Les brèves du 7 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 7 août 2023

Les brèves du 7 août 2023

Céréales : la Chine supprime ses surtaxes contre l’orge australienne

La Chine a annoncé le 4 août lever les surtaxes qui visaient depuis 2020 l’orge en provenance d’Australie, et qui avaient été imposées dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays. Ces taxes de 80,5 %, mises en place au nom de pratiques anti-dumping supposées, sont levées à compter du 5 août, indique un communiqué du ministère chinois du Commerce, au moment où les relations entre Pékin et Canberra se réchauffent. La Chine est un client incontournable de l’Australie, pour ses exportations d’orge, de vin, de viande de bœuf, entre autres. Mais les deux pays étaient ces dernières années à couteaux tirés, en particulier depuis une demande d’enquête de l’Australie en 2020 sur l’origine de la pandémie de Covid-19, que Pékin estimait motivée politiquement. La Chine avait alors riposté par des mesures de rétorsion visant plus d’une dizaine de produits australiens. Elle avait imposé des taxes anti-dumping sur le vin, qui avaient eu pour conséquence de doubler voire de tripler le prix des bouteilles australiennes. Des surtaxes douanières contre l’orge d’Australie avaient été mises en place. Désormais, « il n’est plus nécessaire de continuer à imposer des droits anti-dumping et anti-subvention », souligne le ministère chinois du Commerce.

Céréales ukrainiennes : Erdogan espère toujours la visite de Poutine en août

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’emploie à rétablir un corridor sécurisé en Mer Noire, espère toujours accueillir son homologue russe Vladimir Poutine en août, a-t-il indiqué le 5 août. « Il n’y a pas encore de date précise, mais mon ministre des Affaires étrangères et le chef du renseignement sont en discussion », a déclaré le chef de l’État aux journalistes après la prière du vendredi dans une mosquée d’Istanbul. « Je pense que cette visite aura lieu en août », a-t-il ajouté. La Turquie avait aidé à cimenter l’accord sur l’exportation sécurisée des céréales ukrainiennes en Mer Noire l’été dernier, jusqu’à son interruption mi-juillet après le retrait de Moscou. M.Erdogan s’est dit vendredi d’accord avec la Russie sur la nécessité d’approvisionner les pays africains les moins développés. « Nous allons transformer les céréales de la mer Noire en farine et les acheminer aux pays africains pauvres et moins développés », a-t-il annoncé sans autre détail. Les relations entre les deux dirigeants ont fraichi après la visite du chef de l’État ukrainien à Istanbul en juillet, quand M. Erdogan a défendu l’entrée de Kiev dans l’Otan et surtout après que Volodymyr Zelensky était reparti avec les cinq principaux commandants du bataillon ukrainien Azov.

Contractualisation : vins et produits céréaliers exemptés de clauses de renégociation (JO)

Un arrêté paru au Journal officiel le 4 août fixe la liste des produits agricoles et alimentaires pour lesquelles la clause de renégociation dans les contrats en cas de fluctuation des matières premières n’est pas obligatoire. Sont concernés les vins, les céréales et graines d’oléoprotéagineux, ainsi que les produits transformés qui en sont issus. La liste comporte aussi la paille et le foin. Comme le prévoit l’article L 441-8 du Code de commerce, au-delà d’une durée de trois mois, les contrats portant sur des produits agricoles et alimentaires « dont les prix de production sont significativement affectés par des fluctuations des prix des matières premières » doivent comporter une clause de renégociation. Une obligation qui s’applique aux contrats aval (entre les distributeurs et leurs fournisseurs), mais aussi aux contrats amont (entre les agriculteurs et leurs premiers acheteurs). La loi Egalim 2 du 18 octobre 2021 a ajouté les prix de l’énergie, du transport et des emballages comme motifs de renégociation. Par ailleurs, un précédent décret du 26 décembre 2022 avait déjà exempté les vins et céréales de l’obligation de contractualisation écrite. [Voir notre dossier consacré à la loi Egalim 2]

Abattoir de Bazas : des « déficiences », mais pas « d’anomalie majeure » (préfecture)

L’inspection menée le 27 juillet par la DDPP de Gironde (préfecture) à l’abattoir de Bazas, mis en cause par une enquête de L214, a abouti au « maintien de l’activité », « assorti de demandes d’actions correctives », selon un communiqué. « Cette inspection n’a pas conduit à relever d’anomalie majeure justifiant une suspension d’activité », estiment les autorités, qui notent toutefois des « déficiences sur la protection animale », qui devront faire « l’objet de mesures correctives dans les plus brefs délais ». Dans le détail, l’abattoir devra « veiller à la maîtrise de l’amenée des agneaux et moutons vers le poste d’abattage », et s’assurer du « strict respect de l’interdiction d’abattage des porcelets de moins de 40 kilos ». Concernant le poste d’abattage, la préfecture enjoint la direction à systématiquement « enregistrer d’éventuels défauts d’immobilisation des animaux lors de l’étourdissement ». Enfin, les services de l’État indiquent que les précédents contrôles officiels ont été « réalisés en conformité avec la réglementation ». Le 26 juillet, L214 avait annoncé attaquer en justice l’abattoir ainsi que l’État, dénonçant « des pratiques et des installations qui sont en violation grave de la réglementation ».

Dégâts d’animaux sauvages : la LPO annonce un recours contre le nouvel arrêté Esod

Dans un communiqué du 4 août, la LPO annonce qu’elle « dépose un recours juridique » à la suite de la parution de l’arrêté fixant la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) au Journal officiel. Le texte est en tout point conforme à la version mise en consultation publique entre le 15 juin et le 6 juillet, et ce alors que plus de 70 % des avis exprimés étaient défavorables au projet de texte, regrette l’association de protection de l’environnement. L’arrêté renouvelle, pour une période de trois ans, la liste de neuf espèces d’animaux classées Esod de groupe 2 (espèces indigènes) : la belette, la fouine, la martre, le renard, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le geai des chênes et l’étourneau sansonnet. Il fixe les périodes et modalités de destruction. Il précise quels territoires sont concernés dans chaque département. En désaccord de longue date avec la méthode utilisée pour établir la liste des Esod, la LPO estime aussi que « l’efficacité de leur destruction n’est pas démontrée ». Elle suggère de « suspendre » la destruction des neuf espèces « afin d’étudier l’impact de l’absence de régulation sur les dégâts constatés » d’ici l’aboutissement de travaux prévus dans le cadre de la Stratégie nationale biodiversité.

Fruits et légumes : une consommation en berne en raison de la météo

Les ventes d’abricots, de tomates et de melons, traditionnellement consommés en période estivale, s’effondrent à cause du mauvais temps, indique l’AFP le 4 août. FranceAgriMer a en effet placé l’abricot, la tomate, le melon et la prune en situation de crise conjoncturelle. L’établissement pointe des baisses de prix s’étalant entre 20 % et 29 % selon les produits. Le concombre, jusque-là épargné mais enregistrant des prix en baisse de 19 %, pourrait prochainement rejoindre la liste des fruits et légumes en situation de crise. « Ce qu’on constate, c’est qu’il y a des stocks qui s’accumulent avec des situations de crise déclarées », a indiqué Laurent Grandin, président d’Interfel, (interprofession des fruits et légumes frais) à l’AFP. Dans le contexte des campagnes de fruits d’été, le recours à la transformation n’est pas tout le temps possible. « Vous avez des produits qu’il n’est pas possible d’orienter vers l’industrie, le melon en particulier, voire la tomate », poursuit l’élu. Pour ce produit en effet, les variétés et les conduites culturales sont très différentes entre les tomates de bouche et celles destinées à l’industrie. La présidente de la FNPFruits (arboriculteurs, FNSEA), Françoise Roch, confirme que les conséquences pour les producteurs peuvent être importantes en cas de mauvaises ventes, même limitées.

Oignons des Cévennes : bonne récolte espérée, mais des inquiétudes sur l’eau (presse)

La récolte de l’oignon doux des Cévennes AOP s’annonce bonne après une année 2022 marquée par la sécheresse et les attaques de cicadelles, selon un article d’Objectif Gard publié le 3 août. « Vu les rendements, on sera à peu près à 2000 tonnes pour la coopérative » évalue Gaël Martin, président de l’AOP oignon doux des Cévennes, qui souligne la très bonne qualité du produit cette année : « Une récolte comme ça, on l’espère tous les dix ans. » La coopérative Origine Cévennes, à Saint-André-de-Majencoules, commercialise environ 80 % de la production. Les premières expéditions – environ 100 t sans signe de qualité – interviendront à partir du 7 août. Les oignons AOP devraient suivre aux alentours du 22 août. Un sol très sec avait suscité l’inquiétude en mai. Les pluies de juin, suivies par une autre phase de temps sec, ont rétabli la situation. La disponibilité en eau reste un sujet majeur. Les pluies ont permis d’assurer l’arrosage des parcelles, mais elles ne seraient pas suffisantes pour le stockage. « On a eu une réunion en sous-préfecture le 20 juin. Sur le constat de récupérer une part des eaux de ruissellement, on est tous d’accord. Mais il n’y a aucun financement », regrette Gaël Martin. Cette année, la coopérative avait réduit les surfaces de 9 ha (sur environ 50 ha) en raison de la tension sur la ressource en eau.

Déforestation : baisse record en Amazonie mais forte hausse dans le Cerrado brésilien

La déforestation de l’Amazonie brésilienne a été près de trois fois moins élevée en juillet qu’un an plus tôt. Les données satellitaires de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) font état de 500km2 déboisés en Amazonie, niveau le plus bas depuis 2017, contre 1 487km2 déboisés en juillet 2022. Entré en fonction en janvier, le président de la République fédérale Luiz Inácio Lula da Silva s’était engagé à faire de la préservation de la forêt amazonienne une priorité, à l’inverse de son prédécesseur Jair Bolsonaro. « Nous sommes entrés dans un cercle vertueux, ceux qui commettent des crimes environnementaux ne sont plus certains d’être impunis, donc ils s’y reprennent à deux fois avant de passer à l’acte », a déclaré en conférence de presse la ministre de l’Environnement Marina Silva. En revanche, la déforestation a augmenté de 26 % dans le Cerrado (savane brésilienne) avec 612km2 déboisés en juillet. Dans cette région, la déforestation est à son plus haut niveau depuis 2017 avec 6 359km2 déboisés sur les douze derniers mois. Certains spécialistes redoutent un transfert de crimes environnementaux dans le Cerrado vu l’intensification de la lutte contre la déforestation illégale en Amazonie.