FRSEA et les JA Bourgogne Franche-Comté
Rencontre sur le terrain entre l’OFB, la FRSEA et les JA Bourgogne Franche-Comté

Fin d'année dernière, la profession agricole régionale a rencontré l’OFB. Cette visite de terrain, avec la FRSEA et les JA Bourgogne Franche-Comté, s’est déroulée sur l’exploitation du Gaec Jarrot à Velesmes-Echevanne, en Haute-Saône. L’occasion de faciliter les échanges entre un organisme chargé des contrôles en matière d’environnement, tout en souhaitant mieux expliquer les contraintes et les incertitudes des agriculteurs, confrontés à des réglementations de plus en plus complexes.

Rencontre sur le terrain entre l’OFB, la FRSEA et les JA Bourgogne Franche-Comté

« Entre-nous, tout pourrait nous opposer » plantait subtilement le décor Christophe Chambon, président de la FRSEA BFC, pour introduire cette visite. Et de poursuivre avec plus d’insistance, histoire d’être bien compris : « Il faut encourager le dialogue, pour trouver des solutions opérationnelles, pour les agriculteurs. Il est important de pouvoir assurer la durabilité des systèmes. Les agriculteurs ne doivent pas être la variable d’ajustement d’une réglementation parfois contradictoire ». Le message est donc passé !

Car, « de nombreux règlements sont soumis à interprétation et insécurisent les agriculteurs. Il est nécessaire de privilégier les démarches pédagogiques, au lieu de mettre en avant les sanctions », déplore notamment Florent Point, président des JA BFC.


Retour d’expérience sur les travaux réalisés en Haute-Saône

Après la présentation rapide du Gaec, Xavier Jarrot rappelait alors les actions réalisées en Haute-Saône, pour faciliter la gestion des dossiers sensibles avec l’OFB, en particulier l’entretien des fossés et des haies : « Il était indispensable de trouver une démarche qui puisse être bien comprise par les agriculteurs (-trices) ».

« Un premier travail de concertation a été réalisé sur les cours d’eau. Les échanges ont permis d’avancer sur les secteurs sensibles. Une nouvelle procédure a été mise en place avec des formulaires simplifiés, dématérialisés, pour l’entretien des haies ; une première en France », se félicitait Alexandre Lacroix, directeur adjoint de la FDSEA de Haute-Saône.

« Cette expérience est à valoriser auprès de nos collègues des autres départements », invitait Emmanuel Aebischer, son président.


Relations avec l’OFB BFC

Après ces premiers échanges, Marie Renne, nouvelle directrice à l’OFB BFC apportait donc des précisions : « Il est important d’expliquer que chaque préfet valide, préalablement, le plan de contrôle. Le taux de non-conformité est très correct chez les agriculteurs et s’améliore », encourageait-elle à poursuivre.

La directrice apportait alors des informations complémentaires : « Un quart des contrôles, réalisés par l’OFB BFC, portent sur des agriculteurs. Cette proportion reste en légère baisse depuis deux ans. Elle est passée de 28 %, en 2020, à 26 %, en 2021. Le taux de conformité des contrôles réalisés sur la profession agricole s’améliore. Il est passé de 40 %, en 2020, à plus de 58 %, en 2022 ».

Soit moins de 1 % des exploitations de la région contrôlées, chaque année, preuve que la profession mérite confiance.

Et pour continuer dans cette voie, pour une meilleure compréhension du secteur agricole, les agents de l’OFB BFC ont réalisé une formation agricole. Cette formation sera renouvelée « pour mieux appréhender les contraintes économiques des agriculteurs ». Les syndicats veilleront.


« Des points restent encore à améliorer pour éviter les tensions. Lors d’un incident, il serait plus judicieux de prévenir d’abord le fermier, avant d’avertir le propriétaire », prévenait d’ailleurs Thomas Lemée, secrétaire général des JA BFC.

Autres sujets brûlants : les prédateurs et les décharges sauvages

Concernant les prédateurs, les agriculteurs ont été surpris d’apprendre que l’OFB posait des appareils photos pour identifier et évaluer le nombre de loups sans communiquer ces informations auprès des éleveurs. Un non-sens. L’OFB BFC rétorquait qu’elle n’a pas une mission de suivi des meutes. Alors pourquoi le faire dans ce cas ?

« Ce sujet pourrait faire partie des points à revoir pour mieux prendre en compte toutes les mesures de protection nécessaires et adaptées à chaque territoire, dans le cadre du prochain plan national d’actions sur le loup » prenait date Christophe Chambon, en ajoutant aussi le sujet des décharges sauvages. « Elles génèrent de nombreuses difficultés, pour les agriculteurs, et il serait utile de progresser dans ce domaine ».

« Ces procédures vont être gérées par les brigades vertes, mises en place dans les gendarmeries » concluait sur ce point la directrice de l’OFB BFC.

D’autres rencontres sont d’ores et déjà programmées dans les départements pour renforcer l’information auprès des agriculteurs et limiter, ainsi, les incompréhensions de part et d’autre.