Mâconnais Sud Bourgogne
Le patrimoine au pupitre

Françoise Thomas
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Si le projet date de plusieurs années, le contexte actuel devrait lui permettre une mise en avant encore plus importante. Le PETR Mâconnais Sud Bourgogne est à l’initiative de la pose de pupitres signalant les très nombreux édifices romans du secteur…

Le patrimoine au pupitre
L’église Saint-Barthélémy de Farges-lès-Mâcon fait partie des édifices romans mis en avant par ces pupitres. Sa partie la plus ancienne date du 11e siècle.

Pas moins de 127 édifices sur quelques dizaines de kilomètres carrés. Cette concentration de monuments romans entre Tournus, Mâcon et Cluny « est la plus importante connue sur une si petite zone, souligne Benoît Langard, le directeur du PETR, et elle est importante en nombre et aussi par les édifices majeurs que sont Cluny et Tournus ». Si ce sont très majoritairement des églises et des chapelles, le recensement a également mis en lumière des châteaux et des habitations. Difficile dans ces conditions de ne pas promouvoir ce patrimoine pour le faire connaître au plus grand nombre. « Nous avons pour mission entre autre de dynamiser le territoire, poursuit le directeur du PETR, pour Pôle d’équilibre territorial et rural, de le rendre encore plus attractif, que ce soit pour la population ou pour les touristes ».

Un patrimoine préservé

Le PETR est ainsi à l’initiative d’une signalétique commune à tous ces lieux, composée d’un pupitre en acier corten, présentant une carte, des informations sur l’édifice, son histoire, des données techniques, etc. Si tout ne peut tenir sur la surface impartie, un QR code permet d’accéder à une somme de données supplémentaires. « Cela permettra aussi de mettre à jour les informations en fonction de l’évolution de nos connaissances ».
Cette présence si importante de monuments romans s’explique évidemment par l’influence de Tournus et surtout de celle de Cluny, laquelle « a rayonné depuis l’Espagne jusqu’en Pologne », rappelle Benoît Langard. Ce patrimoine a également très certainement traversé les siècles car préservé des guerres qui ont ravagé d’autres régions du pays…

110 sur 127

Le projet date de plusieurs années, « le PETR avait passé commande auprès de deux bureaux d’étude, et l’un d’eux était chargé de procéder à un recensement le plus exhaustif possible ». Au final, on se retrouve aujourd’hui avec une palette de bâtiments divers et relativement préservés « seuls quelques-uns sont en partie en ruine ». La très grande majorité est donc signalée par ce totem métallique. « Pour les édifices se situant chez des particuliers, nous avions d’une part à obtenir l’autorisation d’en parler, et d’autre part il fallait que cela représente un intérêt pour les visiteurs : que le bâtiment soit visible depuis l’espace public sans créer de gêne pour les propriétaires ».
Au final, 110 pupitres sont installés. Une pose pratiquement achevée, la période de confinement ayant légèrement retardé cette installation.

La suite de l’histoire

Cette opération, d’un montant de 117.000 €,  a en grande partie été financée par un fonds européen Leader et par un contrat de territoire passé avec la Région.
Le Conseil départemental est un partenaire, recensant et promouvant les édifices notamment via son application Route71.
Mais comme le précise Benoît Langard, la vie de ces panneaux ne fait que commencer : « en fait, le PETR remet les pupitres à chaque commune où ils sont situés. Elle en devient propriétaire ». À chaque localité donc, de continuer la déjà longue histoire de ces édifices, par l’intermédiaire d’association, de club, de passionnés, pour les intégrer dans des balades, des fêtes, des animations thématiques ou autre.
Ce patrimoine est en tout cas à découvrir, à l'heure où le tourisme de proximité est largement promu.