Présidence de l’Europe
La France prend la présidence tournante de l’UE pour six mois

La France a pris le 1er janvier la présidence tournante de l’Union européenne, pour six mois, avec un programme ambitieux, celui d’une Europe « puissante » et « souveraine ».

La France prend la présidence tournante de l’UE pour six mois

L’Hexagone succède à la Slovénie, qui présidait le Conseil de l’UE depuis le 1er juillet, et laissera la place au second semestre à la République tchèque. La présidence semestrielle convoque les réunions des ministres, fixe l’agenda et conduit les négociations. La présidence française de l’Union européenne (PFUE) s’est fixé trois chantiers prioritaires : l’instauration de salaires minimum dans toute l’UE (notamment dans les abattoirs en Allemagne...), la régulation des géants du numérique (les Gafam payant moins d’impôts en pourcentage qu’une PME...) et la création d’une taxe carbone sur les produits importés en Europe en fonction de leur impact environnemental. Emmanuel Macron entend aussi mettre sur la table une révision des règles budgétaires – les fameux critères de Maastricht – qui encadrent les déficits européens, afin de pouvoir financer plus d’investissements européens et de croissance.

Côté agriculture le 9 décembre, en plus de la finalisation de la réforme de la Pac (validation des plans stratégiques nationaux), Emmanuel Macron a de nouveau évoqué sa volonté d’avancer sur des interdictions de pesticides et ce, dès le premier semestre 2022. Parmi les enjeux d’un nouveau « modèle européen de croissance », « nous aurons à porter beaucoup d’autres sujets sur l’union de la santé publique, sur la manipulation de l’information, sur l‘agriculture et les interdictions de pesticides », a détaillé le chef de l’État. Taxe carbone aux frontières, déforestation importée, clauses miroirs dans les traités commerciaux, etc., sont aussi au menu.

Les attentes de la FNSEA


La FNSEA a proposé, le 3 janvier, « quatre axes stratégiques » aux pouvoirs publics. Le syndicat majoritaire plaide en premier lieu pour « la généralisation et l'obligation de l'étiquetage de l'origine des denrées alimentaires, brutes ou transformées ». Pour l'heure, ce dossier ne figure pas parmi les grandes priorités de la PFUE, une proposition de Bruxelles étant attendue fin 2022. Le second dossier en fait partie : il s'agit de la « réciprocité des normes pour les produits importés ». Le gouvernement français souhaite notamment faire avancer le débat autour des « clauses miroirs » dans la politique commerciale européenne. Le troisième axe de la FNSEA consiste à « allier compétitivité et durabilité de l'agriculture ». Le syndicat fait ici référence aux objectifs de la stratégie De la ferme à la table, auxquels doivent se conformer les plans stratégiques nationaux (PSN) pour la Pac 2023, qui doivent être validés durant la PFUE. La FNSEA fait également référence au projet européen de taxe carbone aux frontières, dont elle veut exempter les engrais, ainsi que le fer et le béton destinés à l'agriculture. Enfin la FNSEA demande « des moyens financiers et techniques » pour l'agriculture bas carbone. Des discussions informelles sont attendues durant la PFUE sur ce sujet, mais les premières propositions de Bruxelles devraient paraître en fin d'année.