Colza
Gestion des repousses dans les colzas

Mathieu Dulot – Terres Inovia
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Les récoltes des céréales ont été précoces cette année et auraient dû permettre de pouvoir gérer facilement les repousses avant l’implantation des colzas. Cependant, l’absence de pluie l’a empêché. On observe actuellement une présence importante des repousses de céréales dans les parcelles de colzas levés.

Gestion des repousses dans les colzas
Nuisibilité importante dès 5-10 repousses de céréales/m²

La nuisibilité des repousses augmente avec leur densité. La concurrence est souvent très visible au niveau des andains de paille pressée à chaque passage de moissonneuse-batteuse. Quand la paille a été broyée, la répartition des repousses est plus homogène et la concurrence moins importante.
Avec les conditions chaudes et l’absence de pluie, les jeunes colzas sont fortement concurrencés dans l’accès à l’eau et aux éléments minéraux dont l’azote. Cela limite leur développement et engage leur robustesse face aux ravageurs d’automne.
On considère que la densité de repousses reste acceptable en dessous de 5 à 10 repousses par m². En dessous de ce seuil, la gestion pourra être réalisée en même temps que le contrôle des autres graminées (vulpin et ray-grass) via la propyzamide en novembre. Quand les repousses sont trop nombreuses, une intervention spécifique est nécessaire.

Quand intervenir et avec quelle solution, pour gérer les repousses ?

En cas de concurrence forte et précoce, il faut intervenir rapidement. Les repousses de céréales sont peu sensibles à l’action des herbicides de prélevée. Les produits anti-graminées foliaires (famille de fop et dim) présentent une bonne efficacité à partir de quelques feuilles des céréales. En application précoce (avant le tallage des repousses), il est possible de moduler la dose des produits pour limiter le coût de l’intervention.
Les produits à base de fop sont une solution économique et efficace. Voici quelques exemples de produits et de doses conseillés sur une cible de repousses de céréales (hors présence de vulpin et raygrass) : voir tableau.

Pour une bonne efficacité, les conditions d’application sont importantes : intervenir à des températures douces et par une hygrométrie supérieure à 60-70 %. Il faut également des conditions poussantes et des plantes réceptives, c’est-à-dire non stressées par un manque d’eau, par exemple. Actuellement, sans retour d’eau, les conditions ne sont pas toujours remplies et peuvent engendrer des baisses d’efficacité. Dans tous les cas, l’intervention doit intervenir très tôt le matin.

En cas de risque vulpin ou raygrass dans la parcelle

Pour les parcelles avec présence de forte population de vulpins ou ray-grass et possiblement de résistance au fop, il faut préférer les produits à base de cléthodime. Cependant, ces adventices ne sont le plus souvent pas encore totalement levées en parcelle. Dans ces parcelles, l’application doit être réalisée plus tard si la densité des repousses permet d’attendre.

Une double application peut être nécessaire avec un premier produit à base de fop et un deuxième passage de dim, si la levée de vulpin et raygrass est trop importante courant du mois de septembre et ne permet pas d’attendre le passage de propyzamide en novembre. Tout dépendra également du programme de désherbage contre les dicotylédones et la présence de certains chloroacétamides tels que le metazachlore qui limitera la pression vulpin ou raygrass.