en augmentation significative. 70 % de ces bovins sont fournis par deux organismes de producteurs : Sicarev Coop et Feder. Et 60 % des animaux proviennent du grand bassin charolais (Bourgogne-Auvergne). Deux opérateurs d’abattage traitent 60 % du volume : Bigard Cuiseaux et Sicarev Roanne. En 2021, le Charolais Label Rouge était distribué dans 1.200 points en France (385 points de ventes conventionnels plus les points de ventes UVCI - unité de vente préparée en atelier industriel, surgelé par exemple). 80 % des points de vente sont des GMS ; 17 % sont des boucheries et en 2021, les collectivités (restauration hors domicile) sont apparues dans les débouchés à hauteur de 3 %.

Filière Tendre Agneau : maintien des volumes

En 2021, la filière label rouge Tendre Agneau a commercialisé 10.200 agneaux représentant 200 tonnes soit une légère baisse d’activité de – 3 %. « En ovin, le contexte n’est pas le même qu’en bovin », commentait Didier Périchon qui faisait remarquer que la part importante d’agneaux sous signe de qualité ne permettait pas le même potentiel de développement qu’en bovin. Le maintien des volumes ne doit pas non plus cacher « une pyramide des âges inquiétante et des conditions climatiques défavorables aux races bouchères », pointait le président. La filière compte 339 éleveurs apporteurs de trois principales organisations de producteurs (Sicarev Coop, Terre d’Ovins et Copagno). À lui seul l’abattoir Bigard Castres totalise 40 % des abattages devant Tradival Migennes et Charollais Viandes. Le Tendre Agneau est distribué dans une centaine de points de vente.