Aurélien Vadot à Thurey
Une installation exemplaire

Régis Gaillard
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Fruit d’une mûre réflexion, l’installation d’Aurélien Vadot au sein du Gaec les Agrons à Thurey est un franc succès. Une réussite qui s’appuie notamment sur une réelle confiance entre associés et un échange de tous les instants.

Une installation exemplaire
Aurélien Vadot a très soigneusement préparé son installation.

« Depuis toujours, j’ai souhaité devenir agriculteur ». Malgré cette envie chevillée au corps, Aurélien Vadot n’a pas voulu griller les étapes. Né à Lons-le-Saunier il y a 26 ans, il grandit au cœur de la Bresse, à Branges, avec parents et frères travaillant pour la scierie familiale. Après avoir passé et obtenu en 2012 un Bac pro CGEA au lycée de Fontaines par apprentissage pendant deux ans au sein de l’EARL des Renaules à Menetreuil dans une exploitation de polyculture élevage (laitier), il décide de passer un certificat de spécialisation en mécanique agricole à Vesoul, toujours par apprentissage, pendant un an au sein de l’EARL Chalumeau et Cie à Villevieux. Il intègre ensuite, comme conducteur d’engins, la SAS Chalumeau Drainage. Une entreprise pour laquelle il travaille de 2013 à 2018. « Ce fut une expérience riche en connaissances d’un point de vue agronomique et mécanique. J’ai beaucoup appris dans cette entreprise, notamment en terme de techniques innovantes ». Estimant avoir fait le tour du métier, il quitte l’entreprise pour occuper pendant quelques mois le poste de conducteur d’engins forestiers. « Mais j’étais arrivé à un moment de ma vie et de ma carrière où je m’interrogeais sur ce que je souhaitais faire. J’avais envie de travailler pour moi-même ».

Mûre réflexion

C’est alors qu’une opportunité se présente à lui. « Lorsque j’étais employé chez Chalumeau, j’ai eu l’occasion de venir faire des travaux de drainage au sein du Gaec des Agrons à Thurey. J’avais gardé de bons contacts avec la famille Colas ». Alors que l’un des trois associés du Gaec part à la retraite, Aurélien Vadot est sollicité pour intégrer l’entreprise et rejoindre les deux autres associés, Aurélien Colas et sa mère. « J’ai choisi, pour cela, de partir sur un système de parrainage, réservé aux hors cadres familiaux, avec une formation en lien avec la chambre d'agriculture. Ce parrainage a duré un an. Ce fut l’occasion de découvrir l’exploitation et les personnes qui la composent. Après quatre à cinq mois de parrainage, une estimation de la valeur de l’entreprise et des parts sociales a été réalisée par le centre de gestion ». Il était également important pour Aurélien Vadot de bien mesurer les tenants et les aboutissants avant d’intégrer ce Gaec de 217 hectares qui dispose d’un quota laitier de 1.009.811 litres livré à Danone. Outre la centaine de vaches laitières de race montbéliardes pour un total de cheptel de quelque 210 bêtes, l’exploitation dispose également de terres pour ses céréales. En l’occurrence 60 hectares de blé, 40 hectares de maïs ensilage, 30 hectares de maïs grain, 30 hectares de colza, 10 hectares d’orge et 10 hectares de soja.

Confiance et échange

Installé le 1er septembre 2019, Aurélien Vadot a d’abord repris les parts de Pascal, le père d’Aurélien Colas, parti à la retraite. Puis il reprendra une partie des parts sociales de la mère d’Aurélien Colas qui, à son tour, fera valoir ses droits à la retraite au 31 décembre 2020. « Cela suppose un investissement total de 200.000 € avec une DJA de 43.827 €. J’ai été parfaitement soutenu par le Crédit Agricole. Avant de m’installer, j’ai bien évidemment regardé la rentabilité de l’entreprise et son fonctionnement. Je souhaitais aussi vivre de mon travail tout en ayant une vie à côté. Au final, cela n’a pas été si compliqué de s’installer. Par contre, deux choses priment dans le cadre d’une installation en Gaec. Il faut communiquer entre associés et se faire confiance. Ainsi, tous les matins, nous discutons autour d’un café ».