Congrès AGPM
Les maïsiculteurs contre les distorsions de concurrence

Cédric MICHELIN
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Lors de son assemblée générale qui s’est tenue le 26 novembre en visioconférence, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a réaffirmé son ambition de peser dans les débats agricoles.

Les maïsiculteurs contre les distorsions de concurrence

Changement climatique, réforme de la Pac, distorsions de concurrence, Green Deal, régimes assuranciels, souveraineté alimentaire, recherche et innovation… Voici quelques-uns de principaux sujets que les congressistes de l’AGPM ont débattu autour de leur président Daniel Peyraube. L’année maïsicole 2020 restera sans doute dans les annales pour avoir été une année plus que moyenne avec des rendements inférieurs à ceux espérés dans presque toutes les productions (grains, semences, fourrage, doux) en raison des agressions climatiques et des ravageurs. L’augmentation de la sole n’est cependant pas parvenu à compenser la baisse des rendements tant et si bien que les objectifs ne sont pas complètement atteints : 86 % pour le maïs semences, environ 90 % pour le maïs doux.

Maïs OGM 

Ce sont notamment les distorsions de concurrence qui aujourd’hui agacent le plus les maïsiculteurs. « Au sein même de l’Union européenne, les agriculteurs espagnols et portugais peuvent accéder aux maïs OGM résistant à la pyrale et à la sésamie. D’autres ont accès à la clothianidine », s’est agacé Daniel Peyraube, président de l’AGPM qui s’inquiète aussi que la France soit la 8e nation irrigante en Europe alors qu’elle possède la deuxième ressource en eau.

« Cap clair » 

« C’est une question sur laquelle nous avançons », a certifié le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. « La loi ASAP* permet des avancées et offre un cadre juridique sécurisé sur les procédures » pour la construction de retenues ou de bassines, a souligné le ministre. Une équipe du ministère « est dédiée sur le dossier de retenues d’eau », a-t-il ajouté précisant qu’il reste à déterminer les capacités de stockage et les volumes d’eau à prélever. Mais pour la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert :« ça ne bouge pas assez au ministère de l’Écologie ». Clôturant les débats, le ministre veut donner « un cap clair, une vision partagée pour que le maïs français puisse continuer à nourrir, mais aussi à relever le défi du réchauffement climatique, de la maîtrise de nos énergies, du renouvellement de nos matériaux… », a conclu Daniel Peyraube.

*Accélération et simplification de l’action publique

Phytos : pour des règles uniques 

« Le marché européen est un marché unique qui implique d'avoir des règles uniques et harmonisées entre tous les États membres », a indiqué la FNSEA. Le syndicat agricole invite le Gouvernement à « mettre en cohérence ses paroles et ses actes, en suspendant toutes les décisions en cours en France qui aggraveraient encore les distorsions de concurrence avec les autres producteurs européens » en matière de produits phytosanitaires. Si l’organisation syndicale salue « la volonté affichée par le Gouvernement de porter au niveau européen les décisions en matière d'autorisation de produits phytopharmaceutiques », elle exige de lui qu’il arrête « d’interdire des produits phytosanitaires de protection des plantes encore autorisés au niveau européen et durcit toujours plus le cadre de leurs utilisations, en surtransposant les règles européennes ». La FNSEA ne comprend pas l’actuelle politique française qui, selon elle, « conduit concrètement, d'une part, à l'abandon de certaines cultures en France et à une perte de compétitivité de notre agriculture et, d'autre part, à une hausse constante des importations. »