Mobilisation Covid-19
Les premières mesures d’accompagnement obtenues

THIBAULT LAUGÂA
-

Depuis le 17 mars et la mise en place du confinement, l’agriculture est en première ligne pour accompagner l’effort national et assurer l’alimentation des Français. Mais les filières agricoles souffrent également fortement des impacts du Covid. Face à cette situation, FDSEA et JA se sont fortement mobilisés ces dernières semaines pour alerter nos parlementaires, nationaux mais aussi européens, sur les nécessaires mesures d’accompagnement de nos filières. Tour d’horizon, des demandes et des premiers acquis.  

La nécessité de fonds de soutien adaptés à l’agriculture…

Alors que l’ensemble des filières départementales sont impactées à des degrés divers par le Covid-19, la première demande portée par les élus de la FDSEA auprès des parlementaires concerne la nécessité d’un soutien au exploitations. Ainsi, il faut que les dispositifs de fonds de soutien annoncés tant par la Région que par l’État puissent pleinement bénéficier aux filières agricoles. En effet, les critères actuels des fonds ne permettent pas à la majorité des exploitations d’en bénéficier, puisque pour pouvoir les obtenir, il faut être d’ores et déjà impacté sur mars ou avril en termes de perte de chiffre d’affaires. Or, au niveau agricole et viticole si les impacts se font ressentir dès maintenant en vente directe ou pour les viticulteurs et caves coopératives qui vendent au caveau, pour les autres productions, les conséquences vont arriver à moyen terme. Il faut en tenir compte pour adapter ces fonds de soutien aux spécificités agricoles . 

Activer les outils européens au service des filières…

Face aux baisses de collecte d’ores et déjà observées en filière laitière notamment mais aussi à l’espacement des lots en aviculture par exemple, la FDSEA a sollicité les parlementaires pour la mise en place des dispositifs existants à l’échelon européen. Il s’agit tout particulièrement des aides stockage, mais aussi du dispositif d’aide à la réduction de la production laitière porté par le CNIEL (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière). Grâce à la mobilisation du réseau FNSEA, la Commission européenne a validé le 22 avril dernier le principe d’une aide au stockage privé pour les produits laitiers (lait écrémé en poudre, beurre, fromage) et les produits à base de viande (bovine, ovine et caprine). Enfin, alors que la filière agricole française est pleinement mobilisée pour nourrir nos concitoyens, la problématique des importations reste plus que jamais d’actualité comme en témoigne l’accord annoncé entre l’UE et le Mexique. En parallèle, pour le secteur avicole, nous avons relayé, en lien avec la CFA, la demande de mise en place de la procédure de sauvegarde permettant de limiter les importations notamment de volailles ukrainiennes.

Accompagner les filières exportatrices et employeuses de main-d’œuvre…

Les filières exportatrices de notre département sont fortement impactées par la crise Covid. On pense tout particulièrement à la filière viticole, fortement touchée par l’impact de l’épidémie notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, deux marchés essentiels pour nos vins de Bourgogne. Face à cette situation, la FDSEA demande aux élus de soutenir les filières qui rencontrent des difficultés pour commercialiser à l’international, du fait du Covid, mais aussi celles qui rencontrent des difficultés pour commercialiser plus localement. La problématique de la main-d’œuvre va également aller crescendo dans une filière qui emploie beaucoup de saisonniers et notamment de salariés étrangers. La FDSEA, soutenue par l’Union Viticole 71, demande donc des mesures fortes de prise en charge de cotisations sociales, notamment pour les employeurs de main-d’œuvre, mais également de pérenniser dans la durée les dispositifs d’exonérations de charges pour nos travailleurs saisonniers (exonérations TO/DE).

Mettre la pression sur les GMS et les acteurs des filières…

Alors que les pouvoirs publics ne cessent de vanter les mérites des GMS dans l’approvisionnement alimentaire des Français, le son de cloche est beaucoup moins positif au niveau des producteurs. Pour preuve, l’action engagée par la section Bovine la semaine dernière pour demander aux éleveurs de retenir les animaux en ferme pour faire remonter les prix. Dans la même logique, la FDSEA et les JA ont demandé aux parlementaires de mettre la pression sur les GMS afin qu’ils s’engagent encore plus fortement à s’approvisionner en produits alimentaires 100 % français. D’autant que ceux-ci sont les principaux gagnants de cette crise du Covid au sein de la filière agroalimentaire avec une hausse de 22 % de leur chiffre d’affaires du fait des changements de mode de consommation. Des actions vont aussi être menées dès le déconfinement vis-à-vis de la RHF.

Enfin, dans le contexte compliqué engendré par le Covid, FDSEA +JA portent des demandes de souplesse encore plus fortes concernant la Pac : des dates de paiement plus rapprochées, des taux d'avance des aides Pac plus élevés que ceux déjà annoncés, et une approche dans la mise en œuvre des contrôles sur place et des contrôles administratifs adaptés.