Union viticole 71
Le sous-préfet et les élus du Chalonnais au chevet des viticulteurs touchés par le gel

À la suite des premières visites organisées dès mi-avril par rapport au gel, une nouvelle rencontre a eu lieu le 27 avril dernier à l’initiative de l’Union viticole 71 et de la FDSEA sur le Chalonnais. L’occasion pour le sous-préfet de Chalon récemment arrivé et pour les élus, dont le député de la circonscription Raphaël Gauvain et les conseillers départementaux Dominique Lanoiselet et Sébastien Martin, d’apporter leur soutien aux vignerons. 

Le sous-préfet et les élus du Chalonnais au chevet des viticulteurs touchés par le gel

Pascal Cottenceau, vice-président de la FDSEA pour le pays du Chalonnais les accueillait. Après un premier panorama de la situation, François Legros, président de la Cave des Vignerons de Buxy rappelait que la cave avait été touchée sur la totalité de ses surfaces à des degrés divers. Il rappelait aux élus présents que l’impact du gel se fera surtout ressentir à partir de 2022 et 2023 pour les coopérateurs. D’où l’importance de réfléchir à des dispositifs de court terme mais aussi à moyen terme. Les vignerons présents, notamment des viticulteurs récemment installés soulignaient l’importance des exonérations de charges sociales annoncées par le Premier ministre. Tout en attendant de voir concrètement la mise en place de celles-ci. La question des fermages revenait également sur la table, les viticulteurs soulignant d’emblée le risque que les fermages augmentent du fait de la hausse des cours, alors même qu’il y aura moins de vins à vendre en 2021. Enfin, chacun s’accordait à reconnaître que les différents moyens de lutte contre le gel essayés dans le vignoble (bougies, éoliennes, etc.) avaient globalement tous échoué face à des températures exceptionnellement basses jusqu'à -7 °C.  

L’indispensable adaptation aux climats

Au-delà des mesures d’urgence, le sous-préfet soulignait que les difficultés à venir liées au gel doivent être « l’occasion pour la profession de se projeter à moyen et long terme ». Surtout en tenant compte du cycle relativement long de la vigne par rapport à d’autres productions. Il évoquait ainsi plusieurs pistes allant de l’adaptation des pratiques culturales (comme palisser plus haut), au travail à mener par rapport aux cépages notamment.

Sur Montagny-lès-Buxy, les vignerons présents interpellaient le député et le sous-préfet sur la nécessité d’adapter le VCI (volume complémentaire individuel), notamment la possibilité d’augmenter légèrement les rendements (sans perdre pour autant en qualité) et d’assouplir les règles de gestion du VCI, véritable « usine à gaz ». « Un outil qui ne coûte rien à personne en plus » comme le rappelait Alain Roy. Tous les viticulteurs dénonçaient ensuite les difficultés à faire bouger l’INAO sur ce sujet notamment.

D’où l’indispensable appui des élus nécessaire pour faire bouger les lignes… Cette nécessité de réfléchir à moyen terme était également reprise à son compte par Luc Jeannin, secrétaire général de la FDSEA et vice-président de la chambre d’agriculture. Il profitait de l’échange avec les élus pour rappeler les travaux en cours au niveau national, portés par la FNSEA, par rapport à la gestion des risques et plus globalement à l’adaptation au changement climatique. Soulignant par là-même que le système assurantiel tel qu’on le connaît (moyenne olympique, seuil de déclenchement élevé, rendement de référence) arrive en bout de course. « Et, au final, un système dans lequel personne n’est content, ni l’assuré, ni l’assureur », insistait-il. François Legros renchérissait sur ce point en rappelant « qu’actuellement peu de vignerons sont encore assurés avec l’accumulation d’aléas ces dernières années, moins de la moitié à la cave de Buxy par exemple ». Un chantier sur lequel le gouvernement dit vouloir aller vite… Chiche ?

Thibault Laugâa