TotalEnergies et la FNSEA ont signé le 4 mars sur le Salon international de l’agriculture un partenariat pour accompagner la transition énergétique du monde agricole.

Développer le biométhane, les biocarburants, l’éolien, l’agrivoltaïsme, les puits de carbone, la méthanisation... Telles sont quelques-unes des voies que la FNSEA, présidée par Christiane Lambert, et le groupe TotalEnergies, dirigé par Patrick Pouyanné, souhaitent développer ensemble sur le territoire français. L’objectif affiché par les deux organisations est de parvenir à réussir la transition écologique demandée par la société et à lutter contre le dérèglement climatique. « Elle est aussi d’assurer la transition énergétique et économique du secteur agricole en France », a souligné Christiane Lambert. Ce qui suppose que les agriculteurs puissent tirer de ces activités un complément de revenu.

À l’aune de la guerre en Ukraine, l’enjeu est important si ce n’est crucial. En effet, « il nous faut assurer notre souveraineté alimentaire mais aussi énergétique », a insisté la présidente de la FNSEA. « L’Union européenne ne doit pas désarmer sur ces sujets », a-t-elle ajouté rappelant que le rapport d’orientation réalisé et validé par son organisation en septembre 2020 entend faire de la lutte contre le changement climatique « une opportunité pour l’agriculture ». Cependant, les exploitants ne peuvent mener seuls ces projets de territoire. C’est pourquoi ce partenariat permettra à la FNSEA de s’appuyer sur un réseau d’experts, d’énergéticiens « TotalEnergies dispose de l'expertise technologique, logistique et commerciale, indispensables à la concrétisation des ambitions de la France pour relever le défi des transitions énergétiques », a indiqué Christiane Lambert.

Pas sacrifier l’alimentaire

Au-delà de l’expertise que peut apporter TotalEnergies, le groupe souhaite valoriser, en bonne intelligence, certaines ressources inexploitées de l’agriculture et de l’agroalimentaire. C’est en particulier le cas des graisses animales issues des abattoirs qui peuvent être transformées en biocarburants de deuxième génération à destination des flottes aériennes. « Nous ne disposons pas d’assez de matière première pour augmenter nos volumes », a indiqué Patrick Pouyanné qui souhaite valoriser les résidus agricoles, les cultures « bas gaz à effet de serre » ainsi que les cultures intermédiaires. Mais comme la FNSEA, le patron de TotalEnergies n’entend pas sacrifier l’alimentaire sur l’autel des énergies renouvelables. Affichant « une réelle volonté de croître dans le biométhane (…) parce que l’offre va courir derrière la demande et parce que nous sommes dans une démarche d’économie circulaire », Patrick Pouyanné ambitionne d’augmenter la part d’électricité verte à travers l’agrivoltaïsme. « Nous avons 60 projets actuellement en France », a-t-il certifié. La FNSEA et TotalEnergies travailleront aussi leur volet “Communication”. « On connaît la sensibilité de certains acteurs sur ces sujets. Cependant, les hostilités se taisent quand on explique les retombées de ces projets pour le bien commun, en termes de baisses de charges (chauffage, électricité, ndlr) », a souligné Christiane Lambert.