Le prix de l’essai France Culture-Arte
Récompense pour une enquête sur les chasseurs

Charles Stépanoff s’est vu décerner, le 29 novembre, le prix de l’essai France Culture-Arte pour une enquête sociologique sur les chasseurs, que ceux-ci soient d’origine rurale ou urbaine, populaire, bourgeoise ou aristocratique. Beaucoup d’idées reçues tombent à l’eau pour redorer l’image des chasseurs de plus en plus incompris par la société urbaine.

Récompense pour une enquête sur les chasseurs

Son ouvrage intitulé « L’animal et la mort » (Éditions La Découverte) est sous-titré « Chasses, modernité et crise du sauvage ». Ancien élève de l’École normale supérieure (Ulm), docteur en ethnologie (2007), Charles Stépanoff s’est immergé pendant deux ans dans sa propre région, entre les Yvelines et l’Eure-et-Loir. Il y décrit notamment la « chasse paysanne » qui, si elle peut paraître archaïque, renvoie cependant à une réalité ancrée depuis des centenaires : une chasse largement alimentaire, un « mode de vie » et de subsistance plutôt que loisir, qui fait fond sur un voisinage de tous les jours avec la proie. Au point que le chasseur s’y attache souvent, parce qu’il apprend à la connaître… Il décrit le respect du chasseur pour ses proies, précise sa définition de l’« exploitection » (exploitation-protection). Car là où le gibier manque, il sera remplacé par le lâcher de faisans, de perdrix ou de chevreuils d’élevage… Il rappelle aussi que le « prédateur empathique » qu’est le chasseur-paysan s’inscrit dans un « affrontement symétrisé avec la bête ». Charles Stépanoff est actuellement directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, après avoir été maître de conférences à l’École pratique des hautes études.