Volaille de Bresse
Des éleveurs qui rajeunissent la filière

Ludivine Degenève
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Le Comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB) a organisé vendredi 24 février à Sornay son annuelle assemblée générale. De nombreux points ont été abordés, avec entre autres les conséquences de l’influenza aviaire et de la guerre en Ukraine, ou encore la présence des jeunes éleveurs de plus en plus importante. Bilan.

Des éleveurs qui rajeunissent la filière
Le bureau est composé de Georges Blanc (président), Cyril Dégluaire (premier vice-président), Laurent Marquis (deuxième vice-président), Gilles Pieau (trésorier), Pierre-Emmanuel Forest (secrétaire général). PHOTO/ LD

Les mots de Cyril Dégluaire, secrétaire général du CIVB, donnent le ton : « L’année 2022 a été marquée une nouvelle fois par différentes crises. Tout d’abord la crise sanitaire, avec la grippe aviaire, pour la première fois sur le territoire de la Bresse. Deux cas sur les palmipèdes ont été détectés sur les élevages où se trouve également de la volaille de Bresse ». Même si, d’après le syndicat, tout a été mis en œuvre pour soutenir ces élevages, le secrétaire général tient à rappeler qu’il ne faut pas baisser la garde et continuer d’appliquer les mesures de biosécurité.

L’actualité ukrainienne a également été un sujet important, qui a marqué la filière en 2022. « Cette guerre se traduit par l’augmentation du prix des céréales, de l’énergie, des intrants, et j’en passe. Ces augmentations mettent à mal notre système de production avec des charges qui explosent. Le prix de nos poulets devient hors budget pour beaucoup de consommateurs. Nous l’avons déjà remarqué avec les ventes pour les fêtes de fin d’année qui ont été compliquées », continue le secrétaire général.

 

60 % des éleveurs ont moins de 45 ans

 

Autre conséquence de ces différentes crises : la baisse des mises en place, qui, pour la première fois, sont passées en dessous des 800.000 poussins. Pour les dindes de Bresse, c’est à partir de 2018 que la tendance s’est inversée. « On souffre des mêmes difficultés que la volaille de Bresse en général. On a réussi à maintenir nos effectifs pendant trois - quatre années, mais depuis 2018 c’est quand même la dégringolade pour la mise en place de notre production », explique Richard Labalme, président du syndicat de la Dinde de Bresse. Entre 2014 et 2017, le nombre de mises en place avoisinait les 22.000. Depuis 2021, le chiffre est en baisse avec un total de 16.072 mises en place, et 16.086 en 2022. En 2023, le syndicat n’espère pas plus de 15.000 mises en place, contre 7.000 pour la volaille de Bresse, ce qui représente pour cette dernière une baisse de 5,5 %.

Autre sujet phare de l’assemblée générale, la tranche d’âge des éleveurs de volailles de Bresse qui tend à la baisse. Aujourd’hui, le CIVB accueille près de 130 éleveurs actifs, et près de 60 % ont moins de 45 ans. Ils représentent d’ailleurs 47 % du volume de production, contre 25 % en 2015. A contrario, le nombre d’éleveurs de plus de 56 ans est le même qu’en 2015, mais représente un volume moins important.

Enfin, le syndicat constate une baisse d’environ 75.000 € au 30 septembre sur l’exercice comptable de 2022, par rapport à 2021. Ce résultat s’explique par un fort investissement dans les actions de communication, afin de promouvoir la filière. Mais concernant les perspectives 2023, le résultat s’annonce à l’équilibre, grâce aux postes de financement, telles que les subventions qui s’élèvent actuellement à presque 165.000 €.