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Une motion contre les pratiques illégales de L214 dont le véritable but est la fin de tous les élevages et éleveurs

Lors de la dernière session, le 24 novembre à Buxy, de la chambre d'Agriculture de Saône-et-Loire, la FDSEA et les JA de Saône-et-Loire ont présenté une motion, adoptée à l'unanimité, en réaction à la vidéo tournée illégalement par l'association antispéciste L214 dans l'exploitation caprine Chevenet à Hurigny. La voici en intégralité.

Une motion contre les pratiques illégales de L214 dont le véritable but est la fin de tous les élevages et éleveurs
Le préfet Yves Séguy, le président de la chambre d'Agriculture, Bernard Lacour et Pascale Moretty, directrice par interim.

L’association L214 a diffusé récemment une nouvelle vidéo tournée en caméras cachées au sein d’un élevage caprin de Saône-et-Loire, l’entreprise Chevenet d’Hurigny.
Les images sont choquantes, le montage efficace, l’actrice française de renom émouvante, la diffusion bien orchestrée au service d’un dénigrement général des éleveurs dans l’objectif affiché de détruire les productions animales et l’agriculture dans son ensemble.
Nous, représentants des agriculteurs et des éleveurs de Saône-et-Loire, faisons confiance aux services de l’État pour garantir le respect des lois et règlements, nous souhaitons néanmoins rétablir différentes vérités et réalités. Plus que d’autres, la profession agricole est surveillée, contrôlée et justifie en permanence de ses pratiques. C’est le prix à payer pour garantir en permanence le niveau d’exigence sanitaire, la qualité, la traçabilité qui sont attendues par les consommateurs français. L’agriculture française est probablement l’un des espaces de production les plus exigeants de la planète !
Les éleveurs de Saône-et-Loire prennent, dans leur immense majorité, soin de leurs animaux et améliorent de façon continuelle, tant par le respect des évolutions réglementaires que leurs pratiques, le « bien-être animal ». Les salariés agricoles sont impliqués, professionnels, de mieux en mieux formés et souvent attachés à leurs métiers.
Pour autant, le contexte est particulièrement difficile, les exploitations agricoles françaises subissent, en raison des choix politiques de notre pays, des distorsions de concurrence importantes au sein de l’Union Européenne et insupportables dans le cadre des accords internationaux. Nombre de nos métiers sont en tension. Alors même que le consommateur accepte difficilement de rémunérer le niveau de qualité à son juste prix, particulièrement en cette période d’inflation élevée.
Ces éléments contribuent à transférer sur les agriculteurs la charge financière et la pression morale d’un système qui vise à contenir le prix des matières premières agricoles au profit de la grande distribution, de quelques groupes agroalimentaires et accessoirement du consommateur. Autant de sujets connus qui font l’objet de débats, de lois (accords internationaux, EGALIM 2, ZNT…) et d’arbitrages qui s’imposent à tous.
Les pratiques de L214 elles, sont illégales. Les vidéos ont été obtenues frauduleusement, à l’insu de l’exploitant et par des intrusions illicites dans les locaux, où se déroule une activité non-publique dont le contrôle relève uniquement des autorités publiques. Il s’agit donc pour cette association de menacer l’exploitant, d’utiliser ces images pour une dénonciation publique auprès de la presse et des clients de l’entreprise.
En agriculture, comme dans toutes les professions, dans tout cercle quel qu’il soit, professionnel, privé, associatif…, il peut exister des pratiques, des comportements qui ne sont pas admissibles et doivent être sanctionnés. Dans une démocratie, il appartient aux pouvoirs publics et à la justice en dernier recours de dire ce qui est autorisé, légal, interdit ou même répréhensible.
Si on ajoute qu’il ne s’agit pas de la démarche isolée de type « lanceur d’alerte » mais bien d’une association, L214, apparemment bien financée, soutenue par une certaine élite, qui fait le choix de diffuser des vidéos en stock depuis l’été en fonction d’un calendrier médiatique que chacun appréciera, il y aurait matière à réflexion.
En conséquence, choqués par les images diffusées et par l’exploitation qui en est faite, nous proposons à la session de la Chambre d’Agriculture du 24 novembre 2022 de demander :
- Aux services de l’État de contrôler et de sanctionner les manquements, le cas échéant les plus graves, que ce soit des agriculteurs, éleveurs, comme ceux de tout justiciable, ni plus ni moins ;
- À la justice de faire son travail de façon équitable dans tous les secteurs d’activité ;
- Aux clients, grossistes, centrales d’achats, groupement de producteurs qui travaillent avec des entreprises illégalement mises en cause, de ne pas prendre de décisions excessives et en tout état de cause qui mettraient en danger une activité, une famille sans éléments probants, vérifiés et avérés ;
- Aux consommateurs d’assumer leur « immense responsabilité » en faisant des choix éclairés, sans oublier que, se détourner des signes officiels de qualité et des produits français dans leur ensemble, c’est perdre du travail et de la valeur, mais aussi, à coup quasi certain, consommer des aliments produits avec un niveau d’exigence moins important aux plans sanitaire, environnemental, social ;
- Aux législateurs de protéger les agriculteurs qui sont les victimes faciles de pseudo « lanceurs d’alerte » ;
- Aux pouvoirs publics français et européens, d’offrir un cadre cohérent et rémunérateur aux agriculteurs, à commencer par des exigences identiques et vérifiées, pour les produits importés de l’étranger et ceux qui sont produits en France.