EXCLU WEB / Le gouvernement rejette la contractualisation entre filières animales et végétales

Lors de l’examen du projet de loi des Finances 2023, le gouvernement s’est opposé à un amendement visant à favoriser la contractualisation entre filières animales et végétales.

EXCLU WEB / Le gouvernement rejette la contractualisation entre filières animales et végétales

« Nous regrettons profondément l'absence de réponse claire du gouvernement sur le dispositif construit par la FNSEA et ses Associations spécialisées végétales et animales. Nous passons à côté d'une occasion historique de bâtir collectivement une sécurisation réciproque entre les filières animales et végétales face à la volatilité des marchés ! » a déclaré Christiane Lambert, présidente de la FNSEA à la suite au rejet de l'amendement incitatif à la contractualisation pluriannuelle entre éleveurs et cultivateurs examiné par les sénateurs dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2023.

 Le dispositif avait été soutenu par la majorité des filières agricoles et partagé avec les fabricants d'aliments. Dans un contexte persistant de volatilité des matières premières agricoles, l'ambition de proposer un outil incitatif au lissage des prix pour l'ensemble de nos filières était un véritable levier vers la résilience des fermes françaises, estime la FNSEA. Même le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, avait manifesté son intérêt pour cette démarche. Mais lors de l'examen de l’amendement au Sénat, le représentant du gouvernement a exprimé un avis défavorable en prétendant que ce levier n'était pas adapté pour accompagner le développement de la contractualisation et qu'il ne visait que certaines catégories d'exploitants agricoles. 

Une incitation fiscale

Pour Eric Thirouin, président du Comité de coordination des Associations spécialisées de la FNSEA, le refus du gouvernement en appui de ce dossier est incompréhensible : « Pour enclencher cette dynamique vertueuse nous attendions un petit coup de pouce incitatif de l'Etat avec un déplafonnement de la Dotation pour l'épargne de précaution (DEP), il ne s'agit en aucun cas d'un avantage fiscal en faveur d'une catégorie d'agriculteurs ; mais bel et bien d'un encouragement pour un nouvel outil de gestion des risques économiques dont chaque agriculteur peut s'emparer ». Ce dispositif innovant est en effet dédié à toutes les exploitations agricoles animales et végétales qui souhaitaient se sécuriser face à des conditions de marché de plus en plus volatiles et imprévisibles.

« Le gouvernement passe à côté de l'occasion de traduire l'affichage de soutien aux exploitations d'élevage très fragilisée pour tenir l'ambition de souveraineté alimentaire par une mesure concrète de stabilisation des capacités de production sur nos territoires face à la volatilité des prix des matières premières. Nous osons espérer que le gouvernement entendra notre appel et acceptera enfin de se mettre sérieusement au travail sur cette question capitale pour l'avenir de la Ferme France », concluent Christiane Lambert et Eric Thirouin.