Les brèves du 6 juin 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 6 juin 2023

Les brèves du 6 juin 2023

Bovins viande : Bruno Le Maire « prêt à travailler » sur un « plan de relance »

Le ministre de l’Économie a rencontré, ce 5 juin, les représentants de la filière bovine, auprès desquels il s’est dit « prêt à travailler », avec le ministre de l’Agriculture, sur un « plan de relance » sectoriel. L’information a été dévoilée à Agra Presse à l’issue de la réunion par le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Patrick Bénézit, et précisée en ces termes par le cabinet de Bruno Le Maire. Probablement pour en faire l’annonce, le ministre de l’Économie serait également « prêt à aller sur une exploitation d’élevage bovins cet été », avec Marc Fesneau. Bruno Le Maire aurait aussi entendu favorablement la demande d’exclusion de la viande bovine des renégociations commerciales, à l’instar de ce qui a été annoncé il y a quelques semaines pour le lait. Enfin, le ministre aurait annoncé que la réécriture du décret sur les dénominations animales, suspendu par le Conseil d’État, serait achevée d’ici la fin du mois. Ces deux dernières informations n’ont pas pu être confirmées par le cabinet du ministre. Bruno Le Maire rencontrait les représentants de la filière quelques jours après son message sur Twitter vantant les bénéfices climatiques des imitations végétales de viande, et la parution d’un rapport de la Cour des comptes plaidant pour un accompagnement de la baisse du cheptel de bovins viande français.

 

Climat : « potentielle baisse » des émissions de la Ferme France en 2022 (Citepa)

Les experts du Citepa (pollution climatique) ont publié, le 5 juin, le bilan prévisionnel des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France sur l’année 2022, marqué par une reprise de la trajectoire de baisse (-2,7 % tous secteurs) après la reprise post-Covid de 2021. Dans le secteur agricole, les émissions « ne sont pas encore spécifiquement estimées » ; le Citepa a donc inscrit les émissions agricoles comme stables à 76,5 Mt CO2e. Toutefois, selon les experts, « plusieurs éléments nous permettent d’entrevoir une potentielle baisse attendue des émissions agricoles en 2022 qui seront visibles par la suite dans l’inventaire annuel national GES consolidé. » L’an passé, les émissions 2021 avaient d’abord été annoncées en légère hausse, avant d’être révisées à la baisse (-1,7 pts), en grande partie à cause du cheptel de bovins (-1 pt), actuellement en pleine décapitalisation. Après avoir stagné de 1990 à 2005, les émissions de CO2e de la France sont tendanciellement en baisse depuis, tandis que celles de l’agriculture française sont en légère baisse depuis seulement 2015, selon une trajectoire proche de celle attendue par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), soit une baisse de 20 % des émissions d’ici 2030 par rapport à 2015.

 

Inflation alimentaire : Le Maire menace de citer les industriels qui n’ont pas renégocié

Dans un entretien accordé le 5 juin à l’émission C à vous sur France 5, le ministre de l’Economie a regretté que « plusieurs grands industriels de l’agroalimentaire jouent la montre » face aux promesses faites en mars de renégocier les prix annuels à la baisse en juin, à la fin du dispositif de « trimestre anti-inflation ». Face à des discussions qui ne reprennent pas assez vite à son goût, Bruno Le Maire menace de pratiquer le « name and shame » : « S’ils ne le font pas avant la fin du mois de juin, je publierai la liste de tous ceux qui ne jouent pas le jeu », a-t-il promis. Début mars, le gouvernement avait promis de demander « aux industriels de renégocier leurs prix avec la grande distribution » à ce moment-là. « Nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands industriels. Nous n’allons pas attendre la fin 2023 pour que la baisse des prix de gros se répercute sur les prix des produits de détail », s’était-il engagé. Son cabinet avait précisé à Agra Presse que la réouverture des contrats concernera bien « les grands industriels » et non toutes les entreprises de l’agroalimentaire. Au mois de mai, l’inflation sur les prix de l’alimentation restait élevée (+14,1 % sur un), mais a continué de ralentir, après avoir atteint un maximum en mars à 15,9 %, puis baissé une première fois à 14,9 % en avril.

 

Crise du vignoble bordelais : l’arrachage est lancé, priorité au boisement ou zones naturelles

L’État, le CIVB (interprofession du vin de Bordeaux) et la région Nouvelle-Aquitaine ont lancé le 5 juin le plan d’arrachage dans le vignoble bordelais, en proie à une surproduction. Comme annoncé au dernier Salon de l’agriculture, 59 M€ sont mis sur la table pour l’arrachage « sanitaire » d’environ 10 000 ha, avec une prime de 6 000 €/ha, visant à lutter à titre préventif contre la flavescence dorée. Cette aide concerne, d’une part, des vignes en passe d’être abandonnées, pour lesquelles l’État mobilise 30 M€ (« selon les besoins, jusqu’à 38 M ») en vue d’un boisement sur 30 ans ou d’une conversion en zones naturelles sur 20 ans. D’autre part, le dispositif encourage une diversification des cultures, via un financement du CIVB à hauteur de 19 M€, selon le communiqué du ministère de l’Agriculture. Une aide aux investissements par la région, à savoir 10 M€, complète le dispositif pour les exploitations opérant une reconversion agricole. Les viticulteurs sont invités à remplir leur dossier sur une plateforme en ligne, du 5 juin au 17 juillet. « Ces pré-candidatures ne valent pas autorisation d’arrachage, mais elles seront traitées en priorité au moment des demandes finales et officielles », précise le ministère.

 

Gel 2021 : dépassement de l’enveloppe d’indemnisation des entreprises de l’aval

En raison du dépassement de l’enveloppe allouée au dispositif d’indemnisation pour les entreprises de l’aval touchées indirectement par l’épisode de gel survenu du 4 au 14 avril 2021, le ministère de l’Agriculture va diminuer une partie des montants d’aides initialement prévus, selon un coefficient de 89,5 %. Un arrêté paru le 3 juin au Journal officiel détaille la façon dont seront soldées ces indemnisations. Cela concerne notamment 1 528 demandes viticoles pour 119 M€ d’aides. Le coefficient stabilisateur s’applique seulement aux demandes éligibles dont le montant total d’indemnisation est supérieur à 20 000 €. Et « si l’application de ce coefficient conduit à un montant d’indemnisation inférieur à 20 000 €, le montant d’indemnisation retenu sera égal à 20 000 € ». Le dispositif concerne des entreprises de l’aval des filières du vin (vignerons indépendants, caves coopératives…) et des fruits et légumes.

 

Vétérinaires : un projet d’école à Limoges entre les mains du ministère

Le ministère de l’Agriculture étudie la possibilité d’apporter son soutien à la création d’une cinquième école nationale publique vétérinaire à Limoges (Haute-Vienne) : un rapport du CGAAER est attendu « d’ici la fin de l’année », a indiqué le ministre Marc Fesneau lors d’une séance de questions orales au Sénat, le 1er juin (replay). Le rapport évaluera la pertinence de cette implantation en termes de démographie vétérinaire et d’installation des jeunes diplômés dans les « territoires concernés » (« Limoges et son environnement »), mais aussi d’un point de vue financier et juridique. « C’est sur cette base […] que se fera la décision du ministère », a-t-il déclaré. Le projet porté par la région Nouvelle-Aquitaine depuis 2020 « semble hélas au point mort » dans l’attente du feu vert du ministère de l’Agriculture, déplore le sénateur de la Haute-Vienne Christian Redon-Sarrazy (socialiste). Il interpellait, le 1er juin, Marc Fesneau sur la « déprise » vétérinaire dans la région et la nécessité de créer une nouvelle école pour former plus d’étudiants. « Première région agricole d’Europe et de notre pays, la Nouvelle-Aquitaine souffre d’une chute de près 20 % en cinq ans du nombre de vétérinaires spécialisés en animaux de rente et elle n’est pas la seule région dans cette situation », a-t-il souligné.

 

Tomates : le premier cahier des charges Label rouge officiellement lancé à Marmande

La première tomate Label rouge a été lancée officiellement le 30 mai à Marmande (Lot-et-Garonne), rapportent nos confrères de FLD. C’est l’aboutissement de six ans de travail au sein de l’Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG), après une étape au Journal officiel le 23 février. Le produit est commercialisé sous la marque Les Paysans de Rougeline. Quatre segments et trois variétés sont investis : la cerise vrac et cerise grappe (variété Sao Polo), la ronde grappe (Temptation), l’allongée cœur (Gourmandia). La tomate Label rouge est produite, en pleine terre ou sur substrat, dans plusieurs bassins du sud de la France, à la fois dans le Lot-et-Garonne, en Provence et dans les Pyrénées-Orientales. Quelque 1 000 tonnes sont espérées pour la première année de commercialisation. À terme, Rougeline table sur une production de 2 000 tonnes sous label (production globale moyenne de Rougeline : 75 000 à 80 000 tonnes), d’après FLD. La filière est par ailleurs engagée dans l’obtention d’une IGP pour la tomate de Marmande.

 

Tomates : rebond des importations, portées par le Maroc, manifestations de producteurs

Pour protester contre l’augmentation des importations de tomates fraîches marocaines, des « dizaines de producteurs de tomates » ont organisé, les 1er et 2 juin, des actions d’étiquetage à Arles, à Nantes et en Bretagne, à l’appel de Légumes de France, rapporte l’association spécialisée de la FNSEA dans un communiqué le 5 juin. Selon les données des Douanes extraites par Vincent Chatellier (Inrae) pour Agra Presse, les importations françaises de tomates fraîches sont reparties fortement à la hausse en 2022 (+10 %), après presque une décennie de stagnation (-1 % entre 2011 et 2021). Ce rebond est nourri exclusivement par le Maroc (+19 %), première origine des importations françaises de tomates fraîches. Depuis 2000, les importations de tomates marocaines sont passées de 150 000 à 400 000 tonnes, supplantant l’origine espagnole, passée sous la barre des 100 000 tonnes depuis 2020. La production française de tomates s’établissait quant à elle à 523 500 tonnes. Les producteurs de Légumes de France demandent une révision des droits de douane et de l’étiquetage de l’origine.

 

Emploi agricole : difficulté de plus en plus répandue à recruter des CDD (sondage)

Dans son enquête annuelle sur l’emploi agricole réalisée pour la FNSEA, l’Ifop constate que la part des exploitants-employeurs déclarant des difficultés à recruter des salariés en contrat à durée déterminée (CDD) a quasiment doublé depuis 2013, passant de 16 % à 31 % en 2023. La dernière statistique, dont Agra Presse s’est procuré une copie, a été réalisée du 23 septembre au 3 novembre 2022, auprès de 2574 agriculteurs en face à face. Parmi eux, 29 % emploient des salariés en CDD, et 9 % éprouvent des difficultés à les recruter. Parmi les raisons invoquées, le « manque de candidats » arrive en tête (74 %), devant les « conditions de travail » (16 %), le « manque de compétences techniques » (6 %), la « rémunération » (3 %). En 2016, le motif du « manque de candidats » n’était avancé que par 47 % des employeurs. Entre 2010 et 2020, le nombre de salariés saisonniers ou occasionnels a baissé de 4,1 %, tandis que le nombre de salariés permanents (non familiaux) augmentait (+8,2 %), d’après le dernier recensement décennal.

 

Agrivoltaïsme : Intermarché s’engage avec un producteur dans les Landes

L’opérateur en énergies vertes Valorem et le groupement de distribution Les Mousquetaires ont annoncé le 5 juin la signature d’un partenariat dans l’agrivoltaïsme. Cela concerne un projet expérimental sur deux hectares et d’une puissance de 250 KWc au sein d’une exploitation agricole à Losse (Landes), dont la mise en service est prévue début 2024, selon un communiqué commun. Les Mousquetaires s’engagent à acheter l’électricité de la centrale solaire, via un contrat de gré à gré sur vingt ans, et à vendre localement dans les magasins Intermarché les fruits et légumes produits sous les panneaux photovoltaïques par l’agriculteur. « L’objectif est de tester différentes cultures (framboise, asperge, luzerne) sous les panneaux solaires afin de déterminer celles qui présentent les meilleures performances agronomiques », détaillent les partenaires. Ce projet doit être suivi par les instituts et centre de recherche Inrae et Invenio. Baptisé Dem & ter, il fait par ailleurs l’objet d’un financement participatif, ouvert aux habitants de la région.

 

Betteraves : « forte » hausse du résultat en 2022 chez Cristal Union, 45 €/t prévu en 2023

« Malgré une campagne affectée par les aléas climatiques, la betterave sucrière a confirmé sa capacité de résistance », a déclaré le président du conseil d’administration de Cristal Union, Olivier de Bohan, à l’occasion d’une conférence de presse sur les résultats annuels 2022/2023 du groupe le 5 juin. Le chiffre d’affaires du groupe coopératif progresse de 30 % et s’élève à 2,3 Md €. Une progression liée par une augmentation des prix du sucre, du bioéthanol et des alcools avec « un doublement des tarifs du sucre à la grande et moyenne distribution », souligne Stanislas Bouchard, d.g. adjoint. Et d’ajouter que « le bilan mondial déficitaire tire les prix du sucre vers le haut avec des niveaux très élevés, au plus haut depuis douze ans ». En Europe, la tonne de sucre est passée en un an « de 420 €/t à 800 €/t ». « Fort de ses résultats en progression, Cristal Union peut assurer à ses coopérateurs une rémunération en forte hausse, à 43,40 euros la tonne de betteraves en moyenne pour la campagne 2022, et un objectif de prix de 45 euros pour 2023 », souligne le communiqué. « Aujourd’hui, la betterave est redevenue compétitive et elle ne subira pas l’effet ciseau tant redouté par les agriculteurs » s’est réjoui Olivier de Bohan.

 

Betteraves : Cristal Union mise sur les pulpes pour être autonome en énergie

À l’occasion d’une conférence de presse ses résultats annuels pour l’exercice 2022/2023, le groupe coopératif Cristal Union (Daddy) a annoncé le 5 juin viser « l’autonomie énergétique de ses sucreries d’ici 2050 ». Pour ce faire, le groupe compte sur la combustion « de la biomasse apportée par les pulpes de betterave », selon les mots de Xavier Astolfi, d.g. de Cristal Union. « 55 % [de ces pulpes N.D.L.R.] suffiraient en effet pour auto-alimenter en énergie une sucrerie-distillerie du groupe, comme celle d’Arcis-sur-Aube, qui pourrait être le premier site autonome en énergie dès 2030 », souligne un communiqué du 5 juin. « Mais pour faire avancer ce projet, nous avons besoin d’être accompagnés d’un point de vue financier et réglementaire », a reconnu le président du conseil administratif de Cristal Union, Olivier de Bohan. Sur le seul site d’Arcis-sur-Aube, l’investissement correspondrait peu ou prou à « deux années d’investissement », soit environ 160 M€ selon Cristal Union. « Si nous y parvenons, nous serons capables de le généraliser à l’ensemble de nos sucreries », a précisé Xavier Astolfi. Mais qu’en est-il des pulpes habituellement destinées à l’élevage ? Selon le d.g. de Cristal Union, « il y en aura assez pour tous les usages, à condition de poursuivre des économies d’énergie ».

 

Fraise : appel au boycott de la fraise espagnole en Allemagne pour protéger un parc naturel

Une campagne de boycott des fraises espagnoles a provoqué la fureur des agriculteurs et de la droite espagnole, poussant une délégation parlementaire allemande, en visite en Espagne, à suspendre le 5 juin ses travaux. Au cœur de cette polémique : un appel au boycott lancé par l’organisation citoyenne allemande Campact, signé par plus de 162 000 personnes et appelant les principaux supermarchés allemands à retirer de leurs étals les fraises produites dans la province de Huelva (Andalousie, sud), première région exportatrice de fruits rouges en Europe. L’ONG entend ainsi dénoncer un projet de loi du gouvernement régional andalou, aux mains du Parti Populaire (PP, droite), visant à régulariser des exploitations illégales de fruits rouges situées à proximité du parc naturel de Doñana, lieu de refuge pour des millions d’oiseaux migrateurs. Selon les associations environnementales, 1500 hectares de cultures, irriguées pour la plupart par des puits clandestins, seraient légalisés sur cette réserve emblématique classée à l’Unesco, aujourd’hui menacée de désertification.

 

Influenza : « pas sérieux » de vacciner cet été, répond Fesneau aux chambres du Sud-Ouest

La campagne de vaccination contre l’influenza aviaire ne démarrera pas cet été, mais bien cet automne comme annoncé depuis plusieurs semaines, a déclaré le 5 juin le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau lors d’un déplacement en Gironde. « Je le répète, en octobre nous serons en capacité de vacciner », a déclaré M. Fesneau devant la presse, en marge d’une rencontre avec des représentants du vignoble bordelais à Salleboeuf, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Bordeaux. Fin mai, les chambres d’agriculture de quatre départements du Sud-Ouest ainsi que les interprofessions du foie gras et volailles maigres de la région avaient réclamé « un déploiement » du vaccin « au cœur de l’été » pour assurer la « survie » des élevages locaux de canards et de volailles. « J’entends parfaitement la désespérance. Si on peut gagner un peu de temps on le fera, mais dire aujourd’hui, comme auparavant pour le vaccin contre la Covid-19, qu’on peut raccourcir les calendriers, ce n’est pas sérieux », a expliqué M. Fesneau, listant les processus de validation, de fabrication, de déploiement et de stockage du vaccin, à mettre en place avant de lancer la campagne « en bon ordre ».

 

Volaille : seuls 15 % des restaurants respectent l’obligation d’afficher l’origine

Alors que les restaurants sont tenus d’afficher l’origine de la viande de volaille depuis mars 2022, seuls 15 % d’entre eux respectent cette obligation, indique l’Association de promotion de la volaille française (APVF) dans un communiqué diffusé début juin. Un chiffre tiré d’une enquête Roamler auprès de 380 restaurants (80 dits « chaînés » et 300 indépendants). Dans le détail, l’obligation d’affichage est respectée dans « 10 % des restaurants chaînés et 16 % des indépendants », précise le président de l’APVF Sébastien Verdier à Agra Presse le 5 juin. Principale explication de ces résultats : une méconnaissance du cadre réglementaire par les restaurateurs, selon lui. « Lorsque l’origine d’une viande est affichée, elle est française dans 77 % des cas », précise M. Verdier dans le communiqué de l’APVF. Réclamée de longue date par la filière volaille, l’obligation d’affichage en restauration a été instaurée par un décret de mars 2022, qui a étendu aux viandes porcines, ovines et de volailles cette disposition auparavant limitée au bœuf. L’année dernière, 43 % des volailles consommées en France étaient importées. Une part qui monte à 50 % en poulet, l’espèce la plus vendue notamment en restauration, le segment le plus dynamique.

 

Cybersécurité : l’agroalimentaire américain crée un forum d’échanges avec l’administration

D’après la presse américaine, plusieurs géants américains de l’agroalimentaire (Cargill, PepsiCo, Tyson Foods, Bunge, Conagra et Corteva) ont monté un forum d’échanges en lien avec l’administration dédié à la cybersécurité dans les filières agricoles et agroalimentaires (Food and Ag-Isac). Les « Information Technology-Information Sharing and Analysis Centers » (IT-Isac) sont des forums d’échanges sectoriels créés depuis les années 2000 à la demande de l’administration américaine pour recueillir des informations sur les vulnérabilités de chaque secteur de l’économie. Un groupe dédié à l’agroalimentaire avait déjà été créé en 2008, avant d’être fermé six ans plus tard faute d’avoir été utilisé, rapporte le magazine américain Food safety. Il renaît ainsi deux ans après une attaque de vaste ampleur contre le brésilien JBS, qui avait notamment touché des usines américaines. En 2019, une enquête de l’administration américaine avait pointé du doigt la forte vulnérabilité du secteur agricole aux attaques en ligne. Selon une récente note du ministère français de l’Intérieur, le secteur agroalimentaire et agricole occidental fait l’objet d’une « vague » de cyberattaques depuis deux ans, qui touche notamment des opérateurs français (Ceresia, Avril, Lactalis…).