Tendance commerciale semaine 19-2024
Conjoncture – Alors que le budget des ménages impose des choix, la consommation de viande s’effrite pour laisser un peu plus de place aux alternatives végétales. Néanmoins, ces choix ne sont pas toujours motivés par le prix, mais plus par une approche idéologique du mode de vie. Chaque pays a sa propre évolution en fonction de la vision de la protection de la planète qu’elle développe. La France, qui reste marquée par une consommation de viande élevée, voit également une augmentation de la popularité des régimes alternatifs, même s’ils restent très minoritaires.
Les préoccupations croissantes concernant les effets de la consommation de viande sur la santé, les préoccupations éthiques sur le bien-être animal dans les industries de l'élevage intensif (attaqué par les activistes de L214) ont un rôle majeur dans la montée du flexitarisme. Cette évolution témoigne d'une prise de conscience croissante de l'impact de nos choix alimentaires sur notre bien-être personnel et sur la planète. Or, il n’existe pas de « bons » ou de « mauvais » aliments pour notre santé, tout est une question de quantité et de fréquence. Actuellement, il est recommandé de ne pas consommer plus de 500g de viande rouge par semaine, ce qui est bien au-dessus de la consommation moyenne réelle française qui est de 370g par semaine. Dans une culture française du bien manger et d’alimentation plaisir, « le flexitarien est tout simplement un omnivore intelligent, qui se pose la bonne question » (Philippe Legrand). Cette notion de « repas à la française » et à la recherche de goût, est indissociable de la culture du « bien manger » dans notre pays. Elle n’élude pas la nécessité de prendre en compte les évolutions sociétales, en redonnant du sens à leur alimentation.
Les émissions culinaires qui ont le vent en poupe sur les grands médias montrent l’intérêt des Français pour le contenu de leurs assiettes. Cette passion du « bien manger » est partagée par une grande partie des éleveurs qui mettent en œuvre leur savoir-faire pour apporter le goût auprès de leurs concitoyens.
Bovins de boucherie - Pour les industriels, l’actualité est plutôt tournée sur la gestion du travail et des équipes pour faire face au grand pont de cette semaine. La réduction de l’activité est actée, avec moins de vaches disponibles pour une semaine de 3 ou 4 jours d’activité en fonction des entreprises. L’équilibre offre/demande permet de tenir les prix dans les femelles de qualité bouchère. Le commerce est normal dans les allaitantes de choix secondaire, qui sont recherchées principalement pour la production de viande hachée de race à viande.
Réformes laitières – Les abattoirs profitent des semaines écourtées de ce mois de mai, pour maintenir les tarifs. Les faibles disponibilités s’accordent avec des semaines écourtées. Avec le retour annoncé du beau temps pour le week-end de la Pentecôte, la demande devrait rapidement s’animer avec des Français qui en ont marre de ce temps gris et préparent leur barbecue. La tendance reste au maintien des prix dans les vaches Prim’Holsteins, Montbéliardes ou Abondances.
Jeunes bovins – Le marché reste suffisamment approvisionné pour cette semaine écourtée. Cela permet un maintien de la pression sur les prix de la part des abatteurs. Le recul des prix observé depuis quelques semaines inquiète les engraisseurs, qui observent dans le même temps le prix très élevé des broutards.
Bovins d’embouche et d’élevage – L’herbe pousse vite et si les animaux en herbage poussent un peu moins vite sous la pluie ou le froid (dans le centre du pays), les conditions sont de plus en plus favorables avec le retour annoncé du soleil. L’activité commerciale est fortement perturbée avec peu de marchandise disponible cette semaine.
Broutards – Avec une nouvelle semaine amputée de deux jours fériés consécutifs, de nombreux marchés ont décidé de ne pas ouvrir leurs portes. L’activité export va se concentrer sur le début de semaine avec peu de volume. Pour les semaines à venir, la demande sera de nouveau présente, mais les acheteurs vont profiter d’une offre ponctuellement plus abondante pour ramener les prix à des niveaux plus convenables pour les engraisseurs. Le recul de la demande algérienne devrait également atténuer la pression à l’achat de certains opérateurs. Le commerce est peu significatif pour cette semaine avec des évolutions de prix limitées.
Veaux d’engraissement et d’élevage – Les gros opérateurs s’activent pour trouver des ateliers disponibles avec les deux fériés de cette semaine. Le ramassage des veaux est fortement perturbé. Les intégrateurs profitent d’une moindre activité à l’export pour stabiliser leurs tarifs dans les veaux Holsteins, Abondances, Montbéliards et dans l’ensemble veaux croisés laitiers ordinaires ou pour les croisés/viande ou Montbéliards de bonne conformation.
Ovins – Avec deux fériés, les entreprises auront suffisamment de marchandise dans leur planification d’abattage. Après la faible activité de ces dernières semaines privées de soleil, les disponibilités en agneaux sont suffisantes. Le retour du beau temps est en revanche une bonne nouvelle, même si les distributeurs mettent plus facilement en avant la viande de veau pour le week-end de la Pentecôte. Les magasins vont passer doucement dans une économie estivale avec plus de vente dans les pièces à griller.
Porc – Avec l’accumulation des jours fériés et une météo qui jusque là n’a pas été propice aux ventes de grillades, les abatteurs font pression sur les prix avec un Marché du Porc Breton à 2,015 € (56 TMP) (cours du jeudi 2-05). Le retour du soleil pour le week-end de la Pentecôte est de bon augure pour lancer la saison.