Concours des vins Mâconnais-Beaujolais
La profession invitée à se mobiliser pour l’avenir du concours

David Bessenay
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Autour du président Luc Chevalier, la société d’agriculture et de viticulture de l’arrondissement de Mâcon tenait son assemblée générale jeudi 28 novembre. Si la dernière édition a été un succès, les organisateurs s’inquiètent néanmoins de l’avenir du concours des vins.

La profession invitée à se mobiliser pour l’avenir du concours
Les organisateurs attendent un sursaut de la profession pour assurer la pérennité de ce concours historique de la Saint-Vincent.

C’est dans les locaux du Comité des salons et concours de Mâcon que la société d’agriculture a déroulé son assemblée. Le bilan de la 131e édition, dressé en détail par le secrétaire Patrick Besson, s’est avéré positif. Avec 960 échantillons –409 vins rouges, 530 vins blancs, 21 rosés (1)– contre 810 l’année précédente, le concours a connu une hausse de participation substantielle de 150 échantillons. De quoi réjouir les organisateurs ? À peine. « Il faudrait 300 ou 400 échantillons de plus pour être bien », estime Patrick Besson. Et de rappeler que durant les heures de gloire du début du siècle, le concours recevait plus de 2.000 échantillons.

« Il faut que chacun fasse la promotion de notre concours, poursuit le secrétaire. Ne restons pas inactifs, du nombre d’échantillons dépend sa survie. Il faut inviter les jeunes viticulteurs à nous rejoindre et les plus anciens qui ne participent plus à présenter à nouveau des échantillons ».

Moderniser l’image

Financièrement, la 131e édition s’est également soldée par un bilan positif (+ 5.000 €), grâce notamment à des partenaires solides et fidèles (MBA, Ville de Mâcon, Département, BIVB, Union des vins de Mâcon) et à une bonne gestion des dépenses. Les administrateurs ont néanmoins voté une hausse du coût d’inscription : de 28 à 30 €/échantillon pour 2025.

Le directeur du lycée viticole de Davayé, Jean-Philippe Lachaize, se projetait dans l’avenir : « il faut donner envie aux jeunes, lutter contre cette image vieillotte des concours. Nous sommes dans une période faste, alors c’est une raison de plus pour être solidaire. Il faut avoir de la mémoire, on doit beaucoup aux concours : l’unité de la profession, la renommée des vins. Ils feront leur preuve dans le futur », termine-t-il optimiste. À ce titre, les jeunes élèves de Davayé qui viennent déjà en appui lors du concours pourraient être amenés à booster la communication de l’événement, notamment sur les réseaux sociaux.

Rendez-vous le 25 janvier

Pour la prochaine édition qui se déroulera le samedi 25 janvier, le président Luc Chevalier espère faire aussi bien que l’an passé, en ayant en tête que le millésime 2024 déficitaire ne facilitera pas les choses. « Mais comme le commerce est plus tendu, les producteurs ont aussi besoin de médailles ». La remise des prix aura lieu le 29 janvier au château d’Aine à Azé.

Le président souhaiterait enfin qu’à l’avenir, de jeunes vignerons viennent intégrer le conseil d’administration de cette noble association qui affichera bientôt 132 éditions au compteur.

 

 

(1)  : Vins rouges : 358 échantillons de 2023 (+ 29) ; 51 de 2022 (+ 18) ; Vins blancs : 428 échantillons (+ 52) ; 102 échantillons de 2022 (+ 52) ; Rosé stable : 21 (- 1)

Concours de la côte chalonnaise et du couchois

Le 130e concours organisé par l’UAV (Union agricole et viticole) se déroulera le samedi 11 janvier, de nouveau au lycée de Fontaines. Si, ici comme ailleurs, le nombre d’échantillons est moins important qu’avant le Covid, environ 500, les organisateurs ne désespèrent pas : « on essaye d’innover, de redynamiser, de bien mettre avant les médaillés d’or », explique Sébastien Desmichel, professeur de biologie et cheville ouvrière de l’organisation. « Certaines exploitations ont repris contact avec nous, ça reste un concours référence, les lauréats sont fiers de leur diplôme ! Et puis c’est aussi l’occasion pour les vignerons et les professions para-agricoles de se retrouver ».

Le concours est ouvert aux appellations, côte châlonnaise, montagny, rully, mercurey, givry, hautes-cotes-de-beaune, cotes-du-couchois, maranges, crémant de Bourgogne. Le prix de l’échantillon est de 10 €. « Notre objectif est de faire la promotion des appellations locales », conclut Sébastien Desmichel. Le concours est également ouvert aux vins de négociants, que ce soit de vigneron-négociant ou des grandes maisons historiques de Bourgogne.