Génétique charolaise
Le meilleur veau de Créancey profitera à un collectif !

Marc Labille
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C’est la coopérative Feder qui a fait l’acquisition du veau le plus cher de la station charolaise de Créancey (21). Attentes de la filière en tête, le groupement met à la disposition de ses adhérents le top de la génétique actuelle : un animal complet cumulant performances, vêlage facile, grain de viande.

Le meilleur veau de Créancey profitera à un collectif !
Sam, meilleur veau et record de prix de la vente de la station de Créancey le 11 février dernier dont les semences seront disponibles pour tous les adhérents de Feder.

Une semaine avant la très bonne vente aux enchères de la station de Jalogny, celle de Créancey annonçait la couleur avec une vente couronnée de succès dont un record de prix à 15.500 €. C’est la coopérative Feder qui est l’acquéreuse de l’animal visiblement très convoité. Dénommé Sam, ce veau est né au Gaec Lépée en Côte-d’Or. Il était le premier de la station charolaise en index de synthèse avec un IMOCR à 119 et troisième de la série en croissance avec un GMQ de 2.060 grammes par jour. Des performances qui ont compté dans le choix opéré par Feder. La commission d’éleveurs mandatée par le groupement avait sélectionné plusieurs futurs reproducteurs en pension dans les stations cousines de Jalogny et de Créancey. Leur choix s’est appuyé sur un cahier des charges très rigoureux. Pour être « à la hauteur des attentes des éleveurs et de la filière », la commission génétique de Feder s’en remet en effet à la fiabilité des outils de sélection d’aujourd’hui, ce que représentent parfaitement les stations charolaises.

« Une bonne image de sa production future »

Outre ses excellentes performances en évaluation, Sam était doté de très bons index génomiques. « Le génotype permet d’en savoir un peu plus sur le potentiel de l’animal. Il fournit une bonne image de sa production future », explique Emmanuel Plasson, technicien génétique à Feder. Les index IBOVAL génomiques de Sam sont de 120 en ISEVR, 117 en IVMAT, 119 en IFNAISS, 114 en CRsev. L’animal est issu « d’une bonne mère et d’un bon père, d’une souche avec beaucoup de qualités maternelles », décrit le technicien. Le vêlage facile est l’un de ses nombreux points forts, que ce soit sur génisse ou sur vache. « Sam devrait donner des vaches performantes qui vont vêler toute seule, bien élever leur veau et vieillir bien. Tout cela signifie moins d’interventions de l’éleveur et du vétérinaire, ce qui va dans le sens de comprimer les charges », argumente Emmanuel Plasson. « En ferme, plus que jamais, on nous demande des vêlages faciles sur génisses et tranquilles sur vaches », poursuit le technicien.

L’animal qui cochait toutes les cases

Animal le plus convoité de la série, Sam était bien évidemment doté d’une remarquable morphologie qui laisse présager « d’un très gros adulte avec beaucoup de finesse et de grain de viande », complète Emmanuel Plasson qui ajoute que ce taureau devrait donner des broutards de qualité et très précoces. Un taureau qui répond bien aux attentes de la filière en somme.

Sam était donc le veau qui cochait toutes les cases comme on dit aujourd’hui et il a fait l’unanimité de la commission d’achat de Feder bien décidée à l’acquérir tant il correspondait à ce qu’elle recherchait. Son prix, les intéressés se doutaient bien qu’il monterait assez haut. « Un tel niveau génétique se négocie à des tarifs élevés. Si des groupes d’éleveurs français ne s’organisent pas pour l’acheter, alors l’animal part à l’étranger », confie Emmanuel Plasson.

Disponible à tous les adhérents

Sam entrera au centre de production de semences de Fontaines le 18 mars prochain. La collecte de doses débutera en avril jusque dans l’été. Après quoi l’animal sera revendu avec un droit pour prélever des doses supplémentaires, explique le technicien. Les semences de ce taureau seront donc disponibles l’automne prochain. Tous les adhérents de Feder y auront accès. « On ne fera pas de bénéfice dessus », confie Emmanuel Plasson qui fait comprendre que le seul but de l’opération est de « faire profiter sans délai de cette génétique nouvelle et amélioratrice à un maximum d’adhérents de la coopérative ».