SANITAIRE
Grippe aviaire : le niveau de vigilance relevé

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire est passé, depuis le 1er octobre, de « négligeable » à « modéré ». Une mesure nécessaire prise par le ministère de l’Agriculture qui entend renforcer les mesures de protection.

Grippe aviaire : le niveau de vigilance relevé
Suite à un arrêté paru au Journal officiel le 1er octobre, l’ensemble du territoire métropolitain vient de passer en risque «modéré» pour l’influenza aviaire.

Après quasiment quatre mois en risque « négligeable », l’ensemble du territoire métropolitain vient de passer en risque « modéré » pour l’influenza aviaire, suite à un arrêté paru au Journal officiel le 1er octobre. Une décision motivée par la « dégradation de la situation sanitaire » dans les élevages, la multiplication des cas en faune sauvage et l’accroissement saisonnier du risque, a expliqué le ministère de l’Agriculture le 30 septembre. « Éviter de revivre le drame de l’an dernier », tel est l’objectif du ministère de l’Agriculture et des organisations agricoles qui ont décidé de prendre les devants après l’apparition de plusieurs cas de grippe aviaire disséminés sur le territoire. En fait, depuis la mi-septembre, « on constate une dégradation de la situation », affirme le ministère de l’Agriculture. Au 30 septembre, pas moins de 18 foyers en élevage avaient été détectés dans onze départements : Ain, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Manche, Meuse, Morbihan, Sarthe, Seine-Maritime et Somme. En conséquence, le niveau qui avait été baissé le 7 juin dernier à « négligeable » est rehaussé à « modéré » depuis le 1er octobre, en prévision des migrations de la faune sauvage qui ont commencé. Or des centaines de ces oiseaux sauvages ont été retrouvées morts depuis le début de l’été sur le littoral Ouest, tous infectés par la grippe aviaire.

Autocontrôles

La décision du ministère s’accompagne de mesures telles que la mise à l’abri des volailles dans les zones à risques à l’image des zones humides situées sur les couloirs de migration des oiseaux sauvages ; l’interdiction des « rassemblements d’oiseaux » dans ces zones, comme les compétitions de pigeons voyageurs, ou la vaccination obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet. La chasse reste autorisée « mais sous conditions », précise le ministère. Les éleveurs devront en outre réaliser des autocontrôles, à leurs frais, au moins une fois par semaine si leur élevage est situé dans un périmètre allant jusqu’à 20 km d’un foyer avéré de grippe aviaire. « Il sera aussi réalisé systématiquement avant chaque mouvement d’animaux et sur tout animal mort découvert dans l’élevage », précise le ministère. « Notre objectif est d’être réactif le plus possible », fait valoir un conseiller ministériel. « Ces mesures sont complémentaires des mesures de biosécurité classiques », précise-t-il. Le virus de la grippe aviaire a déjà touché plusieurs fois la France de manière virulente : en 2015-2016, en 2016-2017, en 2020-2021 et 2021-2022. Le dernier épisode d’influenza aviaire a conduit à l’abattage en août 2021 et mai 2020, d’environ 19,2 millions d’animaux, palmipèdes et volailles.

Christophe Soulard