Stéphane Convert, président de la section laitière de la FDSEA
Pour Stéphane Convert, président de la section laitière de la FDSEA, le plan de filière est « une démarche porteuse d’espoir »

Pour Stéphane Convert, président de la section laitière de la FDSEA, le plan de filière est « une démarche porteuse d’espoir »

Les Etats Généraux de l’Alimentation n’ont pas que du mauvais ! Grâce au plan de filière qu’ils ont contribué à mettre en place, nous allons gagner sur les prix et être mieux armés pour répondre aux critiques contre l’élevage et satisfaire les attentes sociétales.

Sur le prix du lait, la principale avancée du plan de filière est l’intégration du coût de production dans les formules de prix. Ce coût de production serait entre 384 et 396 € les mille litres de lait. Il a été abaissé un peu à la demande des industriels, mais même à 384 €, cela équivaut à une hausse de + 10% de la rémunération de l’éleveur. Un objectif réaliste sachant que ce sont les OP qui négocient cette intégration du coût de production.

Un autre volet du plan de filière concerne l’environnement et les attentes sociétales. La hausse de rémunération des éleveurs aura pour contrepartie des contraintes supplémentaires. Certes, nous faisons déjà beaucoup en la matière, mais nous n’avons pas le choix. Il y aura notamment une adaptation de la charte des bonnes pratiques d’élevage. Il faut le voir comme une démarche de progrès. Ce sera l’occasion de cerner les points forts et les points faibles de son exploitation et d’améliorer les choses. La démarche n’exclut personne. C’est une montée en gamme et il faut s’y inscrire car la pression est forte. Ces nouvelles exigences seront dans la nouvelle Pac. On parle déjà de charte des bonnes pratiques et de certification « Haute Valeur Environnementale 2 » pour pouvoir accéder aux aides de la prochaine Pac. Mieux vaut s’y préparer.

Il faut aussi se dire que dans nos élevages laitiers, les choses ne sont pas insurmontables ni pour le bien-être animal, ni pour l’environnement, ni pour la qualité sanitaire des produits. Si on prend l’exemple des antibiotiques, nous avons déjà abaissé leur usage de -35% alors que l’objectif était de -25%. Pour maintenir ce bon résultat, nous sommes engagés dans des programmes avec l’Institut de l’Elevage et la Chambre d’Agriculture. Il existe par exemple des solutions pour réduire l’usage des antibiotiques au tarissement. Pour rassurer les consommateurs, nous pouvons compter sur des analyses systématiques garantissant la qualité de nos produits. La nouveauté, c’est qu’il faut qu’on apprenne à mieux se défendre en faisant valoir tous ces efforts accomplis.

Dans un département qui a encore la volonté de produire du lait, ce plan de filière apparait comme un espoir. Les solutions sont à notre portée et les incertitudes moins nombreuses qu’avant.

Stéphane Convert, président de la section laitière de la FDSEA