Tendance commerciale semaine 27 2024

Conjoncture : Sur un marché atone en consommation dans les magasins, les industriels réduisent leurs activités, sans pouvoir peser sur les prix, faute de volumes suffisants sur le marché. La pression de l’import reste omniprésente et représente toujours 25 % des volumes de viande bovine consommée en France. Mis à part l’impact du prix qui reste un élément majeur dans le choix des opérateurs, ces volumes sont nécessaires pour compenser le recul permanent de la production.

Au rythme actuel, la France pourrait perdre près de 20 % de son cheptel à l’horizon 2030, avec des effets dévastateurs sur de nombreux secteurs d’activité. La restructuration de la filière d’abattage/transformation qui a débuté va s’amplifier avec un effet déstructurant sur l’économie des territoires en termes d’emploi que ce soit dans les exploitations ou dans les outils industriels. En France, le maillage des outils à disposition des éleveurs sera plus faible, avec plus de transport et une remise en question de certains circuits courts sur les régions concernées. Cette raréfaction du cheptel, aura inévitablement des conséquences sur les besoins en prairie et de leur effet bénéfique sur la captation des gaz à effet de serre. Le recours aux viandes importées est en revanche très néfaste pour notre environnement, surtout que la décapitalisation observée en France touche toute l’Europe avec des produits qui viennent de plus en plus loin.

Les conséquences de la décheptellisation seront nombreuses et variées comme à chaque fois qu’un secteur d’activité est en souffrance (textile, métallurgie…).

La volonté de redonner de la vigueur à la consommation de viande française est forte et renforcée par la loi EGAlim, notamment dans les secteurs publics et la restauration scolaire. Le renforcement de la production française par plus de mise en place de jeune bovin a un impact très négatif sur notre balance commerciale, et pose surtout la question du prix qui ne peut être en concordance avec celui des femelles au regard des coûts de production actuels. Le marché du broutard est hyperconcurrentiel, avec des volumes en baisse constante et une demande forte pour des pays qui ont axé leurs modèles économiques sur ces productions (hors sol).

Bovins de boucherie : L’animation commerciale pour cette première semaine de juillet est le prolongement de juin, avec une demande qui tourne au ralenti. Même si les cotations font apparaître une relative stabilité des prix dans les bonnes femelles de qualité bouchère, des animaux prêts à l’abattage sont repoussés. Les transactions sont très calmes avec un léger repli dans les charolaises R de conformation.

Réformes laitières : Le marché est à l’équilibre malgré une demande peu soutenue des industriels. La tendance est à la stabilité des prix pour l’ensemble des vaches holsteins, abondances ou montbéliardes. La demande est régulière dans les taureaux de réformes.

Jeunes bovins : Le marché est ponctuellement assez fourni, avec une demande intérieure qui ralentit, et une activité à l’export toujours impacté par la concurrence de nos voisins européens. Chacun attend une reprise d’activité pour la saison estivale, mais sans savoir très bien où va se placer le curseur. Les tarifs sont en légère baisse sur la France et se stabilisent en Italie après la baisse de la semaine passée.

Bovins d’embouche et d’élevage : Les volumes restent peu fournis pour une demande qui se concentre sur les gros engraisseurs qui ont des besoins de rotation pour servir les abattoirs. Les tarifs pratiqués sont stables dans les charolaises, limousines, aubrac ou rouges des prés, lourdes et proches de la finition. Les acheteurs sont beaucoup plus prudents dans le bétail plus commun qui est souvent rebasculé vers les abattoirs pour une valorisation dans la viande à des tarifs encore attractifs. Le tri est plus sévère dans les animaux légers ou trop maigres et longs en finition.

Broutards : La faiblesse des ventes de viande en Italie ne libère pas de place, et impacte la demande. Néanmoins, le niveau de l’offre sur le marché français limite sérieusement l’impact négatif sur les prix. Le commerce est certes plus calme, mais les baisses restent mesurées et les tarifs toujours attractifs dans les broutards préparés à l’export. La pression est plus sensible dans les animaux qui restent sur le territoire avec des engraisseurs qui se sont mis en retrait d’achat après les premiers signes de baisse. Dans les femelles, le niveau de l’offre ne couvre pas la demande avec des tarifs soutenus pour les bonnes laitonnes vaccinées pour l’Italie.

Veaux d’engraissement et d’élevage : Les intégrateurs ne couvrent toujours pas leurs besoins. Les tarifs sont facilement reconduits dans les bons veaux prim’holsteins, montbéliards ou abondances que ce soit pour le marché français ou espagnol. La tendance est également au maintien des prix dans les taupes, gris, jaunes ou blanc bleus R de conformation et de poids convenable. Les bons croisés U de conformation, les charolais et les limousins restent très bien valorisés.

Ovins : Le niveau des ventes est au ralenti, avec une mutation qui va s’opérer entre la forte baisse d’activité dans les grandes métropoles (excepté Paris avec les JO) et l’approvisionnement des zones de villégiature. Le commerce est très calme avec une dégradation des prix pour les agneaux d’herbe. La demande à l’export vers l’Italie tend à se renforcer dans les bonnes brebis.

Porc : L’activité commerciale se raffermit avec des volumes disponibles peu abondants à la veille du début de la saison estivale. Le temps n’est toujours pas de la partie, mais les tarifs se raffermissent sur le MPB qui atteint les 2,069€ en 56 TMP soit 2,219€ pour le 60TMP.