Canicule
Une sécheresse qui frappe tout le Jura

Après un mois de juillet historiquement sec sur tout le territoire français, les prévisions météorologiques ne présagent rien de réjouissant pour le mois d’août. Dans le Jura, la production laitière est d’ores et déjà en baisse et les bilans fourragers seront largement déficitaires cette année.

Une sécheresse qui frappe tout le Jura
A Messia, comme ailleurs dans le département, il reste peu d’herbe dans les pâturages

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Alors qu’il y a tout juste un an, les champs subissaient des pluies diluviennes et les granges débordaient de foin, juillet 2022 va battre des records de sécheresse avec déjà trois épisodes caniculaires cet été. Avant d’engager d’éventuelles démarches auprès de l’administration, la FDSEA a souhaité sonder ses adhérents pour faire un état de situation au 1er août. Premier constat, tout le département est touché. Les secteurs des plateaux supérieurs et du Haut-Jura qui en temps normal profitent d’orages salutaires en période estivale voient cette année leurs récoltes de fourrages très impactées. Les périodes de fauches étant plus tardives en altitude, la sécheresse a frappé de plein fouet sur ces secteurs avec des regains parfois inexistants. Sans un automne plus généreux, il manquera donc en moyenne entre 30 et 40% de fourrages par rapport à une année normal dans le Haut-Jura, les campagnols ayant déjà provoqué des pertes qualitatives en début de campagne. Le secteur du Val d’Amour semble également impacté par le manque de fourrages avec des maïs ensilages ou grains touchés par des aléas à répétition.

30% de pertes fourragères en moyenne

Sur le reste du département, les déficits fourragers sont la plupart du temps estimés entre 20 et 30% par les éleveurs avec des pertes de productions laitières qui vont s’accentuer en août (actuellement entre 2 et 5 kg de lait/VL/j) puisque la plupart sont passés en ration hivernale. Côté éleveurs allaitants, les pertes sont moins mesurables dans l’immédiat même si le gain moyen quotidien est en baisse avec des broutards plus légers qu’à l’accoutumée. Que ce soit sur les volailles ou tout type d’animaux, chaque épisode de forte chaleur impacte leur croissance et leur bon état sanitaire. Côté cultures de printemps, c’est évidemment en zone céréalière que l’impact de la chaleur est le plus préjudiciable. Alors que les récoltes des céréales d’hiver présageaient d’une belle année pour les productions végétales, le bilan final de la campagne sera beaucoup plus contrasté pour les céréaliers. Côté irrigants, la mobilisation du syndicat des irrigants et de la FDSEA sur l’arrêté sécheresse aura permis de limiter les contraintes de prélèvement jusqu’à présent et sauver un minimum leur potentiel de production.

PEB