EXCLU WEB / La difficile cohabitation avec la faune sauvage

L’association écologiste France Nature Environnement (FNE) organisait récemment un échange sur la coexistence entre les hommes et la faune sauvage. 

EXCLU WEB / La difficile cohabitation avec la faune sauvage

Les enjeux environnementaux occupent une place centrale dans l’élaboration des politiques économiques et d’aménagement. Cependant, les décideurs, tout comme le grand public, ont bien souvent une connaissance limitée de l’écologie. C’est pourquoi France Nature Environnement a annoncé son intention de proposer des « briefs » réguliers, à destination de la presse, pour décrypter ces enjeux et partager son expertise sur différents sujets d’actualité. La première de ces rencontres avait pour thème, « cohabiter avec les espèces qui nous dérangent ». L’occasion de préciser la position de cette fédération d’associations environnementales sur la question des grands prédateurs.

Une aide précieuse 

Quand il s’agit de la coexistence avec les espèces animales, les Occidentaux auraient-ils un comportement de « chochottes » ? C’est en substance ce qu’a laissé entendre Jean-David Abel, pilote du réseau biodiversité au sein de FNE. L’homme occidental ne supporte aucunement que des animaux viennent déranger son mode de vie. Les colonies de fourmis dans une cuisine, les fouines dans les combles, les taupes sous la pelouse, les guêpes autour du poulet rôti, les castors dans les rivières, les hérons et les cormorans auprès des zones de pêche, les requins dans les flots bleus. « On ne supporte pas, on détruit, on chasse, on refoule », déclare Jean-David Abel, avant de poursuivre : « il existe des alternatives, des solutions pratiques, proportionnées » comme chasser les étourneaux à l’aide d’avertisseurs sonores, favoriser les auxiliaires pour détruire les ravageurs. « À ce titre, pourquoi détruire 500 000 renards par an alors qu’ils sont une aide précieuse pour détruire les mulots ? », s’interroge-t-il. 

Mieux protéger les élevages contre le loup 

Pour ce qui est des grands prédateurs et particulièrement du loup, Jean-David Abel reconnaît que « sa présence pose des problèmes aux éleveurs » et génère « un surcroît de travail et de stress ». Mais il estime que les positions ont évolué depuis 30 ans. Pour lui, malgré le nouveau comptage de l’office français de la biodiversité, « le statut juridique du loup ne va pas changer ». Sa population augmente certes. Alors il faut renforcer les protections des troupeaux. « Plus de la moitié des dégâts se font sur 200 exploitations. Il faut améliorer les panoplies d’effarouchement, signaux lumineux et sonores, trouver des races de chiens mieux adaptées, offensifs avec les loups, dociles avec les hommes, et ne pas s’interdire de tirer sur les loups qui persistent à attaquer les élevages protégés », indique-t-il.