Volailles festives
Toujours au menu des fêtes

Françoise Thomas
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Le contexte sanitaire et le confinement auraient pu faire craindre le pire pour un secteur comme celui des volailles festives, à quelques semaines de la fin de l’année. Mais les représentants du secteur veulent se montrer plutôt optimistes, au regard des prévisionnels de commande identiques à une année normale.

Toujours au menu des fêtes
Confinement ou pas, les familles marqueront les fêtes même en comité restreint. Et pour beaucoup les volailles seront au menu... comme d’habitude.

« Tout va bien », tient tout de suite à préciser Gilles Pieau, responsable de LDC. Tout va bien dans le sens où le calendrier 2020 des commandes précédant la période des fêtes de fin d’année est sensiblement le même qu’une année « normale ». « Nous constatons même une légère augmentation au niveau des commandes », souligne-t-il encore. « Nous sommes donc plutôt confiants, et aujourd’hui le retour de nos clients est plutôt positif ».
Il faut dire que même avant les annonces du président Macron le 24 novembre sur l’évolution des règles de confinement, les professionnels du secteur ont eu raison de parier sur le fait que les familles allaient marquer les fêtes, même en comité réduit. Et à cette période, les volailles restent un plat très plébiscité.

Trois jours 

Heureux hasard du calendrier pour une année 2020 qui aura par ailleurs réservé bien de mauvaises surprises : « en étant un vendredi, Noël est cette année très bien placé, car il va se consommer de la volaille potentiellement sur trois jours, vendredi, samedi, dimanche », fait remarquer Gilles Pieau.
Même s’il manquera des manifestations comme les marchés de Noël, ces volailles festives vont par ailleurs pouvoir être vendues par les circuits de distribution habituels : commerces et marchés traditionnels, libre-service en GMS, vente directe, etc.
Et l’impact de la fermeture malheureusement prolongée des restaurants serait plutôt à relativiser pour Gilles Pieau en ce qui concerne le créneau volailles festives : « en décembre, notre périmètre client change car les gens consomment plus les volailles chez eux », tout en soulignant que malgré tout « il va manquer les repas d’entreprises et des cantines qui marquent la fin de l’année ».
Du côté de la communication, la campagne sur les volailles de Bourgogne et de Bresse va se dérouler normalement « puisque le marché va se faire de manière naturelle », porté par la dynamique d’une consommation générale de volailles en progression en France (+15 % en cinq ans).
Ainsi en amont, même en cette année 2020 chaotique, des volumes identiques aux autres années ont été préparés et mis en place et « ça va se consommer ! ».

Une baisse sur l’année

Des perspectives encourageantes confirmées en partie par les représentantes de la coopérative de production avicole de Saône-et-Loire, la CPASL. Les 48 exploitants coopérateurs élèvent majoritairement des canards de chair à rôtir. Et pour eux aussi les volumes de canards mis en place pour la fin de l’année sont les mêmes que l’an passé « et ce qui est mis en place, va partir », insiste Martine Debut, la directrice de la CPASL.
Reste à souligner malgré tout pour cette filière une baisse générale des mises en place sur l’ensemble de l’année : « on est à environ 10 % en moins, cela se fait notamment en allongeant les périodes de vide sanitaire entre deux lots », détaille Élodie Wozniak, technicienne en charge des plannings.
Une tendance qui commençait à se faire ressentir ces derniers mois, encore un peu plus amplifiée depuis le premier confinement. Pour ces coopérateurs, le risque sanitaire lié à la grippe aviaire ne vient cependant pas ajouter de l’anxiété, les animaux étant en bâtiment. Reste malgré tout « une ambiance morose, avec un grand point d’interrogation pour les perspectives 2021 », précise Martine Debut. Pour l’heure, tous attendent beaucoup de la période de Noël qui « donne un bon aperçu de la prochaine saison ».