Loisirs
L'hommage de Liliane Chalon à son grand-père

Frédéric RENAUD
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En cette année de 80ᵉ anniversaire de la Libération, les récits relatifs aux hommes et aux faits d’armes sont nombreux, dans la presse comme dans les librairies. Il était actif entre Mâcon et Charolles : l’histoire de Jules Pierreclaud est retracée par sa petite-fille, Liliane Chalon, dans un livre sorti cet été « Le Vieux ».

L'hommage de Liliane Chalon à son grand-père
« Avec quelques amis dont Jean Renaud, il organise la résistance sur le Clunysois et rejoint le "réseau Buckmaster" », indique Liliane Chalon, l’auteure.

C’était son nom dans la clandestinité. Si Jean Moulin était appelé "Max", Jules Pierreclaud était dénommé "Le Vieux". C’est aussi le nom du livre qui conte l’histoire de cet ancien résistant actif dans le sud de la Saône-et-Loire. Jules Pierreclaud fut aussi un militant du Parti socialiste, qui s’occupa en particulier des questions agricoles.

« Mon grand-père est à l’origine du maquis de Crû, qui s’est monté à Blanot en 1943 », indique Liliane Chalon, l’auteure. « Il était alors receveur des contributions et venait d’être muté à Charolles. » Dans l’ouvrage, elle retrace les premiers moments de son aïeul dans les mouvements résistants. « Avec quelques amis dont Jean Renaud, il organise la résistance sur le Clunisois et rejoint le "réseau Buckmaster", qui lance les premiers parachutages d’armes pour la Résistance ». L’agent anglais "Tiburce" le mentionne d’ailleurs « comme le plus vieux de tous et aussi le plus enragé ».

Militant convaincu, il fut après la guerre responsable des questions agricoles au parti socialiste en Saône-et-Loire. À plusieurs reprises, il prend la parole lors des congrès fédéraux, sur le thème notamment de l’instruction agricole. « Pourquoi ne pas réaliser en agriculture le pendant de ce qui a été fait pour l’industrie ? Des écoles pratiques ou des collèges techniques agricoles où l’enseignement serait tel qu’il permettrait aux meilleurs élèves, l’accès à des grandes écoles. […] Ceux qui ne poursuivraient pas jusqu’au sommet formeraient une élite qui répandrait dans nos campagnes le progrès dont notre agriculture a tant besoin. »

En 1945, il est candidat au Conseil général, pour le canton de Charolles, et sa profession de foi aborde aussi les questions agricoles. « Toute l’attention de votre élu devra se porter sur les organismes et la réglementation qui peuvent favoriser l’agriculture et surtout l’élevage. […] Fils de cultivateurs, j’ai participé au travail de la terre à une époque où la vie était difficile. Je saurai me souvenir de cette vie pour m’employer à améliorer l’exploitation agricole. »