Région BFC
Un doublement des attaques de loups en un an !

Cédric Michelin
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Le 19 décembre dernier, la Chambre régionale d’agriculture BFC a présenté un film d’une dizaine de minutes donnant la parole aux éleveurs, pour témoigner des conséquences morales et économiques qu’eux-mêmes et leurs familles subissent. Ce film montre également les risques évidents pour nos territoires ruraux si rien n’est fait. Le discours se veut en effet clair, ferme, mais néanmoins posé autour de ce sujet extrêmement préoccupant. Ce film est désormais à disposition de toute structure agricole, responsable, élu, qui souhaiterait l’utiliser. Voici quelques extraits des témoignages poignants.

Un doublement des attaques de loups en un an !

Le 19 décembre dernier, la Chambre régionale d’agriculture BFC a présenté un film d’une dizaine de minutes donnant la parole aux éleveurs, pour témoigner des conséquences morales et économiques qu’eux-mêmes et leurs familles subissent. Ce film montre également les risques évidents pour nos territoires ruraux si rien n’est fait. Le discours se veut en effet clair, ferme, mais néanmoins posé autour de ce sujet extrêmement préoccupant. Ce film est désormais à disposition de toute structure agricole, responsable, élu, qui souhaiterait l’utiliser. Voici quelques extraits des témoignages poignants.

Éleveur et producteur de lait dans le Doubs, Pierre-Henri Pagnier débute en rappelant que la prédation due à des loups en Saône-et-Loire remonte maintenant à « 4-5 ans » selon les départements de Bourgogne Franche-Comté. Mais aujourd’hui, ce sont bien tous les départements de notre région qui sont confrontés à ce « problème », soit en tant que front de colonisation, soit « depuis peu avec la sédentarisation de deux meutes » à la frontière avec la Suisse. Comme le rappelle Alexandre Saunier, éleveur ovin à Ciry-le-Noble, le loup n’est pas un animal spécifique aux zones de montagne puisque « son habitat » de prédilection est plutôt la plaine avec des territoires semi-boisés, lui qui a vécu pendant 6 mois des attaques de loup dans son secteur. Ingénieure agronome à la chambre régionale d’Agriculture, Agathe Chevalier voit clairement la courbe des attaques augmenter de façon « exponentielle », avec 758 brebis attaquées en 2021. Soit le double en un an seulement !

Un drame qui malheureusement était prévisible pour Alexandre Saunier qui rappelle qu’en zone d’élevage plein air, comme il le pratique, le loup fait de « l’over-killing », en tuant ou blessant plusieurs animaux, non pas pour se nourrir « mais juste pour tuer ».

Un « préjudice moral largement mésestimé »

Pour Agathe Chevalier, qui travaillait auparavant au Pôle Ovin à Charolles, ce « préjudice moral est largement mésestimé et ne concerne pas que l’éleveur » mais bien aussi, la famille de l’éleveur, enfants compris, les voisins, les proches…. Malheureusement, cela se traduit par des troubles du sommeil, des « phobies administratives » pour les démarches…

« Aucun type d’élevage n’est tranquille », prévient Pierre-Henri Pagnier qui constate la multiplication d’attaques sur bovins, en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Suisse (16 bovins durant l’été 2021), par des meutes de loups. « Ça fait peur », témoigne Agathe Chevalier qui pense tout particulièrement aux jeunes éleveurs s’installant et voyant les attaques, remettent en question leur projet. Pour Pierre-Henri Pagnier, « si demain, il y a une obligation d’une présence du loup dans nos territoires, avec obligation de rentrer les animaux systématiquement (pour les protéger, N.D.L.R.), cela se traduira concrètement par l’abandon des surfaces les plus difficiles et éloignées de l’exploitation ». Ce que refus Alexandre Saunier qui veut continuer de « mettre ses animaux en plein-air, par conviction et nécessité économique aussi », avec les sécheresses se succédant. C’est bien ce que demande le consommateur, des animaux élevés au pâturage par des éleveurs en France.