Conseil départemental de Saône-et-Loire
Santé et sécurité renforcés

Cédric Michelin
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Le 30 mars, le Conseil de Saône-et-Loire se déplaçait à Branges pour son assemblée départementale en partie dédiée à l’aménagement des territoires, côté santé et sécurité. 

Accueillant le Colonel Guillaume Dard, le président du Département, André Accary rappelait d’emblée « les difficultés de financement pour une dizaine de Gendarmeries » en Saône-et-Loire. Alerte qu’il avait porté place Beauvau en personne, comme auprès du Préfet et des Maires et élus des communes concernées. Sans attendre le plan gouvernemental visant à rénover 200 Gendarmeries en France, dont deux à quatre de Saône-et-Loire, le Département « s’engage à financer la rénovation de 8 à 12 dans un premier temps », annonçait-il, sans attendre le vote, qui faisait de toute façon quasi-consensus. Le Colonel Dard détaillait une situation plus complexe qu’il n’y paraît avec 732 militaires répartis dans 46 casernes avec des propriétaires différents (Département, Opac, État, communes…). Ces casernes sont autant des lieux de travail que des lieux de vie. Côté pile, il s’agit d’accueillir dignement les victimes et permettre aux Gendarmes d’être dans de bonnes conditions pour faire leur travail au mieux. « Sinon, c’est une double peine pour les victimes », encore parfois reçues dans des « bureaux en open space », même en cas d’affaires « sensibles » (viols, violence intrafamiliale…). Côté face, des casernes modernisées ou contemporaines permettent d’attirer et de fidéliser les « jeunes Gendarmes à la sortie de l’école », dont 40 % sont en couple à leur arrivée. Leur « donner envie de rester plus que 3-4 ans » est important « pour servir la population de façon optimale » avec l’expérience du terrain acquise, en évitant donc que le département ne soit qu’un « passage ». L’âge moyen des Gendarmes en Saône-et-Loire n’étant que de 35 ans (contre 37 ans au national). « Les conditions de logements sont de plus en plus regardées pour fonder un foyer », notamment depuis les confinements.

Le Colonel annonçait aussi des changements pour « redensifier le maillage » selon les secteurs, soit en implantant une unité dans un milieu rural, soit en allégeant une autre en renforçant les unités limitrophes. Il sera analysé les 105.000 appels reçus (pas qu’au 17) qui se sont traduits par 22.500 interventions. Notamment l’augmentation des violences intrafamiliales, avec plus de 1.000 victimes en 2022 (+123). Le conseiller départemental, Jean-Paul Bécousse saluait la prise en charge médicale et psychologique, avec les nouveaux « intervenants sociaux ISG colocalisés avec les gendarmes » qui leur donnent une « vraie capacité d’être mieux alerté sur un foyer mal parti », permettant plus souvent d’intervenir « avant une tragédie ». Tout n’est pas réglé pour autant, car reste le plus compliqué à gérer, « l’après plainte et la gestion du retour (séparation…) ».

71 médecins dans les Centres de santé

Autre sujet d’importance pour les territoires ruraux de Saône-et-Loire, les déserts médicaux et le manque de médecins. Le conseiller départemental, Dominique Lotte faisait un bilan positif des Centres de Santé avec 71 nouveaux médecins, pratiquant aussi la teléassistance, pour un total de 120.000 visites médicales. 35.000 saône-et-loiriens ont retrouvé ainsi un médecin traitant. Et pourtant, ce n’est pas encore suffisant, selon les élus de nombreux territoires qui continuent d’appeler le Département.

« Les Centres de Santé sont comme une jeune entreprise », faisait le parallèle, André Accary qui plaidait pour « recruter maintenant en fonction des besoins », côtés spécialistes et aussi « garder les jeunes médecins » séduits par le dispositif. Il le faut car « la moitié des médecins en 2017 était déjà en âge de partir en retraites », ce qu’ils n’ont pas forcément encore tous faits, preuve de leur dévotion et urgences à traiter. Sans s’opposer réellement, plusieurs élus demandaient un audit, qui a d’ailleurs été déjà commandé par le Département, alors que la Chambre régionale des comptes n’a formulé que trois recommandations pour un projet pourtant « hors la loi » à l’origine, mais qui a inspiré les législateurs et bien des projets en France depuis. « Répondre aux attentes des populations, c’est bien plus important que tout le reste », concluait André Accary.

Vigiagri et caméra de chasse

Alors que plus de 18 réseaux de stupéfiants ont été démantelés après 6 à 18 mois d’enquêtes, « pour bien frapper le cœur des réseaux », le Colonel Dard invitait les saône-et-loiriens à rester vigilants face à des cambriolages en hausse dans les communes et lotissements. « De véritables raids » sont déplorés, larcins commis par des équipes organisées d’Europe de l’Est souvent. Il plaidait donc pour installation de caméra (de chasse notamment) « pour confronter véhicules et visages », y compris dans les exploitations agricoles. Des vols de GPS RTK sont signalés dans des départements limitrophes, tout comme des vols de carburants, et il est conseillé de s’inscrire sur la liste Vigiagri pour prévenir et être prévenu.

Enfin, le Colonel Dard indiquait renforcer la lutte contre les dépôts sauvages, en faisant plus de prélèvements et fouilles, en renforçant le pôle judiciaire, même si « les témoignages sont souvent la base des enquêtes bien menées ».