Ecoterrorisme
Des anti-FNSEA brûlent une exploitation agricole

Selon les premières constatations, le bâtiment agricole d’un responsable de la FNSEA 44 a été volontairement incendié le dimanche 3 septembre vers minuit. Les réactions et soutiens n’ont pas manqué.

Des anti-FNSEA brûlent une exploitation agricole

Le dimanche 3 septembre, aux environs de minuit, au moins deux personnes se sont introduites dans une exploitation de Port-Saint-Père appartenant à un responsable syndical de la FNSEA Loire-Atlantique (FNSEA 44). Selon nos confrères de Ouest-France qui ont relaté cette agression, l’agriculteur les aurait surpris, serait allé vers ces personnes qu’il ne connaissait pas, probablement pour leur demander de quitter les lieux et tous en seraient venus aux mains. Pendant ce temps, d’autres individus, profitant de cette altercation, ont mis le feu à un bâtiment agricole de 300 m2. Celui-ci contenait des déchets agricoles, des palettes et du matériel de pulvérisation. De plus, des slogans accusant la FNSEA 44 de connivences avec l’industrie chimique ont été affichés à proximité de l’exploitation.

Violences de radicaux écologistes

La FNSEA 44 et JA 44 ont dénoncé une « violence inacceptable qui doit être sanctionnée ». Pour les responsables syndicaux, cet acte odieux est « un pas supplémentaire dans la violence et la stigmatisation de notre métier ». La FNSEA 44 et JA 44 ont porté plainte. Une enquête de la gendarmerie est en cours, notamment pour retrouver les individus en fuite.

Les agriculteurs sont d’autant plus choqués par cet acte inqualifiable que deux semaines plus tôt, les 19 et 20 août, la fête de l’agriculture qui s’était déroulée sur la commune de Port-Saint-Père avait accueilli plus de 30.000 visiteurs. Ce qui renforce l’idée d’une opération commando d’activistes écologistes. Avec cet acte abject, la radicalité écologiste vient de franchir un cap. Le bras de la justice ne devra pas trembler quand elle aura les coupables devant elle.

Des lettres de menaces en masse cet été

Des centaines d’agriculteurs à travers la France ont reçu, cet été, des courriers anonymes, faisant naître quelque inquiétude. Les FNSEA locales (FDSEA et FRSEA) appellent à ne pas céder à la pression, mais à rester vigilants. « Nous sommes en droit de nous demander à quoi vous servez, quel est le but de votre existence et quelle est votre pertinence lorsque nous sommes témoins scandalisés de ce que nous voyons ». Tel est un exemple de courrier reçu par des agriculteurs dans leur boîte aux lettres. Les propos sont pour le moins vindicatifs, agressifs et menaçants. On y traite les agriculteurs d’« infâmes » personnages, de « feignants indemnisés à polluer », et même de « minables » et de « larbins de l’État ». Ces courriers les accusent injustement de « détruire » et « polluer » les terres et de rendre « les paysages affreux », avec en surplus « le bruit des tas de ferraille à toute heure ». Les auteurs dénoncent pêle-mêle la Pac, les produits phytosanitaires, le matériel, l’agro-industrie et prédisent à cette agriculture de connaître « leurs dernières heures tranquilles ». « Le milieu agricole est notre prochaine cible, Macron (sic) va sauter et vous avec », ajoutent les peureux corbeaux qui se réjouissent à l’avance de voir « la campagne […] brûler et voler en éclat ». Après les intrusions sur les exploitations avec des tags menaçants, après les vols de matériels, ce type d’agression ne laisse pas indifférent, et suscite légitimement colère, exaspération et dégoût dans les cours de ferme.

Qui se cache derrière ces missives aussi abjectes que déshonorantes, aussi ignominieuses que méprisables ? Très certainement des personnes au profil psychologique très peu équilibré, peut-être jalouses et/ou rancunières, mais surtout haineuses envers une communauté qui les nourrit pourtant trois fois par jour ! On trouve derrière ces rédacteurs anonymographes des profils parfois inquiétants : psychoses, névroses, obsessions. On sent surtout derrière ces propos dégradants et calomnieux les mêmes animosité et agressivité qui ont prévalu lors des manifestations contre les retenues de substitution de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en octobre 2022 et en mars dernier. Se pose la question de la concomitance de l’envoi de ces courriers avec les affaires judiciaires en cours pour un mouvement un temps dissout. Quoi qu’il en soit, les responsables syndicaux appellent au calme. « Si vous recevez ce courrier, ne paniquez pas. Il est recommandé de ne pas l’ouvrir, de le placer dans une enveloppe kraft, de l’emmener à la gendarmerie, de porter plainte à titre individuel et de prévenir votre responsable syndical local pour participer au pointage de l’étendue des dégâts », ont-ils conseillé, demandant la plus grande vigilance. Plusieurs présidents des FDSEA ainsi que les récipiendaires de ces courriers ont porté plainte auprès des gendarmeries et des commissariats. Des enquêtes judiciaires sont en cours.

Soutien inconditionnel

Les soutiens de la part des responsables nationaux n’ont pas tardé, notamment celui du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau : « Tout mon soutien à cet agriculteur. Il faut maintenant retrouver les auteurs et que la justice passe. La radicalité conduit à ces actes inacceptables », a-t-il réagi sur X-Twitter. « De tout cœur avec les agriculteurs engagés au quotidien pour nous nourrir ! Ces actes sont inacceptables et inadmissibles et doivent être punis sévèrement », a estimé de son côté, Nicolas Touchard, directeur de la FNSEA 79, un département confronté lui aussi aux violences d’écologistes radicaux, notamment à Sainte-Soline. Les anonymes aussi ont apporté leur soutien, toujours à travers les réseaux sociaux. « On a trop toléré le terrorisme de certains écolos », a notamment réagi Kendall Smith quand d’autres ont rappelé, comme Irène Tolleret, quelques évidences : « Total soutien à cet agriculteur, qui par son travail participe à nous nourrir. En tant que JA, il participe au renouvellement des générations dont nous avons tant besoin. Il faut maintenant que le travail d’enquête permette à la justice de passer vite et fort. C’est inacceptable ! ».