Promotion produits locaux
Vendanges et terroirs, sources de convivialité

Françoise Thomas
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Les vendanges ont été l’occasion de réunir à Leynes, ce lundi 5 septembre, les adhérents de l’association le Tour des Terroirs. Une bonne quinzaine de membres se sont prêtés au jeu et au sécateur. Une occasion unique de se rencontrer, de découvrir les activités de chacun et pourquoi pas de lancer une collaboration.

Vendanges et terroirs, sources de convivialité
Les vendanges sont une belle occasion pour fédérer les membres de l’association le Tour des Terroirs qui sont loin de tous se connaitre mais partagent le même goût des bons produits. (c) Teaam

Le Tour des terroirs est une association née il y a quatre ans, dans le but de fédérer producteurs, artisans, restaurateurs, cavistes et tous les professionnels « du bien manger, soucieux de la qualité et des valeurs véhiculées par les produits du terroir et par les savoir-faire locaux », présente son initiatrice et animatrice Élise Grandidier. Développé avec le soutien des JA, le Tour des terroirs compte aujourd’hui beaucoup de « jeunes acteurs » parmi ses 350 adhérents, même si l’âge n’est absolument pas un critère…

Beaucoup de découvertes

Ce lundi 5 septembre, le domaine des Crais de Leynes avait réservé quelques rangs de vigne à vendanger aux adhérents de l’association. Ils s’y sont adonnés quelques heures en matinée. « Une première ! » pour la représentante de l’association des produits bourguignons comme pour ce crémier fromager de Lyon « c’est physique, mais ce que l’on recherche, c’est avant tout la convivialité ». Et c’est bien cela qui se produit chaque mois lors de ces journées adhérents : permettre à ces professionnels de se rencontrer, de découvrir leurs activités et productions respectives et pourquoi pas de travailler ensemble.

L’esprit de convivialité a perduré lors du déjeuner du terroir où chaque participant avait apporté sa contribution culinaire. Une terrine de volailles pour un restaurateur lyonnais (Café Terroir), une terrine de canard aux olives pour l’un de ses collègues, lyonnais lui aussi (Bistrot d’Abel). À noter au passage que ces volailles viennent justement de la grande région lyonnaise : Bresse et Dombes. Les représentants du restaurant Le parc à Besançon proposaient pour leur part une cancoillotte au vin jaune maison et une saucisse de Morteau. Le plateau de fromage venu de Lyon permettait de découvrir de la cervelle de canut, un comté, une tomme de brebis des monts du Lyonnais, une manigodine (Haute-Savoie), un fromage suisse kaltbach (affiné en grotte). Des gougères et des meringues vanille venaient parfaire le tout. Côté boisson, bien évidemment les productions du domaine des Crais dont les saint-véran (Hippocrate, Les saveurs du temps et Vieilles vignes) et les beaujolais-leynes (Gargantua et Vieilles vignes).

Une richesse à promouvoir

Pour compléter, la représentante de l’association régionale Les produits gourmands a initié tout le monde à la dégustation d’absinthe. Elle-même, parcourant la Bourgogne Franche-Comté, ne peut que souligner que « nos deux anciennes régions se complètent parfaitement par la diversité de leurs productions », grâce notamment à « la richesse des vins et des fromages à la typicité très différente ».

À l’issue de ce repas dégustation, une visite du caveau a été organisée, permettant à Andréa, salariée du domaine et compagne du patron, d’expliquer leur démarche et leur travail. Tous les deux doubles actifs, les vignes et le vin représentent vraiment pour eux une passion qui est palpable. Dans ce même élan, Andréa et Benjamin ont permis à tous « ces acteurs du bien manger » qu’ils ont accueilli de goûter à la convivialité de l’esprit vendange.

Le tour du domaine

Le tour du domaine

Benjamin Tissier a repris le domaine des Crais en 2019 à la suite de son père Jean-Luc. Déjà conduit depuis de nombreuses années en agriculture raisonnée et notamment en enherbement, le domaine a initié une conversion au bio « depuis deux ans pour les blancs et un an pour les rouges ». Les 5,7 ha de parcelles de vigne se situent tous sur la commune de Leynes. Comme partout, les vendanges ont débuté tôt, dans les derniers jours d’août. Cette année, Benjamin Tissier se dit malgré tout déçu par les rendements qui se dessinent : « une année ordinaire, nous sommes à 45 hl/ha, cette année, ce sera plus 20-25… ». En cause bien évidemment le manque d’eau et la première vague de chaleur qui est arrivée au stade floraison. Moins protégé par le feuillage à cette période, « le raisin s’est retrouvé plus exposé, de ce fait les grains ont développé une peau épaisse pour se protéger ». À l’heure du pressurage, le manque de jus dans les grains s’est malheureusement confirmé ici. Malgré tout, « on constate des jolis degrés même si l’ensemble manque un peu d’acidité ».

Il prévoit de commercialiser 11.000 bouteilles environ qu’il continuera d’écouler, « à l’export, par des journées portes ouvertes, auprès des particuliers qui passent devant le domaine et puis nous voulons développer le débouché cavistes-restaurateurs ». Ainsi, accueillir la journée des adhérents du Tour des terroirs participe pleinement à cet objectif.