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Nouveautés dans la lutte contre le sclérotinia en 2022
Bien que la fréquence des attaques soit considérée comme faible avec des attaques observées une à deux années sur dix à l’échelle nationale, la nuisibilité du sclérotinia est significative à partir de 10 % de tiges principales atteintes. Elle peut se chiffrer à plusieurs quintaux à l’hectare voire, dépasser les 10 à 15 quintaux en cas de fortes attaques.
Présent sur de nombreuses cultures dans la rotation, l’inoculum du sclérotinia est rarement le facteur limitant pour le développement (voir BSV régionaux). Le plus souvent, ce sont les conditions après la contamination qui ne sont pas toujours favorables à l’expression de la maladie (besoin de températures douces et d’humidité relative élevée).
Intervenir au stade G1
En l’absence de solution curative, il est nécessaire d’intervenir en préventif face à cette maladie. Le moment optimal pour intervenir est le stade G1 (chute des premiers pétales). Les hampes secondaires commencent à fleurir, les dix premières siliques sont formées sur les hampes principales.
Les stratégies de double traitement (second traitement 10/15 jours après G1) peuvent être préconisées dans certaines situations comme lors d’une floraison très hétérogène (attaques de pigeons ou zones hydromorphes) ou en cas de présence tardive de maladies secondaires (alternaria, oïdium, etc.).
En dehors de ces situations, la rentabilité de cette pratique est souvent faible.
Une nouvelle solution chimique contre le sclérotinia
Du point de vue des solutions fongicides disponibles, une nouveauté vient enrichir les choix possibles en 2022. La solution Treso apporte un nouveau mode d’action (Phenylpyrroles (PP)) dans la lutte contre le sclérotinia via la substance active fludioxonil.
Les essais menés par Terres Inovia depuis 2017 montrent que le fludioxonil est efficace contre le sclérotinia, au même niveau que les références du marché. Ayant une action unisite, il n’est pas recommandé de l’utiliser seul et sera toujours proposé en association avec un autre mode d’action (triazole (DMI) ou strobilurine (QoI-P)).
L’arrivée de ce nouveau mode d’action pourra contribuer à réduire le risque d’émergence de nouvelles populations résistantes, comme c’est déjà le cas dans certaines parcelles pour la famille des SDHI (boscalid, bixafène, isofétamide, fluopyram). Les produits à base de SDHI restent tout de même des références en termes d’efficacité sur sclérotinia mais doivent aussi être associés avec un autre mode d’action.
Et demain ?
Autre nouveauté de la campagne 2021/2022, le levier variétal s’annonce prometteur avec la commercialisation d’une variété tolérante au pathogène : la variété BRV703 permet une réduction du taux d’attaque sur tiges principales de l’ordre de 40 à 50 % par rapport à une variété sensible dans les essais Terres Inovia 2021.
Mathieu DULOT – Terres Inovia
Le plan national en faveur des pollinisateurs
Tous les fongicides sont maintenant concernés par la réglementation des applications à floraison. En attendant que chaque produit soit évalué sur le risque pollinisateur, il est possible de les utiliser au cours de la floraison.
À titre temporaire jusqu’au 20 juillet 2022, l’arrêté tolère les applications sans contrainte horaire à condition que la température soit suffisamment basse pour éviter la présence d’abeilles. Dans le cas contraire, les fongicides doivent être appliqués sur cultures attractives deux heures avant le coucher du soleil défini par l’éphéméride et trois heures après.
