Viande bovine : vers un label rouge rénové pour 2020
Le nouveau cahier des charges du label rouge viande bovine sera examiné fin janvier par l’INAO. Une dernière étape pour un chantier qui a débuté en 2017, avant d’être retardé à l’été 2019 par des ONG de protection animale.

Initiée en août 2017, la révision du cahier des charges de la viande bovine label rouge « entre dans sa phase finale », explique Caroline Gallard, de Fil Rouge : fin janvier 2020, il sera examiné par le comité national de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). En cas de vote favorable, les nouvelles règles pourraient être appliquées « avant la fin du premier semestre 2020 », espère Frédéric Grosso, responsable des labels rouges à l’INAO. Cette nouvelle version du socle commun aux labels rouges gros bovins ira « plus loin dans la considération des attentes sociétales », a précisé Interbev le 13 novembre.
Le futur cahier des charges fixera notamment un minimum de 80 % d’autonomie fourragère pour les exploitations. « Nous avons remplacé la notion de chargement par celle d’autonomie des élevages », explique Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB (éleveurs de bovins viande). Selon lui, « beaucoup de fermes sont autour de 92 ou 93 % d’autonomie ». Seront également proscrits les OGM et l’huile de palme dans l’alimentation du bétail, ainsi que les traitements antibiotiques « durant les quatre derniers mois de vie des animaux », indique Interbev.
De nouvelles règles sur le bien-être animal
S’y ajoutent enfin des nouvelles mesures sur le bien-être animal : les éleveurs devront avoir recours à l’analgésie ou à l’anesthésie en cas d’écornage ou de castration. Ils devront aussi passer un audit en utilisant BoviWell, l’outil d’évaluation du bien-être animal concocté par la filière. « L’objectif est que tous les éleveurs en label rouge obtiennent au minimum la note " supérieure ", soit la troisième sur une échelle de quatre », précise Caroline Gallard.
C’est justement ce sujet du bien-être animal qui a provoqué un retard dans la mise en place de ce cahier des charges. Après deux ans de travail, celui-ci avait été finalisé et validé par l’INAO en mai dernier. Mais, lors de la consultation publique ouverte à l’été 2019, plusieurs ONG de protection animale (dont l’OABA, Welfarm et la Fondation Droit animal) ont formulé des oppositions. Dans leur viseur : l’étourdissement, la gestion de la douleur et l’alimentation des animaux. Ce sont les réponses des professionnels à ces observations qui seront étudiées par l’INAO en janvier. Si le comité national de l’institut les valide, le nouveau cahier des charges pourrait être publié au Bulletin officiel du ministère de l’Agriculture « un mois ou deux après », explique M. Grosso, le temps de s’assurer de la conformité du nouveau plan de contrôle. Aucune notification à la Commission européenne n’est nécessaire, le label rouge étant un signe de qualité français.
Pierre angulaire du plan de filière
« Il y a une volonté très claire des professionnels de faire mieux », observe Frédéric Grosso. Mais il faut vérifier que ce soit possible et contrôlable ». « C’est la première fois que les ONG s’intéressent aux signes de qualité », note de son côté Caroline Gallard. Une évolution qui peut s’expliquer par l’importance croissante du label rouge en viande bovine. L’interprofession en a fait la pierre angulaire de son plan de filière, en fixant l’objectif de 40 % de viande bovine sous ce signe de qualité d’ici 2023 (contre 3 % en 2017). D’après les chiffres d’Interbev, plus de 19.000 tonnes de viande bovine ont été commercialisées en label rouge en 2018. 15.190 éleveurs sont inscrits dans cette démarche, soit une hausse de 5 % par rapport à 2017.
Viande bovine : vers un label rouge rénové pour 2020

Initiée en août 2017, la révision du cahier des charges de la viande bovine label rouge « entre dans sa phase finale », explique Caroline Gallard, de Fil Rouge : fin janvier 2020, il sera examiné par le comité national de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). En cas de vote favorable, les nouvelles règles pourraient être appliquées « avant la fin du premier semestre 2020 », espère Frédéric Grosso, responsable des labels rouges à l’INAO. Cette nouvelle version du socle commun aux labels rouges gros bovins ira « plus loin dans la considération des attentes sociétales », a précisé Interbev le 13 novembre.
Le futur cahier des charges fixera notamment un minimum de 80 % d’autonomie fourragère pour les exploitations. « Nous avons remplacé la notion de chargement par celle d’autonomie des élevages », explique Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB (éleveurs de bovins viande). Selon lui, « beaucoup de fermes sont autour de 92 ou 93 % d’autonomie ». Seront également proscrits les OGM et l’huile de palme dans l’alimentation du bétail, ainsi que les traitements antibiotiques « durant les quatre derniers mois de vie des animaux », indique Interbev.
De nouvelles règles sur le bien-être animal
S’y ajoutent enfin des nouvelles mesures sur le bien-être animal : les éleveurs devront avoir recours à l’analgésie ou à l’anesthésie en cas d’écornage ou de castration. Ils devront aussi passer un audit en utilisant BoviWell, l’outil d’évaluation du bien-être animal concocté par la filière. « L’objectif est que tous les éleveurs en label rouge obtiennent au minimum la note " supérieure ", soit la troisième sur une échelle de quatre », précise Caroline Gallard.
C’est justement ce sujet du bien-être animal qui a provoqué un retard dans la mise en place de ce cahier des charges. Après deux ans de travail, celui-ci avait été finalisé et validé par l’INAO en mai dernier. Mais, lors de la consultation publique ouverte à l’été 2019, plusieurs ONG de protection animale (dont l’OABA, Welfarm et la Fondation Droit animal) ont formulé des oppositions. Dans leur viseur : l’étourdissement, la gestion de la douleur et l’alimentation des animaux. Ce sont les réponses des professionnels à ces observations qui seront étudiées par l’INAO en janvier. Si le comité national de l’institut les valide, le nouveau cahier des charges pourrait être publié au Bulletin officiel du ministère de l’Agriculture « un mois ou deux après », explique M. Grosso, le temps de s’assurer de la conformité du nouveau plan de contrôle. Aucune notification à la Commission européenne n’est nécessaire, le label rouge étant un signe de qualité français.
Pierre angulaire du plan de filière
« Il y a une volonté très claire des professionnels de faire mieux », observe Frédéric Grosso. Mais il faut vérifier que ce soit possible et contrôlable ». « C’est la première fois que les ONG s’intéressent aux signes de qualité », note de son côté Caroline Gallard. Une évolution qui peut s’expliquer par l’importance croissante du label rouge en viande bovine. L’interprofession en a fait la pierre angulaire de son plan de filière, en fixant l’objectif de 40 % de viande bovine sous ce signe de qualité d’ici 2023 (contre 3 % en 2017). D’après les chiffres d’Interbev, plus de 19.000 tonnes de viande bovine ont été commercialisées en label rouge en 2018. 15.190 éleveurs sont inscrits dans cette démarche, soit une hausse de 5 % par rapport à 2017.