Reconfinement 
Reconfinement : nouveau coup d’arrêt pour la restauration hors domicile

Le président de la République a annoncé, de nouveau, la fermeture administrative des bars et restaurants. Nouveau coup dur pour la filière restauration hors domicile, même si, cette fois-ci, écoles, collèges et lycées resteront ouverts. Les jardineries et marchés de gros et de plein vent resteront aussi ouverts, mais une partie de l’horticulture demeure, de son côté, dans l’expectative.

Reconfinement : nouveau coup d’arrêt pour la restauration hors domicile

À l’occasion de son allocution aux Français le 28 octobre, le président de la République a annoncé, pour une période d’au moins un mois, la fermeture administrative des commerces « définis au printemps comme non essentiels » et des établissements « recevant du public, notamment les bars et restaurants ». Il s’agit d’un nouveau coup dur pour les filières liées à la restauration hors domicile. Contrairement au printemps, les « crèches, écoles, collèges et lycées demeureront ouverts avec des protocoles sanitaires renforcés », a annoncé le président.

Concernant les indemnisations, Emmanuel Macron a annoncé que les mesures en faveur des « petites entreprises fermées administrativement » seront « plus importantes qu’en mars » avec une prise en charge « jusqu’à 10.000 euros par mois de leurs pertes en chiffre d’affaires ». Il a également annoncé « un plan spécial pour les indépendants, commerçants, très petites et moyennes entreprises ».

L’industrie agroalimentaire se déclare « prête »

Quelques heures plus tôt, l’Ania (industries agroalimentaires) avait assuré que la chaîne alimentaire était armée pour faire face au reconfinement : « Quelle que soit la nature des mesures qui seront annoncées ce soir par le président de la République, les entreprises alimentaires sont prêtes et se sont organisées depuis plusieurs semaines pour maintenir la fabrication et l’approvisionnement des magasins, sans risque de pénuries », expliquait-elle le 28 octobre.

Elle alertait malgré tout sur la situation des fournisseurs de la restauration hors domicile qui devront bénéficier d’un « soutien massif de l’État » sans quoi ils « ne pourront se relever ». Comme durant le premier confinement, Bercy a tenu sa première réunion de crise sur l’approvisionnement le 26 octobre, autour de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie Agnès Pannier-Runacher, du ministre de l’Agriculture et de l’alimentation Julien Denormandie et celui des PME Antoine Griset, avec l’Ania, la Coopération agricole et la distribution.

Fleuristes ouverts jusqu’à la Toussaint

Alors que la polémique ne faiblit pas sur les produits et commerces dits "essentiels" ou "non essentiels", la filière horticole n’est pas encore complètement sûre de son sort. « Les fleuristes ne fermeront pas comme les autres commerces ce soir, mais resteront ouverts jusqu’à dimanche soir et les Français pourront fleurir les tombes de leurs proches », avait annoncé le 29 octobre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'avant veille de la Toussaint. Mais il ne fut pas question des horticulteurs vendant en direct.

De même, à l’occasion d’une conférence de presse du gouvernement le 29 octobre, le Premier ministre Jean Castex a précisé la liste des établissements exemptés des mesures de fermeture administrative pour les établissements recevant du public. « Resteront ouverts par rapport au confinement de mars, tous les commerces de gros, les magasins et jardineries afin que les professionnels puissent continuer de s’approvisionner », a-t-il notamment annoncé (lire aussi la liste des établissements "agricoles" ouverts en pages 30-31).

Maintien des marchés couverts et plein air

Malgré les mesures de reconfinement d’au moins un mois annoncées le 28 octobre par le président de la République, les marchés « couverts ou de plein vent » resteront ouverts sur cette période, et « il pourra y avoir, comme dans le cadre du premier confinement, une décision préfectorale dans le cas où cela ne se passerait pas bien », a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le 29 octobre.

Appel à consommer français

Au lendemain de l'annonce du reconfinement, la FNSEA a lancé un « appel solennel à privilégier une "alimentation d’origine France et de proximité" », le 29 octobre. Un message qui s'adresse aux consommateurs - invités à faire un « acte d’achat citoyen et responsable » -, mais aussi aux collectivités locales et aux distributeurs. Le syndicat majoritaire demande aux enseignes qu'elles « contractualisent, à des prix rémunérateurs, au plus vite » avec l'amont. Les agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne alimentaire « vont démultiplier leurs efforts », promet la FNSEA, mais il est « nécessaire de leur donner l’assurance qu’ils pourront exercer leur activité dans les conditions "les plus normales possible" ». Le syndicat souhaite aussi que le gouvernement confirme « dès à présent » que l'agriculture bénéficiera des « mesures prises dans les secteurs ne pouvant poursuivre leur activité » (compensation de perte de chiffres d’affaires, chômage partiel, etc.).