Démographie agricole régionale
Dix années d’évolutions observées à la loupe avec le recensement agricole 2020

Les résultats du recensement agricole mené en 2020 sont tombés. Par rapport à 2010, la Bourgogne Franche-Comté affiche un nombre d’exploitations en baisse de 21,4 %. Une évolution quasi-identique à ce qui est observé au plan national. Ici, l’agriculture se fait aussi sur des surfaces de plus en plus grandes et la part du bio est en croissance.

Dix années d’évolutions observées à la loupe avec le recensement agricole 2020
Ce graphique montre qu'en 50 ans, en France, le nombre d'exploitations agricoles n'a cessé de diminué, entraînant mécaniquement une hausse des surfaces agricoles utiles par exploitation. Un schéma qui s'observe aussi en Bourgogne Franche-Comté. (crédit Agreste).

2010-2020 : une décennie sépare les résultats du dernier recensement agricole de ceux du précédent. Pendant ces dix années, 21 % des exploitations françaises ont disparu. On est ainsi passé d’un total national de 490.000 exploitations à 389.000 aujourd’hui.

Cette baisse, elle est constatée en Bourgogne Franche-Comté dans une proportion quasi-identique (-21,4 %) : notre région ne compte plus que 23.600 exploitations. En 2010, il y en avait 30.000.

Logiquement, la baisse du nombre d’exploitations se traduit par une taille moyenne de ces dernières en augmentation. En dix ans, la SAU moyenne régionale par exploitation est passée de 81 ha à 103. Un chiffre qui place BFC bien au-dessus de la moyenne nationale (69 ha). La région BFC se situe en fait au cinquième rang national. L’augmentation de cette surface moyenne constatée sur les dix dernières années est légèrement plus importante au plan régional qu’au plan national. Il faut toutefois noter que la moitié des exploitations agricoles de BFC ne dépasse pas 83 ha de SAU et un quart d’entre elles, majoritairement situées à l’ouest de la région, ont une SAU supérieure à 157 ha. Il faut aller dans la Nièvre pour trouver les plus grosses SAU moyennes de BFC : 134 ha. Les exploitations régionales sont aussi plus bio : la part de ce secteur a augmenté de 8 % dans la région entre 2010 et 2020.

Les grandes cultures toujours en tête

Comme de manière générale en France, en Bourgogne Franche-Comté, les exploitations spécialisées dans les grandes cultures prédominent. Sur la décennie, leur nombre est resté quasi stable. Elles représentent un quart des exploitations régionales (29 % sur le plan national) et on les trouve surtout dans l’ouest de la région. L’est, montagneux, étant moins favorable à cette orientation. Du côté de l’élevage en bovins viande, la chute est tangible (voir encadré) et ne constitue pas vraiment une surprise. Les exploitations spécialisées en horticulture et maraîchage, en fruit ou en cultures permanentes résistent mieux à cette érosion.

Un emploi dont la structuration évolue

L’agriculture régionale constitue aussi une source d’emploi non négligeable mais dont la structuration a évolué en dix ans. En 2020, 50.500 personnes occupent un emploi permanent dans l’agriculture. C’est 4,6 % des emplois régionaux, soit près du double de la moyenne nationale (2,7 %). En incluant les emplois saisonniers, les exploitations agricoles de BFC utilisent 43.900 Équivalents temps plein (ETP). L’emploi agricole s’érode mais plus lentement qu’au rythme observé au plan national : sur la période 2010-2020, il a baissé de 9 % contre -11 % en France. L’emploi prédomine au sein des actifs et familiaux. Néanmoins, on observe une baisse de la main-d’œuvre familiale permanente (de 12 à 7 %) au profit d’une main-d’œuvre non familiale permanente (23 % des ETP en 2020).

Berty Robert
Sources chiffrées de l’article : Agreste

Une agriculture plus âgée, plus féminisée...

En Bourgogne Franche-Comté, une agriculture moins nombreuse, plus bio, plus féminisée, plus âgée, sur des surfaces plus grandes… Voici aussi les autres enseignements. Les exploitations sous statut individuel sont en baisse de 14,8 % (entre 2010 et 2020). Elles ne représentent plus que 50,3 % des exploitations régionales. La part des exploitations en agriculture biologique est en progression de 7,8 % et représente 11,7 % des exploitations. La part des exploitations vendant en circuit court est en augmentation de 4,8 % (23,7 % du total). Le nombre de chefs d’exploitation, de coexploitants et d’associés actifs est en baisse de 16 % sur la période observée. Ils sont aujourd’hui 32.200. Dans ce chiffre, la part des 60 ans ou plus est en augmentation de 3,3 % et celle des femmes de 1,3 %. Le nombre d’Équivalents temps plein (ETP) en travail agricole a baissé de 8,9 %. La SAU moyenne est en progression de 27,4 %, passant en dix ans de 81 à 103 ha, alors que la SAU totale BFC est restée quasiment stable (+ 0,1 %).

La forte baisse des cheptels et exploitations

Le cheptel de Bourgogne Franche-Comté perd 5 %. En dix ans, il est passé de 1,874 million d’UGB à 1,777 million. C'est malheureusement l’un des faits marquants que révèle ce recensement, auquel on s’attendait : la forte baisse constatée du nombre d’exploitations d’élevage de bovins viande. Elle constitue la deuxième catégorie régionale la plus nombreuse après les exploitations en grandes cultures mais, entre 2010 et 2020, leur nombre a chuté de 24 %. Elles sont aujourd’hui 4.800, soit 1.500 de moins qu’en 2010. Cette perte d’effectifs s’observe également pour les élevages ovins, caprins et autres herbivores. En bovins lait, on note une baisse d’effectifs plus modérée, en raison de résultats économiques globalement meilleurs.